Traite des Noirs, esclavage: Le Havre

nonlieu-fiscal

Quand certains patrons havrais organisaient la traite bien après l’interdiction de cet ignoble commerce….et essayaient d’extorquer les assurances.

TRAITE DES NOIRS – 1860

 Compte rendu de la séance de la Cour d’Assises de la Seine-Inférieure paru dans le Courrier du Havre du 24 août 1862 (Texte semblable paru dans le Journal du Havre de la même date)

COUR D’ASSISES DE LA SEINE-INFERIEURE

 Présidence de M. de Loverdo – Audience du 23 août

BARATERIE DE PATRON – INCENDIE D’UN NAVIRE – TRAITE DES NOIRS

             La Cour d’Assises offrait hier un spectacle particulier et tout-à-fait exceptionnel. Seize individus comparaissaient sous une triple accusation. Le ministère public leur reprochait d’avoir fait la traite des noirs au moyen d’un navire français sur les côtes d’Afrique, d’avoir commis une baraterie de patron et mis le feu au navire, et d’avoir fait une fausse déclaration devant le consul d’un naufrage imaginaire dans le but de dissimuler l’incendie volontaire du navire.

Les accusés sont les nommés Martial-Alfred Gallet, né le 7 février 1833 à Bordeaux, capitaine en second du navire le Don-Juan, demeurant à Bordeaux ; Eugène Vasseur, matelot ; Schoeffer, maître d’équipage ; Marais, charpentier de navires ; Ogé, cuisinier ; Gouaran, Lefebvre, Dumanoir, Neveu, tous matelots du navire le Don-Juan, sur lequel la traite aurait eu lieu; Viel et Ferment, novices à bord du même navire ; Letellier, Richeux et Corroëne, matelots du navire le Volta, qui, après avoir fait naufrage dans les mers de Chine, avaient été embarqué sur le Don-Juan pour être rapatriés ; enfin, Nicoulet, matelot naufragé du navire Sumatra, et Picard, matelot.

Voici, d’après l’acte d’accusation, les circonstances au milieu desquelles les différents crimes reprochés aux accusés ont été commis :

Le trois-mâts français Don-Juan, armé au Havre, et ayant pour capitaine le nommé Gallet et pour second capitaine Gallet fils, mis à la voit ver la fin d’avril 1860, avec le chargement incomplet de briques et de voitures et avec un équipage de 16 hommes. Il arriva vers le mois de juin à la Havane. On employa d’abord près de deux mois au déchargement, puis à l’armement, pour le compte et sous la surveillance des frères Durége, armateurs de cette ville, en vue d’une expédition qui avait pour objet, d’après le capitaine, d’aller à Macao chercher des émigrants chinois. L’équipage fut augmenté : on le porta à 26 hommes, en recrutant des marins naufragés, et il se trouva ainsi composé des 26 marins accusés.

TRAITE DES NOIRS – 1860