Peu de changement au niveau des équilibres politiques au parlement européen
Le Parti populaire européen (PPE) conserve la majorité dans l’hémicycle en améliorant même son score de quelques sièges. Avec les eurodéputés du groupe socio-démocrate et les élus du groupe Renew, les trois partis vont conserver une majorité, à l’image de la coalition qu’ils forment au Parlement européen depuis 2019.
Alors que des discussions se poursuivent entre les deux groupes d’extrême-droite pour éventuellement s’unir, ces derniers ne parviendraient toutefois pas à devenir la deuxième force politique au Parlement européen.
Finalement, l’extrême-droite ne va pas modifier les rapports de force existants au parlement européen. Nous nous dirigeons donc vers une Europe kaki caca d’oie avec des budgets militaires en hausse. Les marchands de canons sont rassurés. Les budgets des armées se sont musclés et vont l’être encore au détriment des autres budgets pourtant vitaux pour la vie des gens : Education, santé, services publics en général, sans compter les objectifs climatiques. L’Europe d’aujourd’hui est donc loin d’une Europe sociale et écologique. En refusant d’investir massivement dans les domaines sociaux, culturels, du logement, de l’agriculture bio, des énergies renouvelables et de la décarbonation sans pénaliser les travailleurs…, le parlement va faire des ponts en or pour tous les populistes européens. Il ne suffit pas de dire que les gens veulent essayer une politique nouvelle (le RN en France), ou que le vote pour l’extrême-droite est un vote protestataire…Tout cela passe par-dessus la tête de ceux et celles qui souffrent sans compter que le côté identitaire et l’immigration ont été mal traités par la gauche et les libertaires ne sont pas exempts de reproches. Les étudiants galèrent pour trouver un logement, des bourses d’étude et se trouvent parfois dans la misère…Les dépenses par étudiant ont diminué de 15% lors de la dernière décennie. De quoi donner aux jeunes qui n’ont pas forcément de conscience politique, une envie d’une autre perspective politique, qui ne leur sera d’aucune utilité mais quand on n’a plus grand-chose à perdre…Ventre affamé n’a pas d’oreilles !
Les politiciens de gauche comme de droite n’ont aucune alternative originale à proposer. Ils ne proposent que d’anciens schémas pour que leur technostructure politicienne survive et s’étende.
Les anarchistes ont une autre vision du monde et donnent des pistes sur ce que pourrait être l’après-révolution, avec tout ce qu’il peut y avoir d’utopique à réaliser dans leurs propositions. C’est le pessimisme ambiant, le manque de perspectives qui font vibrer notre cœur, qui font le jeu du fascisme et l’extrême-droite. Ne faire que de l’antifascisme de salon ou pas, comme c’est le cas depuis trente ans, c’est comme pisser dans un violon. C’est en proposant une autre société, en ressuscitant l’espoir chez les travailleurs qu’un autre futur est possible qu’on les combattra.
Une Fédération socialiste libertaire qui permette à toutes les composantes du mouvement libertaire de travailler ensemble (comme ce fut le cas finalement à la CNT en 2000-2011), dans un premier temps avant de s’ouvrir à d’autres, en évitant toute bureaucratie et prise de pouvoir d’un groupe quelconque car nous savons par essence que le pouvoir est maudit. Il est urgent de rompre avec le système capitaliste qui est mortifère. Si nous n’arrivons pas à créer une alternative, l’extrême-droite le fera avec toutes les conséquences pour nous autres mais aussi pour toutes les autres composantes du mouvement social.
L’extrême-droite ce sont les abus de pouvoir et l’injustice sociale car c’est le bras armé du patronat qui a peur des révolutionnaires et de tous ceux qui peuvent remettre en cause leur hégémonie et leurs profits.
Dans notre milieu militant les individus ont le droit de penser différemment. Cela ne signifie pas qu’ils ont tort, c’est pour cela que la synthèse anarchiste proposée par Voline est toujours d’actualité. Des militants chevronnés comme Malatesta y était favorable.
Tenir un discours radical et incendiaire, pour lutter contre le fascisme, n’est pas forcément un gage de réussite et peut parfois rebuter un tas de gens.
Le danger de l’extrême-droite, c’est qu’elle est capable de s’immiscer sur le terrain social en demandant une réduction de la pauvreté ; cette dernière n’est donc plus l’apanage de la gauche ou des anarchistes. Cette lutte contre la pauvreté n’est alors plus un monopole ou une franchise d’une quelconque idéologie. Les religieux, les fascistes peuvent s’engouffrer dans ce créneau.
Il est d’une urgence vitale que les gens puissent avoir le droit de manifester pacifiquement et de ne pas être attaqués et matraqués, voire éborgnés ou mutilés, comme ce fut le cas pendant l’épisode des gilets jaunes ou pendant les manifs contre la loi travail, la réforme des retraites ou les manifs écologistes. Marcher sur ses deux jambes : dénoncer la violence étatique d’un côté et mettre en place des secours juridiques et d’entraide dans le cadre du système actuel en attendant d’en changer.
Gauche et droite sont des mots qui définissent de plus en plus le monde d’hier et non le monde de demain. Le monde de demain implique qu’on doive rechercher l’équilibre entre les besoins, la production, et les capacités de la biosphère. Le dérèglement climatique n’est pas une vue de l’esprit mais un phénomène bien réel avec des conséquences désastreuses sur le vivant.
L’anarchisme, synonyme de socialisme libertaire sont des mots qui nous décrivent, mais ce sont les actions qui finissent par nous définir. C’est pourquoi, il est important de mettre en place des alternatives crédibles si petites soient-elles. La somme des micro-alternatives peut au final impulser un changement dans les mentalités des gens. Et c’est toujours cela de gagner.
Le monde que nous avons connu est en train de changer en ce moment même en raison du dérèglement climatique et de possibles pandémies à venir autres que celles du coronavirus. Comprendre ces transformations nécessite un effort important de notre part.
Comprendre de même les enjeux géopolitiques à l’échelle mondiale nécessite de revenir à une Association Internationale des Travailleurs où les prises de pouvoir seraient impossibles afin de préserver l’autonomie de chaque organisation. Nous avons trop longtemps délaissé l’internationalisme…
Patoche (GLJD)