
Alors qu’Israël invoque une guerre préventive pour attaquer l’Iran, alors qu’Israël qui mériterait le qualificatif d’Etat paria continue son œuvre de destruction massive à Gaza, Nétanyahou remercie Trump et lui décernerait même le prix Nobel de la paix. Le crétin Trump aime toujours être flatté mais comme dans la fable, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.
La guerre préventive est interdite et condamnée par le droit international. Israël se moque bien du droit depuis le temps qu’il y déroge. Nous sommes dans le temps présent, celui qui a la plus forte force de frappe ; c’est la loi du plus fort, la loi des armes. Le droit international ne sert plus à grand-chose, CQFD.
En attendant, l’Iran a maintenant toutes les raisons d’acquérir la bombe nucléaire, ne serait-ce qu’à titre dissuasif comme bien d’autres pays et face à Israël qui fait le ménage et le gendarme au Moyen-Orient.
En Cisjordanie, les colons qui se réclament des ministres suprémacistes d’extrême-droite continuent leurs provocations et exactions bien qu’au regard du droit international, toutes les occupations juives en Cisjordanie occupée soient illégales. Mais là encore, les Israéliens s’assoient sur le droit international. Le droit international n’engage que ceux qui y croient.
Un peu comme pour les massacres à Gaza, la communauté internationale regarde en spectateur impuissant. Tous les jours, des Palestiniens périssent sous les bombes de Tsahal quand ce n’est pas sous l’arme de la faim.
Aux Etats-Unis, c’est à un autre spectacle auquel on assiste : les tribulations d’Elon Musk contre Trump. Utilisé par Trump, Elon Musk s’est rendu impopulaire en faisant le sale boulot de Trump. La brutalité des méthodes employées quand il était à la tête du Doge (efficacité gouvernementale qui a sabré dans les effectifs de fonctionnaires notamment), le pénaliseront durablement, lui et sa Tesla. Bataille d’egos ! Et Musk annonce la création d’un autre parti politique et indique qu’il dénoncera tous les élus qui ont trahi leurs électeurs. Du pain sur la planche !
Pendant ce temps, le Texas n’en finit pas de compter ses morts et ses disparus. Plus de cent morts, dont une trentaine d’enfants, dus à la montée subite des eaux du fleuve Guadalupe. Des centaines de personnes évacuées. Tout cela à l’heure où Trump a licencié des centaines d’employés de l’agence météorologique et qu’il prévoit de diminuer d’un quart le budget de la National Oceanic and Atmospheric Administration en 2026.
Les scientifiques s’inquiètent d’un monde en réchauffement avec ses conséquences dramatiques aux niveaux humain et matériel. Et pendant ce temps, les scientifiques sont dans le collimateur de Trump, toujours bêtement climatosceptique. Pourtant tout le monde s’accorde à prédire que le dérèglement climatique avec ses inondations, ses incendies, ses tempêtes, ses canicules, la montée des eaux etc. est une bombe à retardement. A croire que les politiciens dans leur ensemble préfèrent les bombes qui rapportent financièrement. Mais la crise climatique peut ruiner des récoltes, les inondations peuvent réduire à néant un secteur géographique et de fil en aiguille, ce sont les assurances, le secteur immobilier et bancaire…qui se trouvent en instabilité car les marchés sont versatiles et interconnectés.
Mais cela ne préoccupe guère Trump qui vient de faire voter sa loi budgétaire, ce qui va entraîner entre autre une baisse d’impôts pour les plus riches mais aussi une baisse de l’aide médicale pour les plus pauvres et les classes moyennes. Une douzaine de millions d’Américains pourrait perdre toute couverture médicale. Sans compter que sous couvert d’intérêts économiques antagoniques , Robert F. Kennedy Jr, limoge tous les experts d’un comité sur les vaccins en pleine épidémie de rougeole. L’argumentaire de Kennedy étant de dire que la vaccination doit être un choix individuel alors qu’une couverture vaccinale d’ampleur protège les gens. Robert Kennedy Jr est en réalité le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins (Covid-19 mais aussi ceux qui ont de prétendus liens entre vaccination et autisme, notamment par le biais de l’organisation Children’s Health Defense, qu’il a cofondée. C’est dire que le secteur de la santé aux mains d’un tel énergumène peut très vite dérapé.
Avec des gens comme Trump au pouvoir, on voit que le mythe démocratique n’a plus aucun dynamisme. Biden a bien essayé de revernir « la démocratie » mais Trump l’a supplanté dans l’opinion puis dans les urnes. L’esprit patriotique est exploité pour maintenir en vie une réalité qui est en train de disparaître et qui risque de n’avoir bientôt que la foi pour seule base.
Les anarchistes ont une lecture différente de celle des marxistes en ce qui concerne la lutte de classe. Les communistes autoritaires ont toujours fondé leur action et leur influence sur la mystique du prolétariat, la classe créatrice qui porte l’avenir en elle et est destinée à reprendre l’héritage de la bourgeoisie et à exercer le pouvoir en attendant la future abolition des classes et de l’Etat.
Les socialistes libertaires ont toujours préféré fonder leur propre action non sur la classe, qui est transitoire, mais sur l’homme, qui est éternel, sauf destruction nucléaire soudaine de la planète.
Luce Fabbri analysait la situation ainsi : « Objectivement, les privations économiques des producteurs, l’injustice de leur condition inférieure, la puissance inconnue qu’ils ont entre leurs mains, faisaient et peuvent encore faire de la classe ouvrière le facteur décisif dans la lutte contre l’exploitation. Mais quand on crée le culte du prolétariat, quand on se fonde sur la faim de pouvoir qui est en l’homme, et donc aussi chez les travailleurs, pour promettre une chose aussi impossible que la dictature du prolétariat destinée à porter au pouvoir une bureaucratie de parti, ce qui était seulement une atmosphère favorable à l’action révolutionnaire et directement intéressée par elle, se transforme en une entité abstraite, en une idole politique qui perd sa vie réelle et reste rigidement immuable par la caste de ses prêtres. Et du coup, la réalité change. Quand la lutte au nom de l’idole se rapproche de sa phase aiguë, la base solide, réelle de cette superstructure religieuse n’existe plus. Le capitalisme se meurt, et le prolétariat avec lui. »
Aujourd’hui, des millions d’hommes vivent dans des pays de filiation marxiste, d’autres dans des pays illibéraux. Certains autres aspirent au fascisme qu’il soit brun ou islamiste mais nombreux aussi sont celles et ceux qui rêvent d’un autre futur libertaire. C’est cette utopie que nous voudrions pour l’humanité. Pour nous autres bien sûr mais pour les autres aussi parce que notre liberté ne s’étendra que par celle des autres.
Goulago (GLJD)