Pourquoi nous sommes pacifistes

Nous sommes pacifistes et antimilitaristes pour des motifs moraux et éthiques. Nous réprouvons les assassinats et la guerre engendre des meurtres de masse. Même accompli au nom de la patrie, un crime demeure un crime d’autant qu’en période de conflit nous assistons à des crimes en série. Partout, sur tous les champs de bataille du monde, l’odieux slogan patriotique et le non moins odieux prétexte religieux ont lancé les uns contre les autres, des millions de gens, essentiellement des travailleurs qui se sont entretués pour des raisons qui leur étaient bien souvent étrangères. Dans la guerre, ceux et celles que l’on extermine sont dans l’ensemble des innocents…innocents au moins des fautes de leurs chefs.

La guerre moderne est celle de l’information, du numérique et de la technologie : drones, missiles, satellites… et peut-être bientôt nucléaire. Elle est aveugle et frappe indistinctement civils et militaires ; c’est l’entreprise la plus inhumaine qui soit. La guerre, ce sont aussi les viols des vainqueurs ou ceux des vaincus qui se vengent en partant. C’est la torture grandeur nature.

En Ukraine, à Gaza etc. nous sommes entrés dans l’ère du meurtre sans discernement. La guerre est inhumaine, immorale et absurde : quelle connerie la guerre ! L’absurdité se mesure de même dans les destructions humaines et matérielles qui sont infiniment supérieures aux gains de la victoire. Et rien ne remplacera une vie, une individualité.

Parallèlement, dans notre état de paix d’aujourd’hui qui n’est peut-être qu’un entre-deux guerres, l’injustice sociale se développe et il ne peut en être autrement. Pendant toute la période préparatoire à la guerre, le budget militaire ne cesse de croître. La course aux armements militaires augmente sans cesse le volume des dépenses destinées à la pseudo-défense nationale, européenne ou de l’OTAN. Pour trouver l’argent nécessaire à cet accroissement continu, l’Etat use de deux moyens.

D’abord, il augmente les impôts, directs et indirects. Les seconds étant de loin les plus injustes car les contribuables aux ressources faibles ou moyennes supportent, proportionnellement, des impôts infiniment plus lourds que ceux des riches.

L’Etat pour gonfler encore son mortel budget, n’hésite pas à priver les postes vitaux, nécessaires au bien-être ou à l’existence des citoyens, d’une partie des sommes qui leur sont indispensables. Il n’est que de songer, pour se faire une idée de cette malfaisance, à la grande misère actuelle de notre enseignement, de nos hôpitaux, de nos laboratoires de recherches, de notre habitat parfois. Tous ces enseignants de Seine-Saint Denis qui courent après des locaux salubres, des postes et des moyens pour leurs élèves ; tous ces personnels de santé qui sont usés ; tous ces mal-logés qui vivent dans des taudis sans compter ceux qui vivent à la rue et ces neufs millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté…que d’argent gaspillé pour les actionnaires et marchands de canon au détriment des plus démunis!

Le riche n’est pas atteint par les problèmes susmentionnés. Il dispose d’institutions privées pour y faire éduquer sa progéniture (coucou A.O.C.). Il peut se faire soigner dans la clinique privée de son choix. Le riche peut se replier dans sa résidence secondaire en cas de pandémie et de confinement etc.

En temps de guerre, les différences sociales se creusent encore davantage. Les pauvres gens – de plus en plus nombreux – supportent seuls la misère croissante, issue du conflit. Les produits raréfiés sont accessibles au marché noir moyennant finance.

En clair, les classes privilégiées souffrent infiniment moins que les autres des affres de la guerre et de sa préparation.

Nous sommes aussi contre la guerre par amour de la liberté. L’état de guerre, c’est l’état de dictature. Interdiction du droit de réunion, du droit d’expression, des journaux libertaires et autres revues dissidentes, du droit de grève…Des lois d’exception frappent durement ceux et celles qui ne s’alignent pas sur les conceptions bellicistes des dirigeants.

Nous respectons trop la dignité humaine pour nous taire. En effet, en temps de guerre, l’homme n’est qu’un pion, un matricule, uniformisé. La devise du soldat : tuer ou être tué. Pourtant, il ne connaît absolument pas son adversaire. Les véritables mobiles de la tuerie sont cachés, et il est abreuvé de mensonges officiels. Les soldats sont victimes d’un lavage de cerveau en règle.

« Ceux qui ne veulent pas tuer doivent parler et ne dire qu’une seule chose mais la dire sans répit, comme un témoin, comme mille témoins qui n’auront de cesse que lorsque le meurtre à la face du monde sera répudié définitivement. » Albert Camus