Gilets jaunes: grand débat

oligarchie (1)

Grand débat ?

Un constat s’impose : les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, que ce soit en France, en Europe ou à l’échelle mondiale.

En France, 8 milliardaires possèdent à eux seuls autant que les 30% les plus pauvres, soit 20 millions d’individus. À l’échelle de la planète, ils sont 26 milliardaires à détenir autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité, soit 3,8 milliards d’êtres humains.

Ou le régime capitaliste est bon ou il est mauvais et doit être aboli. Pour l’instant, il impose son ordre social inégalitaire et injuste. La pauvreté et la précarité augmentent. Au XIXème siècle, les anarchistes militaient pour que toutes les personnes puissent profiter du banquet de la vie. Aujourd’hui, rien n’a changé ou si peu. C’est aux riches de payer  et les libertaires visent la suppression des inégalités, non leur diminution.

Ce n’est pas le grand débat organisé par Macron et sa république en marche qui changera l’ordre des choses. A vrai dire, le gouvernement a pris le train en marche car les discussions se faisaient sur les ronds-points, entre les gens. Il n’y a rien de pire pour l’autorité que des gens qui discutent, échangent et s’associent. Il fallait donc reprendre la main et imposer un cadre de discussions. Macron a donc proposé une liste de sujets à débattre. Pas n’importe lesquels, ceux qu’il a choisi avec ses équipes de communicants. Le gouvernement a fourni un débat en kit avec une méthodologie (la fameuse méthodo des technos) qui canalise et contraint les discussions. Chacun y va de sa question et ce débat sert de défouloir, sauf que ce débat est truqué et qu’il est orchestré par les élus, ceux qui ont intérêt à ce que les élections reprennent leur place car c’est leur fonds de commerce. Heureusement qu’en France les manifestations ont une place importante dans la culture politique des travailleurs. Nous savons qu’il faut souvent aller au conflit pour obtenir satisfaction sinon le pouvoir se plaît à nous tenir en laisse. Et s’il pouvait nous faire ramper, il le ferait.

L’erreur de Macron, mais est-ce vraiment une erreur, c’est de croire qu’une économie de marché, créatrice de richesses, peut enrayer la crise des gilets jaunes, crise politique et économique. Le régime capitaliste, c’est un régime où il faut produire pour faire le plus de profits possible. Peu importe la production, qu’elle soit socialement utile ou inutile. Il faut vendre et faire des bénéfices. Cette gestion aboutit au creusement des inégalités que l’on constate partout dans le monde. D’ailleurs, nous constatons que la répression accompagne ce capitalisme. A force de réprimer, blesser, mutiler, les gouvernements pourraient voir un pôle de solidarité émerger, celui des gens d’en bas. D’autant que les soubresauts ne sont pas terminés. Le prélèvement à la source et la réforme des retraites risquent de générer des conflits d’envergure.

Une liste gilet jaunes se constitue, nous en avions déjà parlé dans le libertaire, par anticipation, c’était couru d’avance;  d’autres gilets jaunes tirent la couverture à eux… Pour notre part, aucun chef, aucun leader, ça nous convient. Mais si la représentation se fait jour, qu’elle se fasse sur la base d’un mandat précis (impératif) et révocable à tout moment. L’action sur le terrain doit primer ainsi que le contrôle des mandatés.

Jean (Groupe libertaire Jules Durand)

amere_celebration_baschet_