A peine un tiers des Français soutiendrait la réforme des retraites ; en réalité moins de 10% des Français y sont tout à fait favorables. Macron s’appuie donc sur une minorité pour faire passer en force sa réforme. Et si jamais cette dernière était votée, ce serait la réforme de la droite avec ses amendements. Le duo Macron-LR, c’est un mariage de raison, à droite toute. Et le socle des soutiens du gouvernement représente le patronat qui a bénéficié du quoi qu’il en coûte. Là encore, c’est un mariage de raison : Macron-patronat.
Seulement, parfois les noces ne durent que le moment de la fête. Nous savons très bien que si la mobilisation contre la réforme des retraites continue et que des grèves reconductibles puissantes voient le jour après le 7 mars 2023, le patronat étudiera tous les scénarios. Une grève reconductible des transports routiers et ferroviaires pénaliserait l’économie, de même pour les secteurs des ports et docks, de l’énergie et de la chimie (raffineries…). D’ailleurs, nous conseillons de regarder le documentaire à propos de la raffinerie de Gonfreville l’Orcher (76) et la pollution due à son activité, le lundi 6 mars 2023.
Le patronat se tiendra droit dans ses bottes jusqu’au moment où il perdra trop d’argent et à ce moment il demandera au gouvernement de laisser tomber la réforme des retraites.
A nous d’expliquer aux plus jeunes que tout est possible et qu’ils pourront avoir aussi une retraite, pour autant qu’ils se mobilisent. Que les fonds de pension sont aléatoires car ils dépendent du marché et de la spéculation ; ils ne représentent nullement une solution, encore moins une alternative mais plutôt une régression accroissant les inégalités futures entre retraités.
La militarisation des jeunes est en marche et ce n’est pas de bon augure. Des dépenses considérables : 6 milliards €/an, selon un rapport sénatorial de 2017. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires ! Le renforcement de la militarisation de la jeunesse se traduit par : un encadrement militaire, la levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. Tout cela contribuera à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée et sa demande d’équipements, plus le plus grand bonheur des industries de l’armement. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme du S.N.U. de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.
Au niveau social, nous espérons gagner contre cette réforme des retraites injuste mais nous savons aussi qu’en cas de victoire, les syndicats se féliciteront et s’auto-congratuleront. Avec le mot d’ordre de rentrer au bercail. Alors ce sera le moment d’embrayer contre la hausse des prix alimentaires. Après les discussions entre industriels et distributeurs, une hausse de 10% des prix viendra s’ajouter aux 15% d’inflation existant sur l’année de février 2022 à février 2023. Les uns et les autres se rejettent la pierre mais en réalité, ils bénéficieront tous de l’effet d’aubaine. Là encore, jusqu’à ce que le système craque. C’est pourquoi le gouvernement veut y mettre son grain de sel.
Les Français ont déjà encaissé la hausse de 15% de l’électricité, l’inflation à 6,2%, sans compter celle de l’alimentaire susmentionnée. Les plus démentis sont à l’os et peinent à manger et à payer le loyer.
A nous, libertaires, d’ouvrir un deuxième front de mécontentement avec celui des retraites. A nous de montrer que le boycottage n’est pas un outil désuet mais toujours plein de ressources. Le patronat a bénéficié du « quoi qu’il en coûte », aux travailleurs d’engranger leur part.
Si nous ne nous remuons pas, le prix du panier d’alimentation va continuer de flamber et les plus précaires seront les premières victimes. De plus en plus de jeunes étudiants, de chômeurs longue durée, de familles monoparentales, de petits retraités… fréquentent les restos du cœur et autres associations caritatives distribuant de la nourriture. La France est un pays riche, pas question de laisser des gens ne pas manger à leur faim, de vivre dehors… Et puis, c’est tout le régime capitaliste qu’il faut mettre à bas ; c’est lui qui est responsable des inégalités, de la crise climatique…Alors, commençons à nous attaquer à ses fondations.
TI Wi (GLJD)
« Quand il n’y aura plus ni riche ni pauvre, quand le famélique n’aura plus à regarder le repu d’un œil d’envie, l’amitié naturelle pourra renaître entre les hommes, et la religion de la solidarité, étouffée aujourd’hui, prendra la place de cette religion vague qui dessine des images fuyantes sur les vapeurs du ciel. » Elisée Reclus