Nos libertés se font la malle
Ce qui se joue au niveau bioéthique chez les militaires est d’une extrême gravité. La mise en place du soldat « augmenté » consiste à avoir recours à des substances et à des technologies diverses pour accroître les capacités physiques et cognitives du combattant. Autrefois, l’armée avait recours à la gnôle afin donner du courage aux combattants. Ces derniers fonçaient baïonnette au canon vers l’ennemi hors des tranchées. Les cosaques chargeaient les adversaires peu habitués au grand froid, les Grecs s’enivraient avant de partir à la bataille… Sur chaque continent et de tous temps, l’armée a eu recours à de tels expédients. De même le dopage consistant à évacuer la peur, le stress ou augmenter l’agressivité des soldats a abondamment été utilisé durant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, nous parlons de stimulation électrique transcrânienne, d’implants neurologiques, pour transférer des données entre le cerveau et un système numérique. L’armée envisage des opérations chirurgicales et des manipulations génétiques…avec un argumentaire à la clé: la rhétorique militaire.
La guerre de demain se fera avec des drones et des militaires « augmentés ». Ces soldats du futur seront aussi bien utiles pour lutter contre les futurs manifestants, l’ennemi intérieur.
Ne pas combattre aujourd’hui cette mise en place, c’est participer à un Big Brother démultiplié.
D’autant qu’actuellement les projets liberticides fleurissent. Le dernier en date: « un système pérenne de gestion des urgences sanitaires ». Ce texte sous-tend que pour avoir accès à certains services culturels par exemple ou voyager, il faudrait être doté d’un fameux sésame : un certificat de bonne santé ou de vaccination. Bien que remisé au placard, il n’en demeure pas moins une tentative autoritaire contre les libertés publiques que l’on ressortira plus tard après quelques autres ballons d’essai.
Etat d’urgence contre les attentats, état d’urgence sanitaire, loi de sécurité globale…les nuages liberticides s’accumulent et un mauvais vent de dictature light s’immisce dans notre quotidien.
Le Conseil d’Etat vient de valider les décrets autorisant la police à ficher nos opinions politiques et syndicales. Trois fichiers sont ainsi élargis : le Pasp (prévention des atteintes à la sécurité publique) de la police ; le Gipasp (gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique) des gendarmes et l’EASP (enquêtes administratives liées à la sécurité publique). La lutte contre le terrorisme justifie-t-il de faire un lien entre l’appartenance syndicale et les atteintes à la sécurité publique ? La réponse est non, sans ambiguïté.
De tous temps, les militants ont été fichés, il suffit de consulter les archives départementales et nationales pour s’en assurer. Mais aujourd’hui, le terrorisme et le séparatisme servent d’alibi pour ficher les militants de tous horizons.
En laissant faire, c’est vrai que la période de pandémie ne se prête guère à la contestation, nous aggravons notre situation de servitude volontaire et préparons le terrain aux régimes populistes et autoritaires d’aujourd’hui et de demain. Nous creusons la tombe de notre liberté. Quand l’individu a peur, l’Etat en profite pour accroître son pouvoir et mettre en place de nouvelles restrictions à nos libertés ainsi que les outils le permettant, notamment des outils de surveillance et de répression sous la houlette de la police, un de ses bras armés. L’individu est de plus en plus surveillé et il le sera davantage encore si la reconnaissance faciale est autorisée par les autorités dans les années à venir. Le régime chinois pointe son groin de dictateur dans notre pays.
Parallèlement, l’Etat nous parle de sécurité sanitaire alors qu’il restreint nos déplacements et nous confine parce que nos hôpitaux sont saturés ou en passe de le devenir. En réalité, c’est l’insécurité sociale qui domine. Faute de personnel soignant et d’un nombre de lits suffisant, on nous brime face à un manque de protection flagrant. De l’argent pour l’armée mais pas pour les hôpitaux, voilà ce que les gens constatent de plus en plus, du moins la partie la plus consciente de la population. Les défaillances des services publics provoquent de l’insécurité mais les dirigeants refusent de faire le lien entre violences, chômage et insécurité sociale. La contrainte policière augmente afin de théoriquement assurer la cohésion sociale ; dans les faits c’est l’inverse qui se produit. L’équilibre entre facteurs d’intégration et facteurs de désintégration est caduc et le déséquilibre penche plutôt en faveur des seconds. Nous autres libertaires constatons que Macron et ses sbires font de l’autre une source d’inquiétude et de danger : la distanciation physique, les relations sociales, le côté festif mais aussi la peur du musulman, du juif, de l’anarchiste…la suspicion est mutuelle et comme on casse les conventions collectives, on tente d’isoler les individus et cela a pour conséquence une désolidarisation ; les liens humains se distendent. On est bien loin des principes d’entraide mais très proches du contrôle d’un Etat cousin de la Chine, régime totalitaire.
« ‘’La liberté est le bien le plus précieux au monde, et c’est pour la défendre que bien souvent, nous nous retrouvons injustement derrière les barreaux. Je lance solennellement un cri aux travailleurs du monde, aux opprimés et aux esclaves du capitalisme… Tous unis dans la lutte, nous vaincrons ! Vive la liberté et vive l’anarchie !’’ Buenaventura Durruti »
Patoche ( GLJD: Groupe libertaire Jules Durand))