
Dernier chiffre de l’INSEE pour la pauvreté en France: 15,4% de la population pour l’année 2023. Sachant que la pauvreté et les inégalités progressent en France, on peut revoir ce chiffre à la hausse pour 2025. Triste bilan de l’ère macronienne. Dix millions de pauvres, soit pratiquement un Français sur six. Certains avancent le chiffre de douze millions de pauvres. Mais n’allez pas chercher les pauvres chez les politiciens. La pauvreté, c’est le fonds de commerce de tous les politiciens de gauche comme de droite. La pauvreté, ce n’est pas pour eux. Depuis des décennies les politiques publiques de lutte contre la pauvreté ont été incohérentes, juste des fabriques à peur. Et cerise sur le gâteau, 650 000 personnes ont basculé dans la catégorie des pauvres en une seule année. C’est donc le résultat de la politique gouvernementale qui est en jugement. Les plus riches de plus en plus riches et les plus pauvres de plus en plus pauvres. Quand nous dénoncions la réforme de l’assurance-chômage de 2021 qui conduisait à davantage de pauvreté, et bien nous y voilà. Merci les patrons, merci Macron. Quand depuis des années, nous disons que les temps partiels subis notamment par les femmes mènent à la pauvreté, et bien nous avions raison d’autant que les familles monoparentales sont durement touchées. Quand les économistes mettent en garde en disant que l’inflation est un impôt sur les plus pauvres, celle de 2023 à 5% en est l’illustration.
Mais la pauvreté, c’est aussi le mal logement, la ghettoïsation des quartiers et le décrochage scolaire. C’est aussi la mal bouffe. La pauvreté pèse aussi sur les soins car la santé coûte de plus en plus chère. L’énergie aussi et les gens sont contraints de choisir entre se chauffer, se soigner, ou manger deux repas par jour. Et on ne parle pas des micro-entrepreneurs qui ont des revenus faibles aujourd’hui, une couverture sociale faible d’où de futures retraites infimes, ce qui laisse augurer de lourds problèmes de pauvreté dans les années à venir. Bayrou a laissé entendre que pour résorber le déficit budgétaire, il envisageait une année blanche. Cela se traduirait par une augmentation de la pauvreté et une baisse de la consommation qui impacterait l’économie dans un sens négatif. Qu’ont-ils en tête ?
Alors que les revenus des plus riches augmentent et que le patrimoine notamment immobilier augmente encore davantage, n’est-il pas temps de ponctionner ceux qui ont beaucoup d’argent quand tant de pauvres souffrent. D’autant que les milliardaires ont des taux effectifs d’imposition plus faibles que ceux du contribuable moyen.
Combien de milliards ont-ils été donnés aux entreprises (CICE…) sans contrepartie, sans évaluation…n’est-il pas temps de donner un coup de rabot à ces aides qui n’ont au final rien prouvé de probant. Sauf à satisfaire les actionnaires.
Voilà des pistes pour combler les déficits des comptes publics.
Mais les politiciens à la solde du patronat font du lobbying à l’envers.
En réalité, le capitalisme a besoin de chômage c’est-à-dire d’un volant de main d’œuvre suffisant ou autrement dit un réservoir de travailleurs sans emploi afin de peser sur les salaires. Ce même capitalisme a besoin d’un certain degré de pauvreté pour maintenir la dépendance sociale du chômeur, du jeune et du salarié. La pauvreté fait peur et les travailleurs dans cette configuration sociale évitent de bouger, de manifester d’autant que les plans de licenciements vont bon train. L’heure n’est pas à la revendication. Dommage !
Pourtant supprimer le capitalisme, c’est supprimer en partie le problème de la pauvreté.
Les anarchistes prônent l’égalité économique et sociale. Ne pas essayer cette voie, c’est faire perdurer la pauvreté voire l’accentuer.
De la même manière que la détérioration du climat est un phénomène systémique et non une simple variation cyclique, donc l’aboutissement d’une logique économique, la pauvreté relève d’une même logique capitaliste systémique.
Le capitalisme est désinvolte vis-à-vis de l’avenir de l’humanité tant qu’il peut faire profiter une minorité de nantis. Les souffrances des pauvres, les problèmes de santé et de logement des plus vulnérables, il s’en fiche. L’accumulation des faits et des données rend notre sentence impitoyable : il faut supprimer le capitalisme.
Micka (GLJD)