Nous ne voulons pas être retraités comme des chiens
Depuis que la Suède a instauré un système de retraite à points, le nombre de retraités pauvres a doublé. Voilà qui n’est pas fait pour rassurer les Français qui font grève aujourd’hui ; la paupérisation accrue des retraités n’est pas un horizon très réjouissant pour ceux et celles qui travaillent. Le rouleau compresseur libéral qui essaie de nous mettre à genoux a un but bien précis, celui d’atomiser la société et de casser tout ce qui est collectif. La macronie essaie de capitaliser le chacun pour soi au détriment de la solidarité et de l’entraide. Elle n’a aucun scrupule ni de sens de l’éthique. Leur morale surfe sur les vagues de ceux qui ont les moyens de se payer une retraite privée. Les autres, ce sont les dommages collatéraux d’une économie de marché décadente, les loosers du capitalisme débridé. Les partisans de Macron n’ont même pas honte ; l’exemple de Delevoye est éclairant. Il a été soutenu par le premier ministre alors qu’il n’avait pas déclaré nombre de mandats et qu’il continuait à être rémunéré à titre privé bien qu’il était au gouvernement, en toute illégalité et en pleine contradiction avec la Constitution. Nul n’est censé ignorer la loi sauf certains élus ou membres de gouvernement. Il est parti tellement la ficelle était grosse. Il avait presque inventé le bénévolat rémunéré. Mais on ne s’en fait pas pour lui, il retombera sur ses pieds et sera recyclé dans quelque officine patronale pour bons et loyaux services.
Les rupins se fichent de leurs retraites car ils ont leurs paradis fiscaux, leurs parachutes dorés, leurs actions…Mais ils entendent, pour gagner encore plus, accélérer la régression sociale. Ils ne sont pas à une contradiction près sur le plan économique et ils veulent augmenter le nombre d’années à cotiser pour le petit peuple, que ce soit en portant l’âge de la retraite à 65-67 ans ou en instaurant un âge pivot à 64 ans. Ce qui est une aberration au regard du nombre déjà élevé de seniors au chômage car exclus du marché de l’emploi.
Contrairement à ceux qui ont le pognon, les salariés et les chômeurs n’auront que leur retraite pour vivre ou survivre. Alors le peu qu’on a ne doit pas diminuer. Nous disons même qu’il doit augmenter. Sans compter que les futurs présidents à l’instar de Macron pourront refaire aux retraités le coup de la CSG et de la non-indexation des pensions sur le coût de la vie. Les politiciens s’y connaissent en rapines diverses et variées. Le gouvernement peut jurer ses grands dieux que les points de retraite ne baisseront pas mais il existe de multiples moyens de faire baisser les pensions quand on tient les rênes du pouvoir.
Heureusement que la crise de 2008 a plombé le système d’épargne retraite sinon les élus LREM nous vanteraient les mérites des fonds de pension pour tous. Si l’on se réfère aux Etats-Unis, les fonds de pension sont l’apanage en 2019 des plus fortunés et les fonds qui sont à prestations définies sont en voie de disparition. Pas sûr que les retraites par capitalisation attirent les foules en France, vu l’expérience de 2008.
Les libertaires sont présents dans les manifestations aux côtés de leurs camarades de travail. Si certains d’entre nous se réfèrent encore au syndicalisme des origines, aucun d’entre nous ne suggère que les analyses de Lénine sont toujours d’actualité comme l’a fait récemment Brun des cheminots CGT. Non seulement les analyses léninistes ont conduit à la NEP mais encore la pratique léniniste a servi de matrice au régime stalinien. Alors on fera un bout de chemin avec les cheminots mais certainement pas avec un responsable syndical qui déraille.