David Graeber vient de sortir un nouveau livre : Bullshit jobs (= boulots à la con), essai paru le 5 septembre 2018 aux éditions « Les liens qui libèrent ».
Nous avions déjà parlé de ce professeur à la London School of Economics dans les colonnes du Libertaire. Cet anthropologue, compagnon de route des libertaires, nous démontre que le progrès technologique, notamment le numérique, n’est en rien un outil de libération de l’individu. S’il reconnaît l’utilité sociale des infirmières, des professeurs des écoles, il constate aussi qu’ils sont très mal rémunérés et peu reconnus. Parallèlement il existe tout un tas d’emplois où les salariés sont en souffrance car leur travail n’a que peu d’utilité sociale voire n’a aucun sens valorisant pour celui ou celle qui l’exécute. Perte de sens, travaux inutiles…notamment dans le secteur financier qui fonctionne comme une féodalité managériale. Le sentiment pour une personne d’exécuter des tâches qui ne font pas sens engendre de la souffrance au travail. Pourtant les gens confrontés à cette situation quotidienne tiennent bon car cela leur permet de consommer. Le système capitaliste produit pour faire des profits pas de l’utilité sociale. L’un des intérêts du livre, c’est de mettre en parallèle la valeur sociale et la rémunération et l’on comprend mieux la réalité d’aujourd’hui. Les métiers les plus utiles socialement sont peu considérés : « Ils sont également mal payés : on observe une relation inverse entre la valeur sociale d’un emploi et la rémunération que l’on en tire. » Il existe donc une jalousie morale à l’encontre de ceux qui exercent des métiers d’enseignement ou de soins à la personne.
Un autre axe de réflexion point quand David Graeber analyse le populisme de droite aux Etats-Unis. Les populistes respectent les militaires et ont la haine des élites progressistes, notamment les élites culturelles. A noter ses propos de même sur la conception théologique du travail enracinée dans la chrétienté… On ne va quand même pas tout vous dévoiler…Lisez un peu , donnez-vous de la peine…