Résultats des élections dans les TPE
Avec un taux de participation de 7,35% de votants, c’est dire que ce type d’élections n’a pas soulevé la ferveur des foules.
4 502 621 personnes étaient appelées aux urnes, soit près de 20% du salariat français. Les salariés du secteur des TPE n’ont pas vu l’enjeu de ces élections car le syndicalisme est quasiment absent dans les petites entreprises. A vrai dire, le syndicalisme subsiste dans les très grandes entreprises grâce essentiellement à l’attractivité des Comités d’Entreprises. Des C.E. qui permettaient aux enfants de partir en vacances, on est passé à une distribution plus individuelle des moyens aux salariés : places de cinéma, participation financière pour des voyages à l’étranger, jouets de Noël…L’aspect collectif a cédé le pas à un individualisme égoïste mais il existe encore un intérêt financier pour les salariés. De plus, les salariés voient des délégués syndicaux dans les ateliers ou peuvent les joindre lors de permanences. Les délégués sont identifiés. Quand il y a un problème avec un chef d’équipe, le délégué intervient et souvent le salarié a une dette morale envers lui. Et les autres travailleurs voient l’utilité du syndicat. En clair, peu de salariés adhèrent au syndicat sur des bases idéologiques, hormis ceux qui appartiennent à des organisations politiques, libertaires compris.
Dans les TPE, les salariés ne voient donc pas l’intérêt direct du syndicalisme sauf en cas de prudhommes. Et comme il n’y a pas de C.E., ni de syndicat…Pourquoi se déplacer pour voter pour des listes d’ailleurs anonymes. On peut claironner que c’est par la syndicalisation et le développement des luttes collectives que les travailleurs et travailleuses des TPE, des associations et du particulier, verront leurs conditions de vie et de travail s’améliorer mais tout cela demeure incantatoire.
Un autre enseignement de ce scrutin en dehors du fait que le taux de participation est un échec pour les syndicats malgré l’offre syndicale très variée, c’est la confirmation que les salariés se dirigent le plus souvent vers des syndicats connus. La C.G.T. avec ses 81 286 votants se retrouve en tête de ces élections. Avec ses 4,12% des voix (soit 14 311 électeurs), les deux CNT/CNT-SO dépassent les syndicats anti-précarité et surtout les SUD-solidaires (3,50%). Ce n’est pas une panacée pour l’anarcho-syndicalisme mais une percée significative bien que pour nous l’essentiel n’est pas de voter mais de lutter.
Le groupe syndicaliste libertaire du Havre invite ses adhérents à participer aux luttes corporatives et aux conflits majeurs interprofessionnels quand ils se présentent. De même, nous invitons nos militants à intervenir sur le terrain et dans le champ intellectuel théorique des valeurs de l’anarcho-syndicalisme. Nous voulons fonder la liberté des individus en organisant l’initiative des masses.
Resultats nationaux_2016_pour site TPE