
Pour une écologie sociale et libertaire.
Nous avons, à maintes reprises, expliqué que les idées des écologistes de parti avaient été détournées par les gouvernements et les industriels, ces derniers tentant de retarder le désastre à venir, espérant peut-être trouver des techno-solutions au réchauffement climatique mais surtout continuer à engranger de super profits. La nature est en crise mais à part les écologistes radicaux, aucune proposition conséquente ne voit le jour. En clair, comme le disait Murray Bookchin, on ne pourra pas faire disparaître la domination de l’humain sur la nature sans éliminer celle de l’humain sur l’humain. C’est cette deuxième partie de l’équation que les écologistes de parti ne veulent pas régler sous couvert de responsabilité et de pragmatisme.
Le système ne s’y trompe pas, la répression contre les écologistes d’action directe a permis d’endiguer les meilleures volontés. A force d’amendes lourdes, de peines de prison jusqu’à cinq années, les militants par exemple d’Extinction Rébellion viennent de jeter l’éponge. Certes, certaines méthodes ont rendu impopulaires leur mouvement : blocages d’autoroute etc. Ce que l’on sait par expérience quand on est militant, c’est que sans l’appui de l’opinion publique, on s’aliène beaucoup trop de gens.
Les partis écologistes ont bien compris que l’écologie doit être sociale si elle veut s’attaquer aux causes profondes des bouleversements actuels. Le problème, c’est que sans remise en cause du capitalisme axé sur le productivisme et l’échange pour le profit, le gigantisme urbain, numérique et technologique, l’écologie de parti ne sert pas à grand-chose. L’éducation écologique doit passer par l’établissement d’une nouvelle sensibilité, une nouvelle façon de vivre et une organisation pour résister à la corruption sociale, politique, morale et psychologique exercée par le marché et une petite minorité de profiteurs.
Ainsi à chaque jour son nouveau feuilleton politico-judiciaire. Pour les anarchistes, le pouvoir est maudit et corrupteur par essence. Cette corruption est indissociable de toute idée d’État, qu’il soit dit démocratique, illibéral ou dictatorial.
Les récentes condamnations au RN sont multiples: 8 élus, 16 anciens assistants parlementaires et le parti lui-même, condamné entre autre à rembourser les 4,4 millions d’euros détournés au Parlement européen par un système généralisé d’emplois fictifs. L’histoire Fillon se répète à plus grande échelle. Mais au plus haut niveau de l’Etat, les condamnations ont aussi touché, Balladur, Léotard, Sarkozy etc. sans compter Brice Hortefeux, Claude Guéant et Eric Woerth. La justice est bien lente à juger car l’affaire Kadhafi, ce dernier aurait abondamment financé la campagne de 2007, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros dure depuis près de 20 ans. Le temps de faire appel, se pourvoir en cassation, se référer à la Cour Européenne etc. Il suffit d’avoir des relations, de l’argent pour se payer de bons avocats. La justice assume ici pleinement son rôle de contrôle social. A force de voir trop de cas criants d’injustice, il suffit de faire sauter quelques fusibles…le plus tard possible, histoire de dire que la justice est la même pour tout le monde.
Il faudra attendre le 25 septembre pour connaître le verdict pour Sarkozy mais d’ores et déjà, c’est le tableau très sombre d’une partie de notre République qui est dévoilé…dit le procureur.
Que de casseroles pour les politiciens de tous bords.
Le parquet a fait appel du jugement sur les emplois fictifs du Modem donc il est possible que l’actuel Premier ministre soit lui aussi condamné. Les politiciens ont intérêt à se serrer les coudes.
La liste des élus condamnés est bien longue: Chirac, Juppé, Fillon et tant d’autres à droite (les Balkany, Georges Tron…) mais la gauche n’est pas en reste : les Dumas, Cahuzac…, et plus récemment la députée Sophia Chikirou qui est mise en examen pour abus de biens sociaux et recel d’abus de confiance dans le cadre de la campagne présidentielle de 2017. Et peut-être même Jean-Luc Mélenchon, « La République, c’est moi ! ». Et toutes ces affaires qui ont entaché plusieurs personnalités: l’affaire des Irlandais de Vincennes ; l’affaire des écoutes de l’Élysée ; l’affaire du sang contaminé ; l’affaire du Rainbow Warrior…Mains sales et têtes baissées.
Dans les rangs macronistes, on n’est pas en reste : Affaire Kohler, Affaire Ferrand… Chez les politiciens, la fraude est quasiment industrielle. Mais ce sont les mêmes qui jurent la main sur le cœur qu’il faut une vie politique exemplaire. Certains le font même droit dans les yeux. Et que dire des affaires concernant Marlène Schiappa, Olivier Dussopt et Amélie Oudéa-Castéra. Et on n’est pas au bout de nos peines voire de nos surprises. Et on ne connaît pas tous les dessous de tous les conflits d’intérêts entre l’État et les lobbies. Parce des sommes conséquentes sont en jeu et enjeux de pouvoir.
Quand une démocratie croule sous la corruption de nombreux politiciens, c’est que ce système fabrique lui-même cette corruption endémique. Le système électoral actuel paie de nombreux professionnels de la politique qui comptent bien ne jamais aller à l’usine ou au boulot tout court. La Res Publica est devenue une carrière où les batailles d’egos et de places font rage. Les millions qui financent avec nos impôts les professionnels de la politique encouragent de fait la corruption. Les libertaires, par opposition, d’une part, refusent la délégation de pouvoir et d’autre part refusent d’un point de vue militant de parvenir. Nous sommes du rang et nous y restons. Cela évite les prises de pouvoir et que les intérêts personnels ne prennent le pas sur les mandats qui devraient être impératifs.
L’Etat est l’outil parfait de la bourgeoisie pour exercer et maintenir son pouvoir. Il cherche à se perpétuer et à se renforcer continuellement même s’il doit occasionnellement donner le change et condamner quelques têtes. Cependant loin d’être une dégénérescence étatique, la corruption n’est que le produit de sa relation au patronat et à la bourgeoisie.
L’expérience du marxisme-léninisme et de son Etat centralisé, pseudo-dictature du prolétariat mais véritable caste bureaucratique nous a montré la voie qu’il ne fallait pas suivre. La corruption en Russie est érigée en système même après 70 ans de « socialisme réel ».
Les anarchistes ont toujours considéré l’Etat comme l’ennemi des travailleurs. Si certains ont considéré l’Etat comme une cage qu’il suffirait d’élargir pour y avoir davantage d’espace, nous considérons que même avec une cage plus grande, nous serons toujours prisonniers.
Les libertaires ont une approche municipaliste ou communale et fédéraliste de l’économie. La terre, les entreprises et les services publics doivent être placés sous la direction de la communauté c’est-à-dire des citoyens dans des assemblées libres qui s’étendent graduellement sous des formes confédérales… Mais jamais les anarchistes ne feront confiance aux zélus parlementaires de tous partis.
Goulago (GLJD)