le libertaire: février 2016

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Remaniement ministériel

La palme de l’opportunisme revient sans conteste aux écologistes. Madame Cosse qui se la joue perso et l’inénarrable Jean-Vincent Placé qui se le joue tout court.

Bien qu’avertie par son parti EELV qu’il ne fallait pas intégrer le gouvernement, Madame Cosse a préféré son maroquin. Tant qu’aux scissionnistes écologistes d’hier, les voilà bien récompensés de leur soumission à Hollande.

Et dire que certains libertaires croient encore en l’écologie partidaire !

Pauvreté en Europe

C’est en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Autriche qu’existe le plus grand nombre de travailleurs économiquement précaires. Avec leurs contrats zéro heure pour les uns ou leurs contrats bidons pour les autres, on voit que le plein emploi tant vanté dans ces pays passe par la case précarité et pauvreté. Déjà qu’en France, nous avons beaucoup de jeunes en situation de pauvreté y compris des étudiants, des retraités qui ne peuvent vivre de leur maigre retraite, des femmes seules avec enfants, des femmes à temps partiel non choisi, des chômeurs en fin de droits…Alors le modèle des Anglais, Allemands et Autrichiens ne peut que renforcer la pauvreté dans notre pays. L’idée de moins indemniser les chômeurs et moins longtemps relève de cette volonté de faire payer encore les plus pauvres. C’est la double peine : victimes de la crise de l’emploi et culpabilisés !

Le jeune loup « Macron » y va aussi de son couplet : « La vie est surtout plus dure pour les patrons que pour les salariés. Un patron peut tout perdre… ». Il n’a pas honte de dire cela, ce cynique personnage, ce sinistre ministre. C’est dire en quelle estime il tient les salariés. Déjà les travailleuses de chez GAD étaient taxées d’illettrées. Les 35H sont attaquées, idem pour le repos dominical et le code du travail.

Le patronat et son valet l’Etat attaquent tout ce qui a trait au collectif.

Le patronat entend de même neutraliser le mouvement syndical. Historiquement, il s’en prend aux syndicalistes quand ces derniers sont forts et qu’il faut des exemples chocs pour leur faire peur, l’exemple de la condamnation à mort de Jules Durand le 26 novembre 1910 est symptomatique à ce sujet. Ou bien quand le syndicalisme est faible comme aujourd’hui car le patronat sait que la riposte sera de faible envergure. Là encore, la violence patronale prime : en amont, en licenciant sans raison économique valable et en aval en condamnant à des peines de prison ferme des salariés qui se défendent. La répression contre les Huit de Goodyear est éhontée et dans la logique patronale. La brèche étant ouverte, de nombreux travailleurs vont éviter dorénavant de se mettre en avant pour défendre leur dignité. Après les licenciements à Air France, le patronat se frotte les mains.

Et les libertaires, que proposent-ils ? Décloisonner les luttes et organiser la convergence entre toutes les résistances dans les entreprises ainsi que celles organisées hors champ de la production : ZAD, luttes environnementales… A nous de remettre au goût du jour aussi le poids que nous avons en tant que consommateurs. Car la solution se trouve en notre capacité d’agir directement en dehors des échéances et concurrences électoralistes.

Présidentielles de 2017

Les médias nous la jouent soft et préparent le terrain de la présidentielle. A en croire les sondages, au deuxième tour de la présidentielle, nous aurions Jupé face à Marine Le Pen.

Sarko serait liquidé lors de la primaire à droite, Marine Le Pen serait créditée de 30% des voix au premier tour et la gauche dite en miettes serait absente du deuxième tour.

A force de prédictions sondagières, il faudrait supprimer les élections, fort coûteuses au demeurant.

Ce leurre des joutes électorales !

Le système électoral est-il légitime ? Bien sûr que non et ce depuis les origines.

A chaque élection, exceptée la présidentielle, nous enregistrons un taux d’abstention aux alentours de 50%. Si on ajoute les 4 millions de personnes qui ne sont pas inscrites sur les listes électorales pour diverses raisons sans compter les personnes qui n’ont pas la nationalité française et qui ne peuvent voter…On arrive à 40% de votants. En rajoutant les bulletins nuls et blancs, on assiste à une débandade électorale.

Alors quand un candidat caracole en tête des élections, il faut mettre en rapport son score et le taux véritable de votants potentiels…Ce qui fait peu dans l’ensemble. Alors la légitimité des représentants du peuple est assise sur une escroquerie intellectuelle.

le Libertaire Feb 2016