Contre toutes les guerres

Mort aux trousses

Contre toutes les guerres

L’opinion publique est changeante ; un instant rassemblée, le lendemain elle risque d’inverser la tendance et échapper aux faiseurs d’opinions. Il convient de la ressaisir. Et les vieilles recettes resurgissent : le drapeau outragé, la liberté à défendre, la terre profanée par l’ennemi, le terrorisme qui doit être éradiqué ; ça prend. Aux armes ! Les peuples doivent marcher. Les armements s’ébranlent. Les budgets militaires mirobolants qui ponctionnent ceux vitaux, de l’éducation, la santé, la recherche, l’écologie…Les drones s’invitent à la guerre malgré quelques dommages collatéraux. Ils remplacent ou complètent les monstrueux canons qui dressent leurs gueules sinistres vers le ciel. Les intérêts des belligérants se monnaient rubis sur l’ongle : vente d’armes…avec au passage quelques rétrocessions.

On connaît le processus guerrier : menaces, provocations, engagement. Comme si la terre avait besoin d’un surcroît de haine et de sang ; elle en est déjà gorgée ! Mais la France veut ses parts de marché. Notre odieux commerce non plus triangulaire mais des armes assurera une retombée économique pour ceux qui ont investi dans l’économie de la mort. Quelle effarante situation !

Suffit-il de dénoncer les nationalismes et le néo-colonialisme, deux formes de fascisme ? Certainement pas car ne pas s’engager dans le combat pacifiste, c’est se condamner à revivre les erreurs du passé et celles du présent. Un sursaut de colère et de lucidité se doit d’atteindre la conscience des hommes.

Les travailleurs sont toujours les sacrifiés comme à Craonne, les populations civiles aussi. Les maîtres du monde se moquent de la piétaille que nous sommes mais nous représentons le nombre contre leur immorale stupidité. Oserons-nous nous révolter ? Il faudrait se distancier de la servitude volontaire qui nous fait courber l’échine depuis des siècles.

Certaines mauvaises langues prétendent que l’anarchie est morte mais le poids d’une force politique ne se mesure pas à ses résultats électoraux (puisque les anarchistes sont abstentionnistes) ou à son nombre d’adhérents (quelques centaines ou milliers ou peut-être) mais aussi à son passé et à la sympathie qu’elle éveille au plus profond de chacun d’entre nous. L’increvable anarchie demeure et l’anarchisme vivace revient sur le devant de la scène à la belle saison de la contestation. En ce qui concerne le pacifisme et l’antimilitarisme, peu de forces politiques nous concurrencent. Et pour cause.

Goulago (L.H)