Grève générale le 31 janvier 2023

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Deux millions de personnes dans les rues pour manifester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Macron. Vingt mille personnes dans les rues de chacune des grandes villes normandes : Caen, Rouen et Le Havre. Près de 50 000 manifestants à Toulouse ainsi qu’à Nantes. Entre 100000 et 400 000 à Paris. Des chiffres d’ampleur ; c’est la plus grosse manif sous l’ère Macron.

Des discussions se déroulent actuellement sur les lieux de travail pour agir et mobiliser en attendant la prochaine mobilisation du 31 janvier prochain. Journées saute-mouton diront certains, préparation de la grève générale diront d’autres. Ce qui est certain, c’est que l’opinion publique est du côté des grévistes. Personne, y compris les cadres, n’a envie d’aller au turbin jusqu’à 64 ans d’autant que les 43 annuités de Marisol Touraine nous enjoignent déjà à cotiser plus longtemps.

Déjà, les réactionnaires de Terra Nova (se définissant de gauche quand même) viennent au secours du pouvoir. Il faudrait sous-indexer les pensions de ceux et celles qui gagnent 2000 euros. D’autres pensent qu’il faudrait augmenter la CSG pour ceux et celles dont la pension est supérieur au salaire médian, soit 1800 euros net par mois. Combien gagnent ces gens mensuellement ? Car à chaque fois, ce sont ceux qui gagnent le plus qui demandent aux autres, les petites gens, de se serrer la ceinture. Avec 1800 euros par mois, c’est loin d’être la richesse. Les travailleurs ne le savent que trop.

Nous avons un couple de camarades retraités qui touchent à deux 3400 euros mensuellement et à qui le conseil départemental a demandé 350 euros par mois pour payer l’Ehpad des parents d’un des camarades.

Mettre les retraités qui ont travaillé toute leur vie à contribution pour financer notre système de retraites par répartition est un non-sens. D’autant que les retraités paient déjà la CSG.

La macronie et les réactionnaires type Terra Nova ont beau vouloir monter les générations les unes contre les autres, ça ne marche qu’à la marge car dans l’ensemble même les plus jeunes n’ont pas envie de s’attaquer aux retraites des plus âgés car les séniors aident aussi leurs enfants ou petits- enfants. Leur enlever du pouvoir d’achat, c’est enlever une partie de l’entraide familiale. Et beaucoup de retraités sont pauvres, ce que Terra Nova semble oublier.

Dans un contexte inflationniste, les salaires comme les retraites doivent être augmentés au même niveau que l’inflation. De nombreux retraités sont dans la misère ; leur retraite doit être de même revalorisée pour qu’ils puissent vivre dignement.

D’autre part, les travailleurs ont bien compris que l’actuelle réforme Macron n’est qu’une étape vers une autre réforme après 2030. Et peut-être même dès 2027 à l’issue de la présidentielle. Des ténors de la majorité comme Bruno Lemaire disent à haute voix que cette réforme ne sera pas la dernière. Et Macron d’enfoncer le clou en parlant de clause de revoyure. Dans le langage des technocrates, ça veut dire qu’on remettra le couvert dès que possible. Le gouvernement Borne comme ses prédécesseurs a le bon filon, celui de la pressurisation des salariés en jonglant uniquement sur les paramètres d’âge et de durée de cotisation. Mais on ne touche pas au patronat, aux actionnaires, aux bénéfices, aux profits…Les calculs de l’exécutif laissent à désirer pour l’équilibre des retraites car ils sont basés sur le plein emploi ; il pense aussi que l’inflation va reculer et que la croissance va augmenter. Toutes ces prévisions sont bien aléatoires car dans la conjoncture actuelle, personne ne peut prédire s’il y aura une récession ou pas, si le chômage notamment des séniors ne va pas crever le budget de l’Etat et si la croissance sera au rendez-vous, ne serait-ce que l’an prochain. La guerre en Ukraine, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, l’attitude de Poutine…sont des éléments à prendre en compte et dont on ne peut prévoir l’issue. La réforme Macron en l’état n’est qu’une réforme de finances publiques, basée sur un scénario incantatoire. La crise du Covid est passée par là et le marché du travail, sur lequel repose tout système par répartition, est des plus aléatoires. Donc effectivement, la réforme Macron en appellera d’autres. CQFD. Et les Français ne le savent que trop bien. Mais dos au mur, les travailleurs peuvent se révéler très combatifs et espérons-le très imaginatifs pour proposer des alternatives au capitalisme évitant ainsi de se jeter dans les bras de Marine Le Pen.

Ti Wi (GLJD)