A la demande de compagnons de la Fédération anarchiste, des différentes CNT et de camarades de la CGT havraise, nous mettons à disposition de tous et toutes, une version haute résolution de la maquette du libertaire afin de bien voir les documents de référence. Nous sortirons comme prévu ce numéro Hors-série à plusieurs centaines d’exemplaires. Face aux révisionnistes de l’histoire, solidarité libertaire et anarcho-syndicaliste, au Havre comme partout en France et à l’Internationale!
Dépêche télégraphique du 2 Décembre 1910 de la police :
Des affiches rouges de 1m20 de hauteur et 1 m de large de la C.G.T. intitulées « Contre un assassin » protestant contre le verdict de Rouen et outrageant le Président du Conseil ont été placardées…
CONTRE UN ASSASSIN !
Un crime inique, sans précédent dans les annales judiciaires, vient d’être par une bourgeoisie aux abois, perpétré sur la personnalité d’un militant syndicaliste.
Le camarade Durand, secrétaire du Syndicat des Charbonniers du Havre, a été condamné à mort, bien que la preuve de son innocence eût été faite devant la Cour d’Assises de Rouen.
C’est à l’instigation du Procureur général, agissant par ordre du traître Briand, que les jurés ont rendu cet abominable verdict de classe.
Ils ont condamné sans preuve !
Après la prison, le bagne, la Mort, pour complicité morale.
Devant cette infamie, la classe ouvrière doit se révolter. Rester impassible en ce moment serait lâche. Non seulement, l’ordre est donné de supprimer nos libertés, mais nos vies sont menacées.
Imitant les bourgeois qui, à nos côtés, descendirent dans la rue pour manifester leur indignation, suscitée par l’assassinat de Ferrer sur l’ordre du roi criminel Alphonse XIII, nous nous devons à nous-mêmes de nous dresser en protestataires contre le jugement féroce du jury de la Seine-Inférieure, de
Dénoncer à la vindicte publique le véritable responsable
de ce jugement, le sinistre Briand !
Nos ressentiments doivent, en particulier, être dirigés contre lui.
C’est Lui qui, sciemment et de propos délibéré, s’est fait l’exécuteur des hautes-œuvres de la Bourgeoisie.
C’est Lui, qui du haut de la tribune de la Chambre, déclarait vouloir en finir avec l’action révolutionnaire des Syndicats, dût-il avoir recours à l’illégalité.
C’est Lui qui réclamait des eunuques parlementaires, leur confiance pour établir un Code spécial de répression, à l’usage de ceux qu’il appelle les meneurs de la classe ouvrière.
C’est Lui qui, dans son bureau de la place Beauvau, lançait ses quotidiens contre nos syndicats.
Il y a 15 ans, c’est grâce aux organisations ouvrières qu’il se hissa au pouvoir. C’est aujourd’hui contre elles qu’il veut conserver la direction des rênes de l’Etat.
C’est donc lui le principal responsable de l’infâme et criminelle sentence de Rouen.
CAMARADES, l’heure est grave !
Le moment n’est plus aux protestations platoniques. La classe ouvrière ne peut supporter que, devant elle, la responsabilité de tous ceux qui se font les exécuteurs de ces sentences soient à l’abri de ses colères.
Nos droits et nos libertés sont en fait disparus. Nos vies sont en danger. Défendons-les par tous les moyens en notre pouvoir.
Que nos efforts, tous nos efforts tendent à empêcher notre camarade Durand de gravir les marches de l’échafaud.
Que notre énergique attitude lui rende la liberté !
Imposons le respect de nos existences aux gredins qui nous gouvernent.
Ne permettons pas que nos droits soient foulés aux pieds, au grand profit des requins de la finance et de l’industrie.
Tous debout, énergiquement, contre les assassins légaux !
Le Comité Confédéral