L’affaire Ciotti nous révèle au grand jour ce que les libertaires dénoncent depuis belle lurette. Que nous dit cette affaire sur la politique des partis? Et bien que bon nombre de politiciens de gauche comme de droite n’ont ni convictions profondes, ni valeurs, ni principes. Que quand il faut sauver ses miches ou travailler à une aventure personnelle, les politiciens sont prêts à toutes les compromissions possibles. Ils sont capables de retourner leur veste à tout instant en attendant de retourner leur pantalon à la prochaine révolution.
Nous ne sommes pas dupes du cirque électoral en cours et ce que nous savons par expérience c’est que les travailleurs, au lendemain des résultats électoraux, n’auront que ce qu’ils prendront et arracheront par la lutte, au patronat et à l’Etat. Nous serons présents dans la rue contre l’extrême-droite car il est toujours bon de faire une piqûre de rappel : le fascisme est dangereux pour les libertés individuelles. C’est une véritable gangrène qui tuera toute opposition en utilisant la violence, consubstantielle de son idéologie. L’extrême-droite n’apportera aucune amélioration palpable aux travailleurs, c’est une tromperie en bande organisée.
En période de crise, le fascisme est le bras armé du capital. Il a toujours été du côté de la bourgeoisie car opposé à la lutte des classes. L’extrême-droite au pouvoir, ce sera une nouvelle Charte du travail avec la création de syndicats-maisons et une interdiction de faire grève.
Le fascisme est incompatible avec nos valeurs d’entraide et de solidarité.
Les libertaires seront présents dans la rue et appellent à se joindre aux manifestations contre le fascisme et l’extrême-droite. Mais parallèlement, élire des gens qui participeront au maintien du système actuel ne fera que reculer l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite. C’est obtenir juste un délai ; c’est toujours ça diront certains. En participant aux manifestations nous savons que nous faisons le jeu des politiciens de gauche. Mais a-t-on le choix ? L’expérience des lendemains du 21 avril 2022 nous démontre que nous avons été cocufiés et il semblerait qu’on nous propose le même scénario.
La dissolution ne fera pas taire le mécontentement des salariés et la nécessité pour les plus démunis de se faire entendre. La suprématie d’un des trois blocs politiques le 7 juillet prochain: RN, Renaissance ou Nouveau Front Populaire ne changera rien au mécontentement d’une majorité de Français.
D’ailleurs, à propos de la dissolution imposée par Macron, nous nous posons toujours la question du pourquoi. Car enfin, il faut raison garder quand on est à la tête de l’Etat. Finalement quand on fait les comptes, le RN, au regard de l’abstention, n’a fait que 15,7% des inscrits. On est loin d’un raz de marée national. Et si on compte les non-inscrits etc…ce score se réduit encore. Ce que les analystes constatent, c’est que l’abstention ne constitue plus un obstacle à la victoire du RN. Il a élargi, grâce à Macron, son socle électoral.
Nous pourrions avancer l’hypothèse que le président de la République a voulu casser la dynamique RN qui aurait pu ainsi accéder au pouvoir en 2027. Que la mobilisation populaire des forces sociales va mettre un coup d’arrêt à cette montée inexorable de l’extrême-droite. Mais est-ce bien de cela qu’il s’agit ? N’est-ce pas plutôt un coup de menton d’un jeune président vexé dans son amour propre ? Etait-ce aussi pour accélérer la fracturation de la droite qui n’a pas voulu lui donner un coup de main à l’Assemblée pour faire passer les textes du gouvernement. Il faudra prendre du recul pour analyser le pourquoi de cette dissolution.
En attendant, on sera dans la rue contre l’extrême-droite mais on ne mettra aucun bulletin dans les urnes. Abstention car donner sa voix c’est perdre la parole.
Ty Wi (GLJD)