REVISION DU PROCÈS DURAND
On sait que Durand a été condamné à mort, le 25 novembre 1910, par la Cour d’assises de Rouen, comme coupable d’avoir poussé au meurtre de Dongé qui avait refusé de participer à la grève du Havre.
La Chambre criminelle de la Cour de cassation, présidée par M. Bard, a conclu, dans son audience du 7 avril, à une enquête.
Dans son rapport, M. le conseiller Herbaux a examiné les trois faits nouveaux relevés à l’appui de la révision du procès.
Le premier de ces faits est relatif à d’importantes modifications dans la déposition, à la Cour d’assises de Rouen, de M. Leprêtre, l’un des principaux témoins à charge.
Le second concerne également une déposition de témoin à charge, celle de M. Paquentin qui, au cours de l’enquête administrative du Parquet du Havre, après la condamnation de Durand, s’est rétracté et a affirmé que certains témoignages avaient été fortement influencés.
Enfin, le troisième fait nouveau résulte de la déclaration d’un témoin; non entendu aux débats de la Cour d’assises de Rouen.
Ce témoin est M. Tannequin qui, le 1er février 1911, a déposé dans l’enquête administrative.
Président fondateur’ de l’Union corporative indépendante des antirévolutionnaires, qu’il a fondée pour lutter contre les anarchistes de la Bourse du travail du Havre, il a à son service des agents spéciaux qui le renseignent sur tout ce qui se passe à la Maison du peuple. Or, il affirme qu’il est presque impossible que Durand ait fait voter à mains levées la mort de Dongé et autres, sans que ses agents l’aient averti de ce grave incident.
Journal des économistes- Avril à juin 1911
A noter la confusion de nom entre Tannequin et Vannequé.