La dictature qui vient

Dracula

La dictature qui vient

La répression du mouvement social de ces trois dernières années (Loi Travail, Gilets jaunes…) nous amène à penser que le pouvoir en place qu’il soit de gauche ou de droite entend établir une ligne de démarcation entre les formes de contestation « légitimes » (parlementarisme, manifs ballons, négociations encadrées par le patronat…) et « illégitimes » (antiparlementarisme, action directe, manifestations non déclarées, refus des leaders…). Ce qui lui permet de mettre en place un système répressif des « déviants politiques » et un mécanisme de maintien de l’ordre où ceux qui se heurtent aux forces de police passent en comparution immédiate alors que les flics éborgneurs continuent leur basse besogne tous les samedis en toute impunité, même si quelques-uns serviront de fusibles et seront sanctionnés pour la forme. Bref une justice à deux vitesses.

Parallèlement, le pouvoir s’attaque aux journalistes d’investigation. Pour qu’un gouvernement s’en prenne à un journal comme Le Monde, une de ses journalistes, Ariane Chemin, et son directeur de publication, Louis Dreyfus, c’est qu’il est aux abois ou qu’il sait qu’il a toute latitude pour agir. Des journalistes convoqués par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), ça en dit long sur la volonté de museler la presse. La journaliste incriminée pour avoir écrit et révélé le nom d’un membre des forces spéciales dans un article sur l’affaire Benalla s’est retrouvée en position de suspecte. Et Macron d’invoquer la sécurité…

Même démarche pour Valentine Oberti, journaliste de « Quotidien », qui a été convoquée en février dernier par la DGSI pour avoir enquêté sur les ventes d’armes françaises à l’Arabie Saoudite et aux Emirats. Elle aurait compromis le secret-défense, en réalité la DGSI recherchait les sources de la journaliste. C’est vrai qu’une utilisation d’armes françaises qui tuent des milliers de Yéménites, ça fait désordre sur le plan éthique…

Durant des années, le Groupe libertaire Jules Durand (GLJD) a mené des campagnes pacifistes et antimilitaristes au sein des Forces libres de la Paix. Nous ne renions rien de cet engagement car nous avons toujours dénoncé le militarisme et le déficit public qui a trait aux dépenses militaires. Les anarchistes sont parmi les rares militants politiques à remettre en cause ceux qui prônent la guerre pour parvenir à la paix. En réalité, ce sont toujours les populations civiles qui trinquent le plus quand la planète est ensanglantée. Les bombardements, le feu des mitrailleuses…ne doivent plus être la solution d’un règlement de conflit. De toute façon, il arrive toujours un moment où l’on se met autour d’une table pour négocier la paix alors autant le faire avant d’orchestrer un déluge de meurtres et de malheurs. Nous contestons de même les pseudo-interventions militaires humanitaires qui servent de cache-sexe à l’ingérence de pays dont la France qui entendent surtout défendre leurs multinationales et leurs intérêts économiques. Il n’y a pas de guerres justes mais juste des guerres avec leurs lots de désolation, de crimes, de viols, de massacres notamment pour la population la plus fragile : les personnes âgées, les femmes et les enfants. La guerre est inhumaine et les politiciens peuvent bien nous servir leur infâme brouet de justifications (l’armement c’est de l’emploi, si on ne vend pas d’armes, ce seront les autres qui le feront…), la guerre sera toujours immonde. Les ventes d’armes tuent et là où l’hypocrisie est reine, c’est que souvent les fauteurs de troubles, les trafiquants d’armes, proposent a posteriori leurs services d’entremetteurs pour une paix négociée et une intervention humanitaire. Et si on peut placer ses entreprises pour la reconstruction d’un pays exsangue, c’est tout bénef.

Si tu veux la paix, prépare la paix. Le meilleur moyen d’y parvenir c’est de lutter contre l’impérialisme de nos dirigeants, de dénoncer tout nationalisme qui ne peut conduire qu’à des conflits meurtriers, de combattre le racisme et proposer une alternative de société libertaire basée sur l’égalité économique et sociale, la liberté et l’entraide. C’est sur nos valeurs que nous gagnerons un monde meilleur. Pas en s’alignant sur les libéraux ou les fachos.

C’est aussi pour cela que nous apporterons notre soutien à tout journaliste qui effectuera des enquêtes sur les ventes d’armes de la France, ventes qui doivent cesser immédiatement. Nous le disons et le redisons avec force, nous sommes capables de reconvertir nos usines d’armement en industries pour la vie. Nous en avons les moyens techniques. Reste la volonté politique de l’appliquer. Le tout est corrélé à une diminution du temps de travail et à une répartition des richesses autre.

Objecteurs de conscience et insoumis, encore et toujours !

Goulago (GLJD)