Les scientifiques nous prédisent une sixième extinction de masse, c’est-à-dire une destruction du vivant, de la biodiversité. Le système capitaliste (idem pour le capitalisme d’Etat, de type chinois…) rend notre relation à la nature, délétère. Détruire la biodiversité, c’est obérer l’avenir des hommes et des femmes sur notre planète Terre. Car nous n’avons qu’une Terre et la biodiversité garantit notre existence sur celle-ci. Les deux tiers des populations de vertébrés se sont effondrés en moins de 50 ans. Des centaines de milliers d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction aussi. Les trois quarts des cultures dépendent des polinisateurs dont une bonne partie est menacée d’extinction de même. On connaît les causes de ces disparitions : réchauffement climatique, déforestation, agriculture intensive, pollutions, des millions de tonnes de plastique déversées dans les océans…Le constat est fait, le diagnostic est posé. Ce sont les solutions à l’échelle planétaire qui manquent ou plutôt ce sont les profiteurs qui spéculent sur l’avenir et empêchent toute solution au problème. De surcroît, les Etats continuent à financer à coup de centaines de milliards, les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et de la pêche par exemple qui sont pourtant néfastes à la biodiversité. Merci les lobbys.
De même qu’un incident nucléaire du type de Tchernobyl ne s’est pas arrêté pas à la frontière de l’Ukraine, la dégradation de la biodiversité concerne toute la planète et n’est pas cantonnée à un seul secteur géographique. Les plans d’action nationaux sont limités par le manque d’action des voisins proches et des autres. Les flux financiers sont mal orientés.
Saccager les écosystèmes menace les espèces animales dont l’homme. Nous l’avons vu avec le Covid. Seule une réforme radicale de l’économie mondiale pourra empêcher le déclin de la biodiversité et entraîner tous les pays vers une gestion durable des espèces, de l’eau…Il ne suffit pas d’identifier des lieux de biodiversité ou des espaces vulnérables, encore faut-il actionner les leviers pour éviter la casse, par exemple agir pour une agriculture responsable. Ce n’est pas en condamnant Bayer, groupe allemand propriétaire de Monsonto, à verser 11 135 euros à Paul François, que les lignes vont bouger. La justice reconnaît la responsabilité de Monsonto mais la somme allouée au titre de préjudice est dérisoire. Le sentiment d’impuissance est renforcé au niveau des individus alors qu’une amende exemplaire aurait eu un côté pédagogique.
La Terre compte dorénavant 8 milliards d’humains fin novembre 2022, d’après l’ONU. Il a fallu des centaines de milliers d’années pour que la population mondiale atteigne 1 milliard de personnes, mais seulement 11 ans, pour passer de 7 à 8 milliards. Il y a 95 % de chance pour que la population se situe entre 8,9 et 12,4 milliards en 2100 d’après l’Ined. Et c’est dans ce monde que l’anarchisme agit, c’est notre réalité. Sans Idées, sans une vision des gens, des sociétés, de la nature et de l’Univers dans son ensemble, il n’est pas possible d’agir dans cette société, et encore moins d’essayer de trouver un destin commun.
Pour l’anarchisme, l’origine de tous les problèmes sociaux et de toutes les injustices réside dans le pouvoir, dans l’autorité, dans la violence, dans la religion, dans le gouvernement des êtres humains. Les classes sociales, l’exploitation économique, la propriété privée des moyens de production, les injustices sociales et économiques, l’ignorance sont le produit du pouvoir et de l’autorité. Le pouvoir, l’autorité et la violence précèdent le capitalisme et la propriété des moyens de production.
Alors l’économie anarchiste est la seule doctrine économique mise au service de l’ensemble de la société dans une réelle égalité économique et sociale, sans propriété capitaliste ou étatique, avec propriété sociale des moyens de production, avec une répartition juste et équitable des richesses et du travail, sans classes sociales, avec identité d’intérêts. La consommation entraîne la production. Où chacun contribue selon ses possibilités et reçoit selon ses besoins.
La grande aspiration de l’anarchisme est la liberté et l’égalité réelle de l’individu et de la société, sous tous ses aspects. Avec ces deux principes, l’anarchisme construit son projet social organisationnel et la manière de le réaliser. Cette aspiration ne peut se concevoir aujourd’hui que dans le cadre d’une écologie sociale et libertaire. Nier l’écologie pour se cantonner uniquement à la lutte des classes ne peut que limiter le champ des possibles de l’anarchisme. En clair, l’anarchisme ne peut être absent des luttes écologistes, à condition de continuer à se tenir loin des politiciens, toujours avides de pouvoir. L’action directe (agir directement, sans intermédiaires) demeure un de nos invariants.
Patoche (GLJD)