Arrêt de la persécution et de la répression de l'activisme climatique

Dockers LH.28.03

La situation concernant la crise climatique est tout simplement dramatique et cela ne fait que commencer : flambée des prix des denrées alimentaires due au dérèglement climatique, à la guerre et à la spéculation de quelques-uns, incendies dévastateurs en un mois aussi inhabituel qu’avril, dans la Vallée de l’Hérault au nord-ouest de Montpellier par exemple, sécheresse persistante qui menace les nappes phréatiques et les récoltes… et ce n’est que le début. Selon les scientifiques, nous sommes confrontés au pire scénario de crise climatique en raison de la cupidité de quelques-uns qui n’hésitent pas à nous emmener vers des scénarios apocalyptiques si cela leur apporte avantages et profits. Les rapports du GIEC de l’ONU sont clairs à ce sujet et il est totalement et criminellement irresponsable de les ignorer.

Et que fait le gouvernement ? À la manière d’une société qui se fascise, il n’écoute ni les scientifiques ni les militants qui tirent la sonnette d’alarme. A Sainte-Soline, contre les mégabassines, l’Etat réprime, blesse gravement les manifestants et alloue de fait les ressources précieuses d’eau à une minorité d’agro-industriels qui s’approprient un bien commun : l’eau des nappes phréatiques. Pour faire face à l’urgence climatique, il envoie donc ses forces répressives avec des quads et des munitions pouvant aller jusqu’à tuer (une personne est encore plongée dans le coma à l’heure où on écrit avec un pronostic engagé). Aidé de médias aux ordres, il maltraite l’information, salit des militants…Et on entend pleurnicher quelques agro-industriels. Mais sincèrement, de qui se moque-t-on. Ce sont bien leurs prédécesseurs qui ont théorisé l’action violente : « Deux mille agriculteurs qui cassent tout, c’est plus payant que 10 000 manifestants qui défilent dans le calme. », confirmera Alexis Gourvennec au journal Le Monde en 1974. C’est qui les casseurs ? Combien de Sous-préfectures et bâtiments administratifs vandalisés, de tonnes de pneus brûlés, de routes bloquées, de lisier épandu…et de voitures des forces de l’ordre détériorées. Les gouvernements successifs de droite comme de gauche ont-ils dit que les agriculteurs étaient des voyous, qu’ils organisaient des manifestations sauvages… ? Darmanin affirme sans ambages pour Sainte-Soline : « ce n’était pas du maintien de l’ordre : c’était de la guérilla », fustigeant au passage le « manque de fermeté » d’une partie de la classe politique. Et de s’en prendre à la LDH ! Et quand les agriculteurs arrivent avec leurs tracteurs et autres engins, c’est pour jouer à la dînette, Darmanin ! Deux poids, deux mesures.

Face à cette violence que l’Etat juge légitime (pas nous évidemment), nous ne pouvons que soutenir les militants et encourager les mobilisations de masse et la désobéissance civile pour défendre la chose la plus précieuse sur cette planète : la vie. Pour défendre les retraites aussi face à un gouvernement obtus.

La science est claire à cet égard ; si nous continuons sur la voie que les gouvernements et les compagnies pétrolières continuent d’emprunter, nous allons vers des scénarios à moyen terme de centaines de millions de morts par famine. Étant donné que les personnes impliquées sont bien au courant de ces informations vérifiées scientifiquement, nous sommes donc en accord avec la Déclaration universelle des droits de l’homme face à un crime contre l’humanité.

Pour cette raison, nous exigeons immédiatement des mesures compatibles avec la situation d’urgence climatique actuelle:

– Arrêt de la persécution et de la répression de l’activisme climatique.

– Campagne d’information large et réelle dans les médias publics pour informer la population de la gravité de la situation actuelle. Cette campagne continue dans le temps doit être préparée conformément aux rapports du GIEC réalisés par l’ONU, sous couvert des scientifiques reconnus. Fin de la censure et de la manipulation sur tous les médias.   Bien mettre en perspective les propos scientifiques et les terribles conséquences auxquelles nous sommes confrontés et le seront encore davantage d’ici quelques décennies si rien n’est acté et fait.

– Des assemblées citoyennes contraignantes conseillées par des scientifiques  pour gérer une décroissance durable dans le respect du principe de justice climatique, mettant la vie au centre, pour que la majorité sociale ne souffre pas mais profite plutôt du changement de système que nous devons opérer.

– Réduction drastique et immédiate des émissions de dioxyde de carbone suivant les directives émises par les assemblées citoyennes contraignantes.

– Élimination des dépenses d’armement pour les affecter à des investissements pour la vie : Santé, éducation, soins et transition écologique.

Nos vies valent davantage que leurs profits. Changeons le système, pas le climat, gagnons l’avenir.

Solidarité avec les soulèvements de la Terre.

Bruno (GLJD)