Grève réussie du 13 janvier 2022 dans l’éducation
Si cette grève n’a pas eu l’ampleur des grèves de 2003 et 1995 concernant les retraites, elle n’en demeure pas moins une grève massive dans les conditions sanitaires que l’on connaît. S’arrêter en si bon chemin serait une erreur. Le gouvernement ne s’attendait pas à une grève aussi suivie. L’exaspération, le ras-le-bol des enseignants, le mépris affiché de Blanquer qui se prenait pour dieu le père, ont fini de convaincre une majorité d’enseignants de stopper le travail.
Une grève interprofessionnelle se profile le jeudi 27 janvier. Aux enseignants de rejoindre cette dernière et d’étudier les possibilités d’une grève reconductible. L’avantage est actuellement aux enseignants, ce serait dommage de ne pas tirer parti de ce rapport de force. Le ministère de l’E.N. commence à lâcher du lest : quelques milliers de postes de contractuels mais aussi le recours aux listes complémentaires pour les remplacements. Le tollé provoqué par les embauches de CDD via pôle emploi et la mobilisation du 13 janvier viennent rappeler qu’il est toujours utile de se révolter et de revendiquer.
L’aveuglement de Blanquer sur la circulation du covid en milieu scolaire, au bénéfice du fonctionnement des différents secteurs de l’économie, est fondamental dans l’incapacité de l’institution à anticiper une politique de sécurisation sanitaire sur le long terme. Faire des économies est le leitmotiv du ministère: près de 675 millions d’euros n’ont-ils pas été rendus sur le budget de l’E.N. ces deux dernières années ? Alors que des besoins criants se font sentir depuis des années.
Contrairement à la propagande ministérielle, les remplacements ne suivent pas, même en ayant recours aux retraité·es ou aux titulaires d’un BAC plus deux chez Pôle emploi…La mobilisation a fait reculer Blanquer mais tout le monde s’accordait à dire que les changements de protocoles étaient inadaptés et lourds, que les remplacements n’étaient souvent pas effectués, les inspecteurs jonglant avec des moyens humains insuffisants. Et puis quel sens donner à l’éducation quand dans le même temps l’absentéisme des élèves est massif avec des allers/retours entre école et séjours à la maison ? Des moyens humains pour pouvoir fonctionner sont annoncés mais au compte-gouttes ; il faut ouvrir les vannes du recrutement. Qu’on nous rende l’argent mis de côté, éhontément !
La crise sanitaire a révélé des manquements invraisemblables dans tous les secteurs de l’éducation, conséquence d’années de choix politiques dont l’austérité a été le maître mot. Il est temps de mettre en place un grand plan d’urgence pour l’école et de débloquer de vrais moyens, humains et matériels, notamment informatiques. Les libertaires ajoutent à ces revendications de bon sens une volonté de prendre le contrôle du service public d’éducation par les enseignants eux-mêmes, car ce sont les enseignants qui font tourner l’école contrairement aux bureaucrates et technocrates hors sol, c’est donc à eux de décider et transformer celle-ci.
Blanquer est le symbole de l’autoritarisme, de la marchandisation de l’école et de l’aggravation des inégalités au service de la bourgeoisie. Les anarchistes défendent une éducation populaire qui prône l’émancipation de tous les élèves. Faisons plier Blanquer et Macron pour nous orienter vers une école polytechnique qui respecte l’individu dans toutes ses dimensions.
Alex (Toulouse) pour le libertaire
PS: et si les jeunes s’y mettaient aussi, pour un autre futur