Tout sera dit sur la Première Guerre mondiale. Les
commémorations officielles ont été lancées, elles
dureront quatre ans, et surtout ne devront pas déborder
d’un cadre officiel soigneusement bordé.
Ainsi, il sera loisible de se faire l’écho de
thématiques historiographiques “nouvelles”
qui sont légitimes en soi, et qui peuvent
y compris inspirer des démarches et
outils pédagogiques intéressants. Les
concepts de “brutalisation”, de “culture
de guerre”, d’“expérience combattante”
etc. développés depuis les années 1990
peuvent être des instruments d’analyse.
Mais quand ils servent l’idéologie
dominante explicitement installée par
exemple dans les programmes d’histoire
en lycée… ils servent aussi du coup à
obscurcir certains enjeux : le rôle mortel
pour les travailleurEs des politiques
d’“unité nationale”, la volonté de
négation des antagonismes de classes
pourtant moteurs des refus de la guerre
et ensuite des révolutions, l’occultation
de la violence répressive dans tous les domaines comme
moyen de gestion par les États…