Un pitre

Monsieur Retailleau est un personnage, sinon redoutable, du moins redouté, en particulier de ses alliés au gouvernement Barnier, vivant dans l’angoissante attente de quelques dérapages émanant d’une aussi épaisse personnalité.

Pour nous, anarchistes, il est assez indifférent que les propos dont il sème son parcours contribuent à ridiculiser un parti qui n’avait pas attendu après lui pour se déshonorer.

Aussi, nous ne nous attarderions pas à l’étude de son cas s’il ne s’autorisait pas à déborder du domaine politique à celui du racisme et de la défense inconditionnelle de la police. Son fonds de commerce comme pour l’extrême-droite, c’est la xénophobie. D’ailleurs l’extrême- droite radicale appelle à manifester à Paris et dans plusieurs grandes villes, ce week-end, en prétextant un hommage à Philippine. Nous tenons à préciser que pour nous, un violeur et/ou un assassin, qu’il soit racisé ou pas, est une ordure, point barre. Aucune excuse n’est possible.

Aujourd’hui, un aujourd’hui alourdi du poids de tant d’expériences et face à un avenir plus sombre encore que tous nos passés, comment un ministre peut-il se faire le phonographe du R.N. et d’autant d’insanités ?

Un avenir doublement sombre quand les nuages russes s’amoncellent sur nos têtes en attendant une pluie de missiles ou le feu de l’arme nucléaire et la possible venue au pouvoir à terme par les urnes d’une formation d’extrême-droite issue du FN.

Nous sommes au bord de l’abîme, et nous le sommes tous. Seule une remise en cause de notre mentalité d’homme de la Préhistoire pourrait nous éviter la chute définitive, et « les grands de ce monde » en sont encore à regarder le tracé des frontières sur un globe qui est universel à notre espèce comme à toutes les autres ; ils en sont encore à soupeser les richesses de ce monde au poids de leur factices et ridicules étalons de valeur ; ils en sont encore à multiplier les illusoires éléments de défense qui ne feront que les rendre plus vulnérables.

Et ces façades d’intelligence sont ceux et celles qui nous dirigent ou aspirent à le faire, ceux-là mêmes dont dépend notre vie (et peut-être notre mort), ceux auxquels s’ouvrent les médias et l’attention imbécile des masses.

Les élections législatives ont donné une majorité à la gauche mais c’était sans tenir compte du poids du militarisme, du patronat et de la haute finance qui ont toujours préféré un gouvernement de droite à un gouvernement de gauche même si la gauche a toujours été dans le sens du poil du militarisme, du patronat et de la finance. Il ne suffit pas de se déclarer ennemi de la finance pour l’être dans les faits. N’est-ce pas monsieur Hollande !

Pour qui connaît l’absence d’analyse des hommes, comment s’étonner aujourd’hui que l’ensemble du pays abusé, trompé, bafoué, avili, trahi par les uns se réfère encore aux promesses des politiciens ?

Comment un gouvernement, de quelque étiquette il se pare, ne serait-il pas avec la police et l’armée contre la population, avec ceux qui vivent du travail d’autrui contre ceux qui produisent, avec ceux qui possèdent contre ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose, avec ceux qui endorment contre ceux qui appellent à réfléchir, douter, se remettre en cause, s’émanciper…

Ceux qui agissent pour autrui sont des imposteurs. Les exploiteurs politiques sont – et ne peuvent être – que les associés des exploiteurs économiques et des exploiteurs de la pensée.

Le gouvernement nous annonce un déficit public qui risque de dépasser les 6% du PIB, un héritage de la politique de Macron qui reste somme toute à la tête du pays et qui entend continuer sa politique en faveur des plus riches. Pour ramener le déficit à 3% du PIB selon les préconisations de l’Europe, il va falloir au gouvernement trouver 100 milliards d’euros. Rien que ça. Pendant ce temps, Bruno Le Maire va enseigner en pays neutre.  Le même qui pendant sept ans a baissé la fiscalité de 60 milliards d’euros pour améliorer la compétitivité des entreprises. Et pour quels résultats ? Les ministres au final, cèdent leur place à d’autres qui continueront la même politique économique et ainsi de suite, sauf réaction de la masse des travailleurs. Il n’y a pas de salut en dehors du combat social. Il n’y a pas d’alternative sans égalité économique et sociale.

Patoche (GLJD)