Où allait la gauche ? A droite, la seule direction qu’elle était capable de prendre !

Germinal

Où allait la gauche ? A droite, la seule direction qu’elle était capable de prendre !

Elue triomphalement en mai 1981, puis en 1988 puis avec Hollande en 2012, les hommes et femmes au pouvoir ont réussi ce tour de force de redorer à chaque fois le blason des pantins qui s’opposaient à elle. L’affaire Fillon a mis un coup de frein momentané à ce jeu de dupes. Macron s’est engouffré dans la brèche avec un personnel tout dévoué à sa cause ou plutôt à celle des financiers.

La gauche ou plutôt la majorité, celle qui avait la majorité chez les députés et les sénateurs au début de la victoire hollandaise, pouvait opter pour ceux et celles qui l’avaient élue ou se vendre à ceux qui la méprisaient. La gauche a recouru à la seconde solution par un réflexe de classe, la gauche ne représentant plus les travailleurs et les gens comme dirait Mélenchon.

Hollande pouvait tenter d’améliorer la situation sociale, même un petit peu ; la gauche s’est avachie devant le patronat avec sa loi El Khomeri. Elle pouvait diminuer les budgets militaires, ceux que l’on considère comme parasitaires et criminels. Elle a préféré jouer le rôle de gendarme international en intervenant tous azimuts au Mali, en Afghanistan, en Irak, en Syrie…Pour la guerre et la mort, on trouve toujours de l’argent. Pas de trou de budget militaire, c’est pas la Sécu.

La gauche n’a pas remis en cause les lois subventionnant le clergé en faveur d’un enseignement religieux. L’école privée ferait même partie du grand service public de l’éducation.

La gauche aurait pu corriger les dysfonctionnements de la loi sur les 35Heures (Flexibilité accrue dans la convention du transport par exemple, non embauche de personnel hospitalier pour compenser…), voire engager un fort mouvement pour la semaine de 32Heures, ce qui était déjà demandé nombre d’anarchistes dont Pierre Besnard dans l’entre-deux guerres. Elle aurait donc pu diminuer la journée de travail, la finance avait, malgré ses traditionnels atermoiements, les moyens d’en assumer les frais. Mais cette gauche de gouvernement, comme la droite, ne connaît que les vieilles recettes d’une création d’emplois précaires à durée déterminée et renouvelables ou pas. Pour résoudre le problème du chômage, les contrats aidés seraient la panacée d’une politique politicienne à court terme. Que d’appellations n’a-t-on vu fleurir : les TUC, les emplois jeunes, les CUI…et bien d’autres dénominations. A gauche, à droite les mêmes solutions. Et Macron y recourra aussi, ne serait-ce que pour éviter une avalanche de chômeurs supplémentaires en septembre prochain : AVS dans les écoles par exemple…

Une gauche qui a renié ses engagements et qui s’est rangée du côté des patrons. Telles sont les causes du revirement de l’opinion publique à son égard.

Les électeurs sont des girouettes qui abandonnent la gauche et un peu la droite pour donner une majorité à un gouvernement libéral qui fera autant de dégâts sur le plan social si ce n’est plus que la gauche. Que cette dernière disparaisse ne nous émeut pas. Par contre que le girouettisme macronien qui vote comme il joue au tiercé ou au loto, engrange les faveurs d’un électorat berné à chaque échéance électorale, cela nous fait sourire. L’alternance gauche-droite où chaque camp se remettait en selle lors de joutes à intervalles réguliers ne peut que nous conforter dans notre vision des choses : les élections servent au maintien du système capitaliste. De gauche, de droite, du centre, avec toutes les combinaisons imaginables, ce n’est que le statu quo qu’on nous ressert depuis des lustres. La forme change, le fond demeure. Tout cela, les libertaires le savent de longue date, il serait peut-être temps que les autres s’en rendent compte et s’en souviennent.