Lecornu : Bis Repetita

Celui qui se définit comme un moine-soldat aurait dû utiliser une autre image quand on sait ce qu’il est advenu des Templiers notamment leur grand maître, Jacques de Molay. Bref, gouvernement ou pas, les travailleurs sont confrontés aux dures réalités de la vie et ce n’est pas le Recornu qui y changera quelque chose. Les enseignants, déconsidérés, mal rémunérés, voient leurs conditions de travail se dégrader. Les personnels soignants aussi ; ces derniers vivent ainsi que les enseignants des situations de violence extrême. D’autres salariés exercent leurs métiers dans des conditions très difficiles voire dangereuses, notamment dans le bâtiment ; il n’est qu’à constater le nombre d’accidents du travail dans cette branche professionnelle. Combien d’autres sont pressurés par des objectifs de rendement toujours plus élevés ou des contraintes budgétaires inatteignables. Combien de suicides faudra-t-il pour qu’enfin certains patrons prennent en considération la souffrance au travail, la pression et la mise en concurrence des salariés… Les petits artisans font des journées à rallonge et sont exténués, les auto-entrepreneurs aussi. Mais ce qui fait le point commun de tous ces travailleurs, ce sont leurs difficultés croissantes à faire face aux aléas de la vie. La plupart des familles monoparentales sont dans la tourmente financière. Pour tous et toutes, l’inquiétude, c’est de ne pas finir le mois, c’est de ne pas pouvoir payer les études des enfants, c’est de se loger correctement, c’est de pouvoir faire garder ses enfants, c’est de pouvoir trouver une solution pour les parents âgés en perte d’autonomie, c’est de se déplacer à moindres frais, etc. Ce n’est pas d’avoir un gouvernement ou non. Par ailleurs tous les travailleurs subissent des situations de travail nouvelles provoquées par le réchauffement climatique. Faire classe quand on est exposé plein sud en juin, travailler comme couvreur sur les toits ou tout travail en extérieur…Voilà ce à quoi ces salariés sont confrontés au quotidien. Et les situations sont variées. Alors, se fier et déléguer son pouvoir à des politiciens qui pour la plupart n’ont jamais été confrontés au salariat et à des conditions de travail déplorables, c’est comme se tirer une balle dans le pied. On ne pourra jamais avancer avec des gens qui donnent des conseils et des ordres qu’ils n’auront jamais à suivre. On connaît le refrain, faites ce que je dis, pas ce que je fais. Qu’est-ce qu’un Lecornu qui a commencé comme assistant parlementaire à 19 ans connaît des travailleurs ? Rien, que dalle ! Et pour cause, il n’a jamais mis les pieds à l’usine ni mis les mains dans le cambouis.

Les travailleurs et les travailleuses n’aspirent qu’à une chose, c’est qu’on tienne compte de leur réalité et qu’on améliore leur situation avec eux. Les atermoiements, les rivalités entre politiciens, leurs postures et parfois leur dogmatisme, c’est peau de balle pour les gens. Les politicards n’ont qu’un horizon, c’est celui des joutes électorales, car du résultat des élections, dépend leur gagne-pain et les avantages qui découlent de leur fonction.

Les politiciens recherchent des économies à faire, nous avons des idées dans un premier temps :

  • Pas un rond pour les religions ;
  • Pas un rond pour les marchands de canon ;
  • Suppression des parlementaires et partout autogestion …

Les budgets militaires explosent et les multinationales de l’armement enregistrent des profits record, nous le dénonçons régulièrement dans le libertaire. Monsieur Macron a, certes, annoncé un nouvel effort de financement de la guerre, supérieur de près de 10 milliards par an aux 413 milliards d’euros déjà prévus par la loi de programmation militaire jusqu’en 2030 mais il a oublié de préciser au détriment de quels services publics. Les associations sociales sont à l’os et ne peuvent plus fonctionner faute de ressources suffisantes.

Les marchands de mort se frottent les mains et profitent d’un marché juteux dans lequel les États injectent des centaines de milliards alors que les besoins en santé, éducation et ceux dus au réchauffement climatique sont de moins en moins pris en compte. Présenter ces milliards d’euros à débourser pour se protéger de la Russie, c’est mentir à la population pour mieux la spolier et favoriser les détenteurs d’actions dans les usines d’armement. A qui profite le crime serait-on amené à penser. Qui a toujours eu intérêt à faire la guerre si ce n’est les nantis de tous pays qui eux s’unissent pour leurs profits.

Dans le monde des travailleurs, la priorité est de réinstaurer l’indexation des salaires et des retraites sur les prix et de sortir du cercle vicieux des exonérations de cotisations sociales qui coûtent très cher aux finances publiques et incitent les patrons à maintenir les salariés au SMIC.

Les travailleurs ne peuvent faire confiance qu’à eux-mêmes mais surtout pas aux politiciens quels qu’ils soient, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite en passant par toutes les chapelles idéologiques.

La Révolution est au bout de la réflexion et de l’action, pas des élections.

Patoche (GLJD)