Les anarchistes sont les véritables insoumis

Bulles enfant

Les anarchistes sont des rebelles, des réfractaires à l’autorité de l’Etat, des insoumis qui ne reconnaissent ni Dieu ni maître, ni tribun, ni prophète. Notre compagnonnage s’oppose au visage glacé de l’ordre. Nos militants, figures célèbres ou obscures du passé, du présent ou du futur, agissent dans une multiplicité de temps, de lieux et d’actions. L’histoire n’est-elle pas de la géographie dans le temps ? Angle ou orientation libertaire, l’anarchisme annonce le retour à l’action et le renoncement à l’immobilité. Le foisonnement des formes et actions que revêt l’anarchisme le dote d’un caractère insaisissable, parfois inattendu souvent imaginatif.

En retrait et dans la clandestinité quand se resserrent les horizons, quand s’installe le totalitarisme omnipotent et omniprésent, quelle que soit sa couleur, brune, rouge ou autre, l’anarchisme se glisse à l’intérieur des failles pour survivre et continuer sa tâche d’éducation. La propagande ne saurait longtemps être canalisée et figée. Pour éviter l’encerclement et le poids de l’oppression, le mouvement libertaire continue la lutte à la marge et invente une nouvelle défense pour les déshérités de la Terre. Notre faiblesse par rapport au monde dominant, nos dérisoires moyens, nos ressources négligeables sont le gage de notre insoumission et notre indépendance. Pour résister au rouleau compresseur de l’ordre établi, nous utilisons l’humour, les bombes imaginaires et notre propre pensée. Il ne faut pas renoncer aux savoirs que l’on maîtrise et aux invariants de notre pensée. Il n’existe aucune alternative que partir de ces derniers. Nous devons trier les apports nouveaux de la science, de la sociologie et autres études, les éléments du passé à travers le prisme de notre vision originale. C’est à ce prix que l’on peut conserver l’initiative et choisir un autre futur en accord avec soi-même.

Marginalisés, spoliés comme tous les travailleurs, les anarchistes se révèlent capables d’incarner le combat des leurs jusqu’ici condamnés par des régimes en faillite sur le plan éthique. Ceux-là même que les intérêts supérieurs de leurs élites et des puissances internationales maintiennent envers et contre tout. Les Etats utilisent la violence contre ceux et celles qui luttent pour leur survie et leur dignité. Destructeurs acharnés, ils veulent éliminer de la scène politique tous les acteurs indépendants, pétris de liberté. Les libertaires n’incarnent ni la force, ni la gloire, ni l’autorité. Ils souhaitent simplement se faire passeurs d’étincelles et proposer d’autres horizons qui font rêver. Nous trébuchons à la recherche de la fraternité humaine, au sauvetage de la planète mais nous portons la réelle utopie de la liberté, de l’égalité et du respect de l’autre. Nous voulons en finir avec cette mémoire des vaincus mais nous savons que nos propos ne conviennent pas au monde opulent des actionnaires, des financiers, des spéculateurs, des puissants et de leurs larbins…

Certains d’entre nous ne pourront avancer que masqués jusqu’à ce qu’éclate la vérité. Les exclus ne peuvent que se remettre à l’ouvrage pour relier nos points de vue. Nous n’avons d’autre choix que de reprendre à chaque fois notre élan pour briser l’enfermement et échapper à la chape de plomb qui pèse sur nos épaules jusqu’à l’asphyxie. Gens de la pénombre, nous avançons sur les rives pentues des contraintes. Figures du monde contestataire, les libertaires avancent à travers les siècles, maintenant, avec un soleil au centre saisissant l’épaisseur des crépuscules comme un signe de ralliement des rebelles réparateurs d’horizons.

 

Patoche (GLJD)