Anarchisme
Très souvent les anarchistes sont considérés comme des utopistes car ils veulent faire régner la justice. Si tous les politiciens ainsi que les cercles Condorcet ou autres devisent sur l’égalité politique, les libertaires ne se départissent pas de leur point de vue bakouniniste : l’égalité politique sans égalité économique n’est qu’une fiction. L’égalité économique étant la mère de toutes les émancipations.
Pour accéder à la justice, idée force du socialisme libertaire, l’individu doit tout d’abord se débarrasser de ses préjugés et de ses habitudes, ce qui nécessite un véritable travail sur soi et de bénéficier de certaines connaissances qui aident progressivement à rechercher la vérité.
Cette recherche s’appuie sur les débats de société ce qui suppose des débats politiques dans le sens noble du terme et non politiciens, ce qui permet de ne pas adhérer à l’esprit partisan. Les polémiques de parti pris et débats d’opinions nous enlisent la plupart du temps, nous condamnant bien souvent à l’immobilisme et finalement à la stérilité du faux échange.
L’anarchiste ne doit pas perdre de vue l’idée progressive du perfectionnement de l’individu, son amélioration. Cette progressivité implique la négation de la résignation et le conformisme de principe. Cette amélioration s’appuie sur la révolte, antithèse de l’abdication. Pour autant notre destin individuel est inclus dans le destin collectif de l’humanité. Si nous préconisons comme Martinet un certain militantisme qui ne veut parvenir, nous devons en conclure qu’il nous faut oublier l’ambition personnelle au profit de l’aspiration individuelle. Cette dernière ne peut que se baser sur les liens entre individus ce qui dénote une profonde envie de solidarité, celle qui se mesure à l’aune de la réciprocité et non de la charité. Cela traduit la vocation de concourir à libérer nos frères humains. Cette libération a son corollaire : la liberté, celle qui n’est pas limitée par celle des autres mais dont elle étend celle des individus à l’infini (voir Proudhon et Bakounine à ce sujet). Le libertaire doit être acteur de ses apprentissages et l’artisan de son propre destin d’où la nécessaire conscience de vérifier s’il est libre….
L’analyse du pouvoir étroitement lié au pouvoir politique ne peut être éludée. La confusion des mots du vocabulaire des puissants, entretient celle des idées. Aux anarchistes de déjouer les chausse-trappes du monde moderne des médias et réseaux sociaux.
Proudhon a théorisé l’harmonie du monde sur la loi des antagonismes ou plutôt des complémentaires créant l’équilibre, une sorte d’appui ternaire. Les physiciens indiquent que pour qu’il y ait système et structure de ce système, il faut simultanément des forces, des facteurs énergétiques contradictoires…C’est une des lois fondamentales de l’univers. Pauli a ouvert la voie de la mécanique quantique en 1925 en établissant expérimentalement que pour qu’il y ait structure d’un système, il faut un rapport antagoniste, une complémentarité qui empêche aux constituants de ce système, à la fois de s’accumuler par attraction et en même temps de s’éparpiller indéfiniment par répulsion. C’est le principe d’exclusion qui confirme ce que Böhr avait postulé de manière confidentielle quelques années auparavant. On n’est pas loin de la loi d’équilibre universel de Proudhon entre attraction et répulsion. Bien sûr depuis cette époque, les progrès scientifiques ont bien évolué avec la relativité d’Einstein…la supra-conductivité de Muller…
Mais la logique de la matière qui a rendu d’énormes services à la micro-physique ne peut être un système universel car l’homme y serait cantonné dans des aliénations perpétuelles…ce qui serait antinomique avec les buts recherchés de l’anarchisme : la justice, l’égalité économique et sociale dans la liberté.
A suivre…