Il est bien des façons de considérer l’homme, bien des façons de le
revendiquer et de le défendre. De nos jours, cette considération, cette
revendication, cette défense s’imposent à l’esprit de tous ceux qui
s’occupent. de son sort et de son destin. Devant l’extension croissante
des systèmes sociaux qui embrassent les nations, les Etats, et
envahissent les continents, une partie de ceux qui luttent pour une
transformation de la société dans un sens plus juste et plus élevé se
posent à la fois le problème des vastes structures organiques et de la
défense de l’humain. Car si les méthodes pour l’application des grands
principes maintenant admis, et qui doivent améliorer en l’harmonisant
la vie des peuples, menacent, par le triomphe d’appareils organisateurs
plus ou moins vastes, ce qui caractérise l’humanité au sens supérieur
du mot, les réformateurs font fausse route, malgré l’excellence de
leurs intentions.
La thèse dominante de nos jours où le socialisme massivement
interprété hante de si nombreux esprits, thèse qui n’est du reste pas
entièrement fausse, est que, en résolvant les problèmes collectifs,
chacun bénéficiera des modifications introduites, puisque le tout est
composé des innombrables parties. Telle est la théorie, tel est l’espoir.
Mais les leçons de l’histoire, et singulièrement de l’histoire
contemporaine, nous montrent qu’une chose est la dialectique des
mots, une autre la dialectique des faits.
Leval-Gaston-humanisme-libertaire