Marx et Bakounine
Durant des décennies, les intellectuels marxistes ont vu la différence entre ces deux penseurs dans le fait que le premier a privilégié pour la révolution la classe ouvrière alors que le second a privilégié la classe paysanne.
Toutes les révolutions ont été commencées par les classes les plus pauvres du pays où elles ont eu lieu, par les classes les moins possédantes : les paysans et non les ouvriers, au moins au début. Prenons l’URSS, l’Espagne, Cuba, la Chine et celles du continent indochinois. Si on doit juger Marx et Bakounine par rapport à leurs différences, Bakounine avait raison.
Marx avait prophétisé sa révolution à peu près en ces termes : La révolution viendra quand, dans les pays les plus avancés, le capitalisme sera en crise, qu’il découvrira ses contradictions, la classe ouvrière prenant alors conscience, imposera la dictature du prolétariat (ouvrier) et un gouvernement ouvrier. Après quoi, avec le temps, ceci disparaîtra donnant naissance à un communisme semblable à celui de l’anarchie…
Les prophéties de Marx se sont donc révélées fausses. Sans compter que tout Etat tend à se renforcer et non à dépérir. Il semblerait que l’analyse marxiste ait négligé le phénomène bureaucratique. Aujourd’hui, le capitalisme est toujours en crise et avec lui sont en crise les classes ouvrières et paysannes et les syndicats, et toutes les idéologies le sont aussi, à l’exception des idées anarchistes couplées à l’écologie sociale. Le socialisme « réaliste, scientifique » de Marx est mort sauf à considérer la Chine comme un pays communiste marxiste. Les millions de morts qui souillent le nom même de communisme se rappelleront toujours à ceux et celles qui désireront commettre les mêmes erreurs dans le futur.
On en déduit que le seul socialisme qui donnera au monde la vraie révolution est le socialisme libertaire sinon toute l’humanité ira vers l’autodestruction. C’est pour l’instant la seule alternative qui s’offre à nous pour un autre futur.
Pour dépasser cette opposition classe paysanne/classe ouvrière, nous pourrions indiquer qu’aujourd’hui, la classe paysanne est réduite en Europe à peau de chagrin, que la classe ouvrière périclite sur le plan des effectifs et que c’est le secteur tertiaire qui regroupe le plus de salariés. Dans ce secteur, de nombreux salariés vivent chichement et c’est peut-être de ce secteur que viendra la prochaine révolution.
Goulago (GLJD)