Les pièges de l’élection présidentielle 2017

Tardi2

Les pièges de l’élection présidentielle

Mélenchon espère voir le Parti socialiste sombrer dans les urnes d’où son expression de corbillard affublé à son ancien parti. L’extrême gauche y va de son couplet traditionnel pour «  faire entendre la voix des travailleurs ». Tous des unitaires qui se montreront d’accord pour reporter sur les abstentionnistes leur défaite. Derrière ces présidentielles, c’est la recomposition politique qui se joue à gauche…et le futur leadership de cette gauche qui se reconstituera car la nature a horreur du vide. Et les enjeux de pouvoir et financiers sont tellement importants pour les politiciens.

Les experts en sondages et autres manipulations médiatiques nous convient à un deuxième tour : Marine Le Pen contre Macron ou Marine Le Pen contre Fillon. C’est donc une élimination de la gauche qui se profile. Enfin, c’est quoi la gauche aujourd’hui ? Une grande claque dans les dents pourrait les rendre plus humbles. Quoique…

Pour ce tableau de déshonneur, pas de quoi faire bander un électeur moyen.

Quoi qu’il en soit, nous appellerons à l’abstention. Plus il y aura d’abstentionnistes moins le vainqueur à l’élection présidentielle sera légitime.

Par contre en ce qui concerne les votards, il ne faudra pas venir pleurer ultérieurement car Fillon annonce la couleur : retraite à 65 ans, suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, attaques contre la Sécurité sociale…Macron, lui, s’en prendra aux chômeurs et tentera d’ubériser la société…

Leur modèle économique, ce sont les petits boulots payés au lance-pierres. Leur programme en filigrane, c’est de baisser le chômage en augmentant les emplois à zéro heure comme en Angleterre, les temps partiels non choisis, le travail temporaire…Macron et Fillon vont finalement accroître le nombre de salariés pauvres par centaines de milliers en France. Ceux qui sont en bas de l’échelle sociale seront les premières victimes d’un miroir aux alouettes. Couplé à une faiblesse des syndicats, l’externalisation des tâches dans les entreprises, la sous-traitance accentuera encore davantage la pression sur les prix et la concurrence entre entreprises sera encore plus féroce qu’actuellement. Les mini-jobs allemands participent de ce phénomène. C’est pour cela que le patronat ne voit que par la flexibilité. C’est le cheval de Troie de la précarité à outrance. On est déjà servi mais ce sera encore pire.

Ce sont deux candidats du système, bien qu’ils s’en défendent, qui soutiendront le camp des patrons contre celui des travailleurs. Le système tant honni bénéficie au premier chef à ceux qui ont déjà un patrimoine. C’est sans doute pour cela que les critiques du modèle économique actuel sont passées sous le boisseau.

Bref, en votant pour l’un des deux candidats potentiels au second tour, les votards légitimeront les saloperies à venir. Le plus curieux, c’est que le votard d’aujourd’hui ne vote plus pour un programme ou un individu mais contre un tel ou une telle. La démocratie progresse sur un socle d’électeurs des plus bancals.

La candidature Le Pen étant celle des pires ennemis des salariés, nous nous abstiendrons d’en parler d’autant que si elle tient le haut du pavé dans les intentions de vote au premier tour, elle sera distancée au deuxième tour. L’extrême droite, ce sont les idiots utiles du système. Le vote protestataire défoule et pendant ce temps, le patronat continue à prospérer sur le dos des exploités.

L’abstention consiste donc à déligitimer par anticipation les résultats électoraux donc les programmes des candidats et parallèlement, il nous faut organiser la riposte dans la rue pour contrer les futures régressions sociales proposées. Voilà l’énergie que nous devons dépenser dès maintenant. Mettre un bulletin dans l’urne ou appuyer sur un bouton pour tel ou tel candidat, c’est déléguer notre pouvoir à une personne qui n’aura plus aucun compte à rendre une fois élue et prendra, une fois élue, toutes les mesures utiles aux intérêts de son clan, au nom de la légitimité démocratique.

Nous ne devons pas cautionner par notre vote, et il n’y a pas de vote utile, tous ces candidats qui n’aspirent qu’à s’en mettre plein les poches et à favoriser leurs proches.

La hausse du Front National, ce sont les politiques d’austérité mises en place par les gouvernements successifs de droite puis de gauche. Ce sont les affaires Cahuzac, Dassault, Fillon et compagnie. Ce sont des programmes électoraux qui vont à l’encontre des intérêts des petits gens. Voilà les ingrédients de la poussée de l’extrême droite.

En 2017, on s’abstient mais activement car c’est dans la rue que cela se passe. La rue sera notre troisième tour !