Les anarchistes ont des siècles d’avance
Dans l’Antiquité, les dominants croyaient à la pérennité de l’esclavage. Plus tard, au Moyen-âge, la caste dominante prétendait que le servage était une nécessité sociale. Lors de la traite des noirs, des fortunes se sont amassées, au Havre comme à Bordeaux ou à Nantes…Avec des dominants dont certains descendants ont encore pignon sur rue, qui prétextaient que s’ils ne pratiquaient pas le commerce triangulaire, d’autres le feraient et cela pénaliserait l’économie du pays. Au XIXème siècle, de nombreux combats ont été menés contre le travail des enfants, travail qui permettait la compétitivité et les profits d’industriels peu scrupuleux, sans éthique dirions-nous aujourd’hui.
Les choses changent et évoluent. Les positions d’esprit, les combats menés par les paysans (jacqueries) puis les ouvriers (grèves, occupations d’usines…) font que rien n’est immuable.
Quand les anarchistes prétendent qu’ils sont opposés à toute hiérarchie, ils sont taxés d’utopistes. Mais l’utopie d’aujourd’hui sera la réalité de demain : « Nous repoussons toute législation, toute autorité et toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincus qu’elle ne pourrait tourner jamais qu’au profit d’une minorité dominante et exploitante, contre les intérêts de l’immense majorité asservie. Voilà dans quel sens nous sommes réellement anarchistes ». (Michel Bakounine, Dieu et l’Etat)
Ce que nous critiquons et rejetons, ce sont les autorités de personnes qui ne doivent leur richesse qu’au droit d’héritage et tous ces bons et propres-à-rien de politiciens qui promènent leur ignorance crasse et arrogante d’un ministère à l’autre ou d’un poste prébendé à un autre. Ces technocrates (à la Macron on non), surdiplômés , qui de leurs bureaux parisiens ou de grandes agglomérations, ont la prétention de diriger l’économie et le pays à coups de formules économétriques, de plans (banlieues, santé, laïcité…) qui s’entassent comme des millefeuilles, cautions démocratiques du moment mais qui ne changent pas fondamentalement les problèmes. Nous rejetons ces prétendus chiens savants qui jonglent avec des formules mathématiques mais pour lesquels les problèmes humains sont abstraits. Quand des députés avouent sans fard qu’ils ont du mal à boucler leurs fins de mois avec 5000 euros mensuel, qu’ils mangent davantage de nouilles car ils gagnent bien moins qu’avant…Que disent les pauvres ou les travailleurs payés au Smic. Et ce sont ces mêmes députés qui taxent dès cette année les retraités d’une hausse de 1,7% de CSG pour des retraités gagnant 1300 euros…qui eux vont manger des nouilles un peu plus souvent qu’à l’ordinaire. Ces députés sont des gens incontrôlés pour qui les individus sont des numéros. Pour les actionnaires et les gros industriels, les producteurs sont des moutons à tondre, un vil bétail.
Voilà pourquoi nous sommes anarchistes. Pour que les choses changent, ne reconnaissons à personne une autorité infaillible, ni aux hommes ni à un Dieu. Détruire la hiérarchie des autorités, c’est le premier pas vers la liberté des individus et des groupes de producteurs. (GLJD)
Aux spéculateurs, aux financiers de tous poils
« Les gens de finance sont en général fort bornés, et orgueilleux avec médiocrité. Ils manquent de culture, d’imagination, de générosité d’esprit, dans un métier où il en faut beaucoup. Ils n’ont que la routine dans une aventure où il n’en faut pas du tout. Concevoir une affaire, c’est concevoir un poème. L’homme d’affaires qui n’est pas en même temps, un idéaliste, un poète, ce n’est rien…rien qu’un escroc, la plupart du temps ». Octave Mirbeau (La mort de Balzac)
Les léninistes contre l’autonomie syndicale
Fédéralisme, communes, autogestion ont suscité l’ironie ou l’hostilité des marxistes et des léninistes. Le fédéralisme de Proudhon, le communalisme des ouvriers parisiens apparaissaient comme des puérilités aux yeux de Marx. Quant à l’autogestion, voici comment, en 1922, Lénine l’exécute : « Toute ingérence directe des syndicats dans la gestion des entreprises doit être reconnue pour absolument néfaste et inadmissible. »(Du rôle et des tâches des syndicats)