Le Libertaire Août 2025

Le 24 juillet, nous nous sommes réveillés avec la triste nouvelle du décès d’Octavio Alberola.

C’était à prévoir !

OCTAVIO ALBEROLA nous a donc quittés.

Quelques heures seulement s’étaient écoulées depuis le dernier souffle d’Octavio et la première fusée avait déjà explosé dans le ciel, annonçant et commentant le triste événement.

À partir de ce moment, des dizaines et des dizaines de fusées se succédèrent, illuminant le ciel tel un gigantesque feu d’artifice coloré. C’était tout à fait prévisible ; personne ne peut plus s’en étonner, tant l’empreinte laissée par Octavio était profonde et étendue.

Les textes qui décrivent l’appréciation, les souvenirs et les sentiments suscités par Octavio sont si nombreux, si beaux et si émouvants qu’il semble superflu d’en ajouter un de plus maintenant.

C’est pourquoi, au lieu de rappeler les qualités bien connues d’Octavio et de connaître l’immense valeur qu’il accordait au collectif , il nous a semblé, à Floreal et René Álvarez, Tomás Ibañez et Juanito Marcos, c’est-à-dire à quelques-uns des rares camarades encore en vie qui ont participé à l’intense processus de lutte dans lequel Octavio a été impliqué de 1962 à la fin de cette décennie, que le meilleur hommage que nous puissions lui rendre était d’évoquer le cadre collectif qui a rendu possible l’exploit des années soixante et de l’intégrer fermement parmi ses camarades de lutte. En ce moment, nous souhaitons l’envelopper dans le chaleureux réseau de complicité, de peurs et de joies, de rêves partagés, parfois aussi de désaccords, mais toujours empreint d’une profonde affection mutuelle.

Nous ne citerons ici que quelques noms parmi les militants les plus marquants de ces années-là, nous limitant à nommer ceux qui sont déjà décédés.

* Et nous devrions commencer avec Floreal Ocaña, l’autre jeune libertaire qui, avec Octavio, a quitté le Mexique en 1962 pour entrer dans la clandestinité, se lançant à corps perdu dans la lutte anarchiste contre le franquisme et osant entrer sur les terres de la Dictature.

* Nous continuons avec Salvador Gurucharri, Antonio Ros, Agustín Sánchez, Luis Andrés Edo, Martín Bellido, des militants engagés qui n’ont pas hésité non plus à entrer sur les terres gouvernées par l’ogre.

* Nous continuons avec Luis Sos, Vicente Martí, Paco Abarca, Enric Melich, José Morato, Monserat Turtós, Jordi Gonzalbo, Jeaninne Lalet, sans oublier les victimes de l’ignoble garrot, Joaquín Delgado et Francisco Granados.

*De même, il serait impardonnable de ne pas mentionner de précieux vétérans, comme Cipriano Mera, José Pascual Palacios, Pedro Moñino ou Marcelino Boticario.

* et, enfin, il y avait aussi les Italiens Franco Leggio, Amedeo Bertolo, Eliane Vincileone, l’Écossais Stuart Christie et le Français Alain Pecunia.

Nous aurions certainement pu citer beaucoup plus de noms, mais nous pensons que ceux-ci suffisent à donner une idée du tissu collectif dense dans lequel Octavio Alberola était intégré.

Connaissant la grande valeur qu’Octavio accordait à la solidarité et au collectif, nous sommes fermement convaincus qu’il aurait préféré être rappelé et évoqué comme un membre éminent d’une fraternité enthousiaste de combattants, plutôt que comme une étoile singulière brillant dans le firmament libertaire.

Il y a ceux qui passent leurs journées à ne rien faire, et ceux qui réfléchissent constamment à la manière d’améliorer le monde dans lequel ils vivent. C’était Octavio. C’est pourquoi sa disparition est si douloureuse. Il s’est toujours efforcé de poursuivre son objectif : une société libertaire plus juste pour tous les habitants de cette planète.