Nouveau Front Populaire : occupons les usines

Nouveau Front Populaire : chiche !

Les politiciens de gauche après s’être gentiment étripés durant la campagne des européennes conviennent d’un nouveau contrat pour les prochaines législatives. Les anarchistes pourraient regarder  ces changements de postures soudains avec amusement si la situation n’était pas aussi incertaine avec le poids électoral du R.N.

Nul ne peut prédire la composition de la future Assemblée Nationale. L’échiquier politique se clarifie à droite et se complexifie à gauche.

A droite, les LR identitaires s’allieront avec le R.N., certains resteront droits dans leurs bottes en excluant Ciotti et d’autres rejoindront Edouard Philippe qui voit son agenda bousculé, lui qui se préparait pour 2027.

A gauche, c’est la nouvelle Nupes version Front populaire. Il faut bien sauver les meubles et conserver un maximum de députés voire être majoritaire à l’Assemblée car de nombreux électeurs sont versatiles. C’est le pari de LFI.

Les syndicats se bougent…Cela a un air de déjà vu, des lendemains de 21 avril…Des personnalités politiques disent comprendre la colère des Français mais qu’ont-elles fait pour l’atténuer ? On va nous promettre des jours meilleurs tant à l’extrême-droite, qu’au centre et à gauche. Gageons qu’à gauche, certains se laisseront gagner par les sirènes d’Horizon. C’est la politique politicienne dans toute sa splendeur. Virages à 90°, promesses qui ne seront jamais tenues, austérité à tous les étages car il faut remettre les comptes de la France en ordre. L’extrême-droite est la pire des solutions. Mais les solutions proposées par Edouard Philippe : retraite à 67 ans, travailler davantage et plus longtemps, privatisation des services publics à l’instar de ce qu’il applique au Havre pour certains services de la métropole…tout cela ne nous réjouit guère. Tant qu’à la gauche, nous l’avons dit et redit à longueur d’articles dans Le libertaire, leurs promesses n’engagent que ceux et celles qui y croient. L’expérience de la gauche plurielle est dans toutes les mémoires, du moins celles des plus âgés.

Alors oui, disons banco pour un nouveau Front Populaire mais à notre manière.

Alors oui, occupons les usines pour les gérer directement, imposons des augmentations de salaires, exigeons la semaine de travail à 30-32 heures maxi sans perte de salaire avec recrutement de personnel en conséquence.

Réarmons les services de santé, arrêtons le financement des écoles privées : fonds publics uniquement pour l’école publique ! Donnons une perspective d’écologie sociale et libertaire aux jeunes. Permettons aux travailleurs de prendre leur retraite plus tôt et aux plus âgés de vieillir dignement.

Arrêtons tous les projets écocides, protégeons la biodiversité.

Appuyons-nous sur les contre-pouvoirs dont nous disposons : les syndicats combatifs, le tissu associatif, les mouvements écologistes non électoralistes, les expériences en cours (ZAD, micro-alternatives…) Nous avons nos moyens : l’entraide et la solidarité, l’action directe…. Contrecarrer l’extrême droite c’est se battre aussi et gagner contre les réformes néolibérales qui nous fragilisent collectivement et individuellement. Macron a une lourde responsabilité dans la montée de l’extrême-droite comme ce fut le cas avec Mitterrand. Les idées fascistes n’ont jamais disparu depuis l’entre-deux guerres. Ce que nous constatons , c’est que nous ne voyons jamais les fascistes lors des grèves générales car ils sont du côté du patronat, celui-là même qui réclame à cors et à cri des immigrés pour accroître ses profits en sous-payant une main d’œuvre qui n’a d’autre choix que celui d’être encore plus exploitée que le travailleur français. Qui vendange, qui récolte les fruits…qui travaille sans papier dans le bâtiment, la restauration… Et pour le compte de quels profiteurs ? Ce sont pourtant les mêmes qui désignent ces travailleurs comme boucs émissaires. Double discours pour bon nombre. Pendant ce temps l’exploitation générale continue. Les libertaires seront toujours avec les pauvres… malgré leurs erreurs comme disait Séverine.

Alors agir au lieu d’élire mais aussi agir pour ne plus subir.

Dans tous les cas, il nous faudra combattre. Et si possible obtenir le maximum d’acquis en attendant la Révolution sociale et libertaire que nous appelons de nos vœux.

Goulago (GLJD)