Hidjab de running, voile…une oppression pour les femmes

Kurdistan

Que penser du hidjab de running ? Décathlon vient de renoncer à mettre en vente ce hidjab. Certains s’en sont émus en arguant du fait que ce hidjab aurait permis à des femmes de courir et faire du sport plutôt que d’être cloîtrées à la maison. En clair, en s’opposant au hidjab de running, les vilains opposants empêchent certaines musulmanes de faire du sport. C’étaient sans doute les mêmes qui refusaient que les piscines soient  mixtes …Ce qui  serait  problématique, c’est que les femmes n’aient pas la liberté de s’entraîner à la course, avec ou sans hidjab fait maison.

Des étudiantes ont signé une pétition comme quoi elles savaient ce qu’elles faisaient, qu’elles n’étaient pas idiotes puisqu’étudiantes et que c’était d’elles-mêmes qu’elles voulaient porter ce hidjab de running, qu’elles ne subissaient aucune pression morale… Le site Al-Kanz (le trésor en arabe), spécialisé en économie islamique, est bien content de la polémique car son chiffre d’affaires progresse ; ce défenseur du véritable halal est perçu comme un altermusulman à lui tout seul…Pourtant cet individu précise sans vergogne qu’il refuse de serrer la main aux femmes. Nous ne nous étendrons pas sur ce type ignoble de pratique et préférons soutenir LA DÉFENSEURE DES DROITS DES FEMMES NASRIN SOTOUDEH qui vient d’être CONDAMNÉE À 33 ANS DE PRISON ET 148 COUPS DE FOUET, en Iran.

Cette avocate paie un lourd tribut à la cause féminine, notamment parce qu’elle a défendu des femmes protestant contre les lois dégradantes relatives au port obligatoire du voile (hijab) en Iran.

D’après Amnesty international, Nasrin Sotoudeh a été arrêtée à son domicile le 13 juin 2018. Cette semaine, le bureau d’application des peines de la prison d’Evin à Téhéran où elle est incarcérée l’a informée qu’elle avait été reconnue coupable de sept chefs d’inculpation et condamnée à 33 ans de prison et 148 coups de fouet. Elle était notamment inculpée, en représailles de son travail pacifique en faveur des droits humains, d’« incitation à la corruption et à la prostitution », d’avoir commis ouvertement « un acte immoral… en apparaissant en public sans porter le hijab » et de « troubles à l’ordre public ».

Alors, oui, nous nous permettons d’effectuer un parallèle sur le port du voile…ici et là-bas. Et nous ne baisserons pas la garde.

Il ne nous semble pas que des femmes portant le hidjab pour courir en forêt, en France, écope d’une peine de prison, encore moins de coups de fouet… La religion musulmane infériorise la femme et c’est un euphémisme. L’Arabie Saoudite autorise royalement les femmes à conduire depuis quelques mois. Les Afghanes ont peur des talibans dans leur pays car ces derniers les veulent analphabètes et en burqa. Et nous pourrions faire le tour des pays où la religion musulmane est prédominante, nous ne trouverions pas beaucoup de pays réclamant l’égalité Homme-Femme. Les femmes de djihadistes en Syrie, par milliers, en niqab, disent de même, qu’elles sont consentantes pour porter ce type de vêtement. Même si en France la parité entre hommes et femmes, notamment sur le plan des salaires, a encore du chemin à faire, nous sommes loin de la condition féminine dans les pays musulmans…

Même en Algérie, de plus en plus d’Algériens veulent quitter leur pays car ils en ont ras-le-bol de la pression religieuse : obligation de faire le ramadan, interdiction de boire de l’alcool, société rongée par la bigoterie inculquée dès l’école, rejet du non-musulman dans la société…

La religion musulmane entend réglementer et régenter toute la vie des gens, vie publique comme vie privée. La place des femmes est à la cuisine et la femme ne peut quasiment plus exhiber une parcelle de son corps sur les plages. Sans compter la corruption due à l’omnipotence de l’armée qui s’accommode fort bien d’un ministère de la religion…

En France nos anciens ont obtenu la loi de séparation des églises et de l’Etat en 1905 après bien des luttes et des difficultés. La laïcité a été maintes fois attaquée par la religion catholique. Cette dernière étant en passe de disparaître pour de multiples causes : progrès de la science, abus sexuels sur de nombreux religieuses, des dizaines de milliers de cas de pédophilie dénoncés dans le monde et dernièrement, la démonstration que le vatican est structuré en rhirome par une homosexualité majoritaire au sein de la curie (cf le livre Sodoma dont nous reparlerons bientôt). La crise de vocation fait le séminariste rare.

Nous avons eu du mal à nous débarrasser de nos curés et de la religion catholique qui compte aujourd’hui 5% de pratiquants, ce n’est pas pour retomber sous le joug de la religion musulmane qui est prosélyte et liberticide comme toute religion monothéiste.

Quand une religion devient majoritaire, elle entend soumettre tous les individus à ses préceptes et dogmes, et la vie devient vite un enfer pour les athées…pas question de jeter le voile sur ces pratiques centenaires de soumission aux églises, aux temples, synagogues et aux mosquées.

Ni dieu ni maître.

Micka (Groupe libertaire Jules Durand)

 

Nous vous livrons un article écrit par un écrivain algérien à propos du voile…

 

Le voile, un symbole de 3.000 ans de machisme religieux

Le voile est commun aux trois religions monothéistes. Regard d’un écrivain algérien sur un signe religieux qui, selon lui, est un marqueur de soumission de la femme à l’homme.

Depuis des années, tout le monde parle du voile, de plus en plus de personnes portent le voile, pas seulement à Bamako ou au Caire, mais aussi à Londres, Paris ou New York.

Symbole religieux ou signe religieux? Que signifie ce carré de tissus qui met la planète en émoi?

Intrigué par autant de questions, j’ai décidé de consacrer quelques semaines de mes vacances à compulser  les livres d’histoire religieuse pour remonter aux racines du signe, pour ne pas dire du mal.

Et là, en remontant au plus loin des traces écrites des civilisations antiques, en fouillant dans les annales des histoires sumériennes, j’ai  découvert avec stupéfaction que le voile découle à l’origine d’une illusion optique.

En effet, une croyance sémitique très ancienne attestée en Mésopotamie, considérait la chevelure  de la femme comme le reflet de la toison pubienne!

«Les prostituées ne seront pas voilées»

Donc, il a fallu très tôt lui couvrir la tête, afin de lui occulter le sexe! Cette croyance était si répandue dans les pays d’Orient, notamment en Mésopotamie, qu’elle a fini par avoir force de loi.

Aussi, le port du voile est-il rendu obligatoire dès le XIIe siècle avant J.-C. par le roi d’Assyrie, Teglat Phalazar Ier:

«Les femmes mariées n’auront pas leur tête découverte. Les prostituées ne seront pas voilées.»

C’était dix-sept siècles avant Mahomet et cela se passait en Assyrie, l’Irak d’aujourd’hui.

Dans la Bible hébraïque, on ne trouve aucune trace de cette coutume, cependant la tradition juive a longtemps considéré qu’une femme devait se couvrir les cheveux en signe de modestie devant les hommes.

Le voile comme instrument de ségrégation pour l’Eglise

Il faudra attendre l’avènement du christianisme pour que le voile devienne une obligation théologique, un préalable à la relation entre la femme et Dieu.

C’est saint Paul qui, le premier, a imposé le voile aux femmes en avançant des arguments strictement religieux. Dans l’épître aux Corinthiens, il écrit:

«Toute femme qui prie ou parle sous l’inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu’elle se tonde; ou plutôt, qu’elle mette un voile, puisque c’est une faute pour une femme d’avoir les cheveux tondus ou rasés.»

 

Et plus loin:

«L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête: il est l’image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme. Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme, et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance.»

L’Eglise s’en servira à l’égard des femmes, pour les considérer comme des créatures inférieures par nature et selon le droit.

On voit qu’à l’origine, le voile est utilisé comme un instrument de ségrégation qui fait de la femme un être inférieur, non seulement vis-à-vis de l’homme mais aussi de Dieu.

Il est intéressant de noter que ce passage des Corinthiens est repris aujourd’hui par la plupart des sites islamistes qui font l’apologie du foulard.

Et dans l’islam?

Sept siècles plus tard naît l’islam. Le Coran consacre au voile ces passages:

«Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur étoffe sur leurs poitrines.» Coran (24: 31)

Enfin dans la sourate 33, Al-Ahzab (les Coalisés), au verset 59, il est dit:

«Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles de grandes étoffes: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées.» Coran (33 : 59)

Sans vouloir être aussi pointilliste que les orthodoxes, je ferai remarquer que nulle part dans ces sourates, il n’est fait explicitement mention de voile (hijab) recouvrant le visage, cachant les cheveux et encore moins tout le corps.

Dans la première sourate, le Coran appelle simplement les croyantes à recouvrir leurs poitrines. La très sérieuse Encyclopédie de l’Islam (éd. Leyde) apporte cette explication:

«Dans l’Arabie préislamique, une coutume tribale voulait que durant les batailles, les femmes montent en haut des dunes et montrent leurs poitrines à leurs époux guerriers pour exciter leur ardeur au combat et les inciter à revenir vivants afin de profiter de ces charmes.»

Le verset en question aurait été inspiré au Prophète pour instaurer un nouvel ordre moral au sein des tribus. Quant au deuxième verset, il a fait l’objet de maintes lectures et controverses, la plus intéressante étant celle d’un grand imam qui, à l’âge d’or de Bagdad, au IXe siècle, en fit cette originale lecture:

«Le Seigneur n’a recommandé le voile qu’aux femmes du Prophète, toute musulmane qui se voilerait le visage se ferait passer à tort pour la sienne et donc sera passible de 80 coups de fouet.»

 

Le voile est resté depuis le signe distinctif des riches citadines et demeura inconnu dans les campagnes où les hommes ne songeaient pas à voiler les femmes en raison des travaux qu’ils leur confiaient.

 

Un avant et après «Révolution iranienne de 1979»

C’est la Révolution iranienne de 1979 qui entraîne la généralisation du voile. Le hijab, innovation sortie tout droit de la tête des tailleurs islamistes, a supplanté dans les pays du Maghreb le haïk traditionnel, un carré de tissu blanc.

Bien sûr, ce sont là les signes d’une société arabo-musulmane en crise, sans projet, sans perspectives, soumise à des régimes totalitaires et qui n’a pour unique espace de respiration, d’utopie, que la religion.

Pierre Bourdieu expliquait que dans l’Algérie coloniale, l’homme colonisé renvoyait sur la femme toute la violence subie de la part du colonisateur. Désormais, l’homme musulman renvoie sur la femme tout le chaos que lui fait subir la crise planétaire.

Dans ces pays sans libertés, l’islamisme fonctionne comme une eschatologie. Il efface toutes les aspérités de la vie pour ne faire miroiter que les plaisirs de «son vaste paradis».

 

L’islam à l’origine: une religion d’Etat et de conquête

Ici se pose également la question de la place de l’islam chez l’Autre. Contrairement au judaïsme qui s’est forgé dans l’exil, au christianisme qui s’est inventé durant les persécutions, l’islam est venu au monde comme une religion d’Etat et une religion de conquête.

Il n’a pas été souvent minoritaire et la place qu’il a accordée aux autres religions n’a pas été un exemple de tolérance. Et qu’on en finisse également avec cette parité des signes religieux.

A Rome ou à Jérusalem, on ne lapide pas ceux qui ont oublié leur croix ou leur étoile de David, en revanche, de Téhéran à Khartoum, de Kaboul à Casablanca, chaque jour des femmes sont violées, vitriolées, assassinées, fouettées ou licenciées parce qu’elles ne se sont pas couvert le visage et le corps.

Le hijab est l’effacement et l’abolition virtuels de la femme. Tous les écrits fondamentalistes l’affirment, «le voile est obligatoire car il doit cacher la aoura (parties du corps) de la femme».

 

C’est-à-dire que tout son corps est perçu comme une partie honteuse. Le hijab joue la fonction que lui a assigné Paul, il y a deux mille ans: signifier à la femme en public qu’elle est un être inférieur, bonne à museler.

 

Toute fille pubère est donc perçue comme une partie honteuse. Elle est éduquée pour se percevoir, depuis l’âge de 8 ans, comme un objet sexuel potentiel qui doit être dérobé aux yeux de la foule concupiscente.

Derrière chaque voile, il y a trois mille ans de haine envers la femme qui nous regarde.

Mohamed Kacimi

Romancier algérien, auteur notamment de La confession d’Abraham (Ed Folio Gallimard – 2012)