
L’anarchisme en 10 IDÉES FORTES
1. L’anarchie est l’égalité
Anarchie : « an-arkia », du grec « an-arkhè », littéralement « sans premier d’une série ou sans chef », mais aussi « sans domination ».
L’anarchie, c’est-à-dire le fait qu’il n’y a pas de « premier », qu’il n’y a pas de distinctions, qu’il n’y a pas de hiérarchies, qu’il n’y a pas de préjugés, qu’il n’y a pas de préférences, l’égalité formelle est donc une caractéristique de l’anarchisme ; un aspect important de l’égalité et du mouvement social généré. Son antonyme et opposé est hiérarchie.
À son tour, tout mouvement égalitaire et sans hiérarchie peut être décrit comme anarchiste.
2. L’anarchie est la liberté
Acratie = anarchie
Etymologie : du grec an, préfixe privatif, et kratos, pouvoir, autorité.
L’acratie est l’absence d’autorité, de domination, de pouvoir attribué à une hiérarchie de quelque type qu’elle soit.
L’acratie est un synonyme d’anarchie, utilisé pour définir le concept de liberté sans hiérarchie en évitant la confusion et l’amalgame caricatural de ceux qui emploient le mot anarchie pour désigner le désordre et du chaos, qui correspond à l’anomie.
Acracia : « a-kratos », littéralement sans force (pouvoir), se référant au système politique. Si nous parlons d’un système politique et social, il s’agit d’un système dans lequel la force n’est pas utilisée pour imposer des règles, et donc la coercition non plus. Les voies vers le consensus sont donc le débat, la négociation et l’acceptation volontaire. Son contraire et opposé est la tyrannie.
L’absence de coercition est une condition nécessaire de la liberté individuelle, de la souveraineté personnelle, c’est-à-dire de la liberté. Si vous restreignez la liberté, vous avez un commandement et un commandé, un Maître et un Serviteur. Il n’y a pas de liberté s’il y a coercition ou imposition (imposition coercitive).
3. L’anarchisme est l’esprit de compréhension
La spiritualité existe-t-elle dans l’anarchisme ?
Et c’est très important pour une raison très simple : il y a des philosophies spiritualistes qui veulent se connecter à l’anarchisme, mais elles n’y parviennent pas. Les principales sont les religions. Et il en est ainsi parce que leur vérité révélée, leur expérience ineffable, leur expérience particulière ou leurs entéléchies, ne peuvent être reproduites ou réfutées, aussi logiques ou cohérentes qu’elles prétendent être. Elles ne peuvent pas être partagées. Elles agissent comme des axiomes et des preuves pour elles-mêmes, « elles sont parce qu’elles sont ». Votre dernier recours est le « doute raisonnable ». Elles ont peut-être raison, mais la « charge de la preuve » incombe à la personne qui énonce la prémisse, et non à celle qui la réfute. Il leur faut d’abord prouver au moins qu’elles ne sont pas subjectives, ce qui est, par définition, impossible. Elles devront trouver un autre moyen. Rien n’empêche une personne « spirituelle » d’exprimer ses préoccupations ou sa morale en des termes partageables et explicables au groupe ou à la communauté.
Les anarchistes veulent l’égalité et veulent parvenir à des accords qui respectent la liberté sans recourir à la force. L’esprit anarchiste est avant tout un esprit de compréhension, de connaissance et de reconnaissance mutuelle, sans lesquels ils ne peuvent exister (ils seraient simplement autre chose).
4. Vous êtes un anarchiste même si vous êtes seul
En principe, vous pouvez être anarchiste sans avoir besoin d’un groupe ou d’une société pour valider vos prémisses, à condition de ne pas vous abstenir de vos préférences subjectives, d’accepter les séquences naturelles, la vérité et d’agir dans la poursuite de l’égalité sans coercition.
5. L’acratie a besoin de participation
Dans la théorie anarchiste, il est continuellement exposé comment la hiérarchie, la « prédominance de l’un », est méthodiquement annulée dans ses organisations. Premièrement, parce qu’elle annule le principe d’égalité, engendrant une subordination, et deuxièmement, parce qu’elle limite la liberté individuelle.
Il existe cependant un « besoin de concret » dans lequel il est impossible de prendre des décisions tout le temps, sur tout et à propos de tout. À sa place, et à l’opposé, se trouve la délégation, une capacité temporaire d’ interpréter les désirs et les besoins du groupe. C’est un problème pour l’acratie, car si l’on ne participe pas au système, si l’on n’exprime pas sa volonté individuelle, si le délégué n’est pas sanctionné dans ses décisions, la « loi d’airain des oligarchies » s’impose.
6. Vous êtes anarchiste même si vous ne le déclarez pas
Si l’anarchisme est un ensemble de pratiques et de philosophies qui ont en commun l’égalité et la liberté sans coercition, conformément aux principes de vérité et de justice, une personne peut être reconnue comme anarchiste même si elle ne se déclare pas comme telle.
Pour cette raison, une personne dont la conduite ou la philosophie est déclarée anarchiste peut ne pas l’être si elle ne se conforme pas aux paramètres minimaux définissant le mouvement.
Pouvons-nous nous déclarer anarchistes lorsque, dans notre travail quotidien, nous sommes soumis et soumettons les autres à notre jugement ? Oui. Si nos circonstances ne sont pas les nôtres, si lorsque vous en avez l’occasion vous agissez en accord avec vos principes anarchistes, et si vous avez la volonté de renverser la situation, vous êtes anarchiste.
7. Les anarchistes ont raison
Quel que soit le sujet à traiter, lorsque vous l’étudiez sans préjugés, avec logique, vérité et justice, le résultat peut être insatisfaisant, faux ou partiel, mais pas un « mensonge » ; tant qu’il n’y a pas d’intention de tromper. Pour eux, leur Raison intérieure, leur argumentation, par leur propre structure, permettra de corriger d’éventuelles erreurs. C’est l’un des plus grands avantages lorsqu’il s’agit de diffuser l’anarchisme.
8. La liberté est défendue
La souveraineté personnelle, la « liberté » ou l’« acratie », notre contrat social, est définie par la définition même de la liberté (par exemple, il n’y a pas de liberté d’être esclave). Et cela marque une façon de faire les choses et de se déplacer dans le monde, sans coercition.
Il s’agit d’un sujet fondamental, notamment en ce qui concerne l’organisation sociale, le transfert de liberté, la souveraineté, la délégation de fonctions et de responsabilités, et même la division du travail. Ainsi, tandis que l’anarchisme postule une concession limitée, les systèmes libéraux s’arrogent le plein droit d’exercer certains droits fondamentaux, ce qui se traduit par le maintien de leurs privilèges, notamment le droit à la défense et l’exercice de la force physique. Dans ces cas, le peuple n’est pas souverain, mais vassal.
9. Sans Vérité il n’y a pas d’Anarchie
Appliqué au concret, dans une organisation, une société, où le travail est divisé, il y a des raisons plus importantes que d’autres pour faire ce qui est fait. L’anarchisme ne consiste pas à rendre toutes les raisons également valables en termes d’importance, mais plutôt à les peser de manière égale, formellement valables, sans imposer de subjectivités, c’est-à-dire basées sur une validité objective. Comme nous le voyons, ce n’est pas seulement un principe scientifique, mais cela exige la pratique de la Vérité et de la Justice.
10. Sans justice, il n’y a pas d’anarchie
La liberté, l’anarchie, est auto-limitante. La liberté d’une personne prend fin lorsque celle d’une autre personne commence. Lorsque cela n’arrive pas, lorsque les intérêts s’affrontent, lorsque les libertés s’affrontent, il y a des moments où l’entente n’est pas atteinte. Si l’entente n’est pas trouvée, il faut faire appel à un tiers pour la rétablir de manière satisfaisante. Il s’agit d’une fonction de groupe, basée sur des principes directeurs et des accords.
Si tel n’était pas le cas, cela entraînerait des préjugés, des injustices et la liberté de l’une des parties serait violée.
L’anarchisme, un besoin fondamental
Plus important encore, la pratique et la philosophie de l’anarchisme peuvent augmenter ou diminuer, s’ajuster et varier, mais, de par sa conception même, elles ne peuvent être détruites ; comme beaucoup, puérilement, le souhaiteraient.
Elle est vouée à refaire surface encore et encore des profondeurs de la psyché humaine, car ses principes sont des besoins fondamentaux du comportement social (égalité) et du discernement (vérité).
L’anarchisme : organisation de masse contre oligarchies
Le manque de participants conduit à la formation d’ oligarchies, qui déforment progressivement le mouvement, lui faisant perdre des participants et provoquant des scissions constantes ; qui affaiblissent encore davantage le mouvement.
Il explique également comment le manque de disponibilité détruit le mouvement lui-même. On peut dire que sans participation, il y a de l’anarchisme mais pas de mouvement.
C’est la raison fondamentale du déclin de l’anarchisme dans les sociétés endormies et confortables : s’il n’y a pas de participation, il n’y a pas d’anarchisme.
D’après Pablo Héraklio