Palestine-Israël: Pour un réel processus de paix

Tout d’abord, aucune ambiguïté ne doit subsister : le Hamas est une organisation islamo-fasciste, religieuse et guerrière, qui a commis un effroyable massacre de civils en Israël. C’est un crime de guerre. Parler de guerre sale est un pléonasme. Il n’y a pas de guerre propre. Toute guerre est sale avec son lot de massacres, de tortures, de mutilés, de viols, de kidnapping… Tout comme Bakhmout fut un massacre planifié par les Russes en Ukraine, l’attaque meurtrière du Hamas a été planifiée de la même manière contre les Israéliens le 7 octobre 2023. Cette attaque est à condamner sans tergiverser. Quand Biden et d’autres dirigeants occidentaux parlent du droit de la guerre, c’est une vaste fumisterie. Dans la guerre, il n’y a plus de droit. C’est quand on est en période de paix qu’il faut parler de la paix. En période de guerre, la raison n’existe quasiment plus ; l’irrationnel règne.

Parallèlement, quand Tsahal bombarde des civils à Gaza, c’est aussi un crime de guerre. Quand plus de deux cents jeunes Palestiniens sont abattus en Cisjordanie par l’armée israélienne et les colons de janvier à septembre 2023, c’est aussi un crime de guerre. Et l’armée israélienne s’apprête à commettre un massacre de masse à Gaza sous couvert de vengeance comme si tous les Palestiniens étaient des terroristes, ce qui est absolument faux et contre-productif. La punition collective est l’arme de ceux qui ne réfléchissent pas à une alternative ou n’en veulent pas. Par ailleurs, demander sous 24 heures l’évacuation de plus d’un million de Gazaouis du nord vers le sud de la bande de Gaza, c’est mission impossible, sauf à vouloir organiser un désastre humanitaire.

Les gouvernements israéliens portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Depuis plus de quinze ans, la bande de Gaza est sous blocus. C’est une prison à ciel ouvert. Et qui a favorisé le Hamas dans les années 1980 contre « l’autorité palestinienne »en voulant diviser pour mieux régner ? Le monstre Hamas est maintenant hors de contrôle. De plus, le Hamas apparaît maintenant comme le fer de lance de la résistance palestinienne, ce qui promet du sang et des larmes pour toutes les parties.

Les occupations, les humiliations, les checks-points, les souffrances…des Palestiniens donnent du grain à moudre au Hamas. Aujourd’hui, Israël tente de vider à nouveau une partie de la Palestine, Gaza, de sa population. C’est une nouvelle Nakba qui se prépare. En utilisant cette stratégie, Israël fait un pari risqué et va engendrer un terrorisme actif au sein de la population israélienne à terme. Pas de justice, pas de paix. Déjà, Israël essaie de changer la composition démographique des territoires occupés depuis des années en accélérant les processus de colonisation. Cela aussi relève du crime de guerre.

Et quand on qualifie l’adversaire de terroriste, c’est une fin de non-recevoir pour parlementer. On ne discute pas avec des terroristes surtout si ces derniers ont des otages civils, ce qui est un crime selon les conventions de Genève. Ce qui ouvre la porte grande ouverte aux massacres à venir.

Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, indique que l’attaque du Hamas, organisation islamiste fanatique se conjugue avec une politique israélienne imbécile. Que finalement le Hamas a été bien utile pour laisser au tombeau « le processus de paix » et surtout ne pas le réactiver. En évitant la réhabilitation de l’Autorité palestinienne et en délaissant économiquement la bande de Gaza, tous les ingrédients de la tragédie du 7 octobre se mettaient en place. Le premier ministre israélien allié aux ultra-orthodoxes juifs et aux nationaux-religieux messianiques – la version juive du Hamas- s’est embourbé dans une remise en cause de l’Etat de droit en Israël.

L’horreur du massacre d’Israéliens le 7 octobre n’annule pas l’occupation de la Palestine et la fin de l’apartheid et vice-versa.

Reconnaître une horreur, celle de la tuerie contre des centaines de civils israéliens, n’implique pas de minimiser la politique coloniale d’Israël et inversement. Malheureusement, la tourmente ne fait que commencer.

Pourtant des solutions existent, à commencer par le confédéralisme et le municipalisme libertaire. Si tu veux la paix, prépare la paix. Si tu veux la paix, combats toutes les religions, tous les obscurantismes par la raison. La religion, c’est la guerre.

Goulago (GLJD)

Quelques mots sur les Israéliens et les Palestiniens

L’Agence Media Palestine cite ce jour (08.10.2023 à 18 h 46) :

Déclaration de Jewish Voice for Peace (Voix juives pour la Paix, États-Unis), 7 octobre 2023.

« En ce moment même, les peuples palestiniens et israéliens et tous ceux et celles d’entre nous qui ont de la famille sur le terrain craignent le pire pour nos proches. Nous pleurons les vies anéanties de ceux et celles qui ont déjà disparu, et nous [nous] engageons maintenant et toujours pour un avenir où chaque vie est reconnue comme précieuse et où tous les peuples vivront dans la liberté et la sécurité.

Après 16 ans de blocus militaire israélien, les combattants palestiniens de Gaza ont lancé un assaut sans précédent, au cours duquel des centaines d’Israéliens et d’Israéliennes ont trouvé la mort ou [ont] subi des blessures, et des civils furent pris en otage. Le gouvernement israélien a déclaré la guerre, lançant des frappes aériennes, tuant des centaines de palestiniens, hommes, femmes, et enfants, et [en] blessant des milliers, bombardant des bâtiments résidentiels et menaçant de commettre des crimes de guerre contre la population palestinienne assiégée de la bande de Gaza.

Le gouvernement israélien vient peut-être de « déclarer la guerre », mais sa guerre contre le peuple palestinien a commencé il y a plus de 75 ans. L’apartheid et l’occupation israélienne – et la complicité des États-Unis dans cette oppression – sont la source de toute cette violence. C’est le moment même où on met en route l’horloge qui façonne la réalité. »

Lire la suite de cette déclaration en date du 7 octobre dernier sur le site de l’Agence. [Media Palestine]