Politiciens: les petits marquis de la politique

Vaux

Les petits marquis de la politique

Au premier janvier 2023, le Smic sera revalorisé de 1,8% et s’élèvera à 1353 euros net. Pas de quoi pavoiser car avec cette somme, on ne va pas loin. Par effet de seuil, les bas salaires qui n’ont eu aucune augmentation se retrouveront dans les rangs des Smicards, ce qui tendra un peu plus à jeter les travailleurs les moins fortunés dans les bras du R.N.

Le gouvernement, bien qu’il s’en défende, fait tout ce qu’il faut pour s’aliéner les salariés. Il prépare ainsi le lit de l’extrême droite. La future réforme des retraites en ajoutera une couche.

Que dire de Christine Lagarde qui agite l’épouvantail de la spirale salaires-inflation ? Pour l’instant, c’est une fiction car le pouvoir d’achat des travailleurs décroche de plus en plus. Et en France, le début de l’année sera terrible pour les plus démunis. Même si la progression des salaires atteint 4,5% en 2022, c’est une moyenne, avec de gros écarts salariaux entre les travailleurs du nettoyage par exemple et ceux de secteurs qui ont une capacité à bloquer l’économie donc à peser dans les négociations salariales. Que valent ces 4,5% face à une inflation de 8,4% ? Surtout avec une inflation à deux chiffres pour les dépenses alimentaires. Sans compter les coûts de l’énergie et du carburant.

Mais sérieusement, combien gagne Christine Lagarde ? Ce sont toujours ceux qui gagnent le plus qui demandent aux autres de se serrer la ceinture.

Cette pseudo-spirale sert à faire peur et surtout elle permet au patronat d’engranger davantage de fric. La perte moyenne de pouvoir d’achat tourne autour de 2,5% en France avec une perte supérieure pour les petits salaires. Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux fait le constat que dans les grandes entreprises, des hausses de salaires sont substantielles alors que les travailleurs des TPE et PME ont des augmentations à la portion congrue. Les patrons appellent à la responsabilité des salariés : sous-entendu à la paix sociale. Le pays qui a la perte de pouvoir d’achat la plus importante en Europe est l’Italie. Résultat, c’est Méloni qui est au pouvoir. Parallèlement, l’ultra-droite refait surface partout en Europe. Et elle a le vent en poupe.

Les salaires sont un problème ; les hébergements d’urgence aussi. Des milliers de personnes dont des centaines d’enfants sont sans solution de logement car le 115 ne peut plus répondre et les places d’ d’hébergement manquent. Sans solution, c’est la rue. Et les températures à la mi-décembre étaient plutôt glaciales ; et l’hiver commence. A cette situation dramatique vient se greffer le problème des urgences, notamment pédiatriques. Les urgences sont saturées. Il y a un manque criant de pédiatres mais aussi de médecins de ville (20% des Havrais n’ont pas de médecin référent). On ne parle même pas des dermatologues et autres spécialistes qui nécessitent des mois d’attente pour obtenir un rendez-vous, quand vous en obtenez un. Qui a permis et orchestré une telle dégradation de l’hôpital et des services de soin en ville (et à la campagne). Qui casse les services publics ?

Dans ces situations dramatiques, les femmes se trouvent en première ligne, notamment les migrantes (viols…). Sur un an, les violences conjugales ont augmenté de 21% selon la police. On pourrait multiplier ce chiffre car seul un quart des victimes de violences conjugales porte plainte. On ne parle pas des plaintes qui sont traitées par-dessus la jambe par certains policiers, sans compter qu’une fois la plainte déposée, les femmes se retrouvent seules…sans protection, à la merci d’une récidive voir d’un féminicide.

Alors les petits marquis de la politique qui donnent des leçons d’économie, de morale et autres feraient bien parfois de se taire et d’éviter de se regarder le nombril.

Et les travailleurs feraient bien aussi d’agir au lieu d’élire.

Patoche (GLJD)