Elections 2017: L’électeur, voilà l’ennemi

Lunaire

L’électeur, voilà l’ennemi !

A toi qui vas voter François Fillon et qui de ce fait vas cautionner les actions de ce candidat, nous te désignons comme un de nos ennemis. Si ton candidat passe, les travailleurs devront travailler plus longtemps pour toucher une retraite de plus en plus dévalorisée alors que de nombreux salariés n’ont pas d’emploi, souffrent au travail et que souvent les effectifs sont à l’os dans nombre de secteurs. Ton  candidat entend sacrifier la Sécurité Sociale sur l’autel des profits d’assurances privées et attaquer le déremboursement de certains médicaments. Son futur système, s’il était mis en place serait synonyme de davantage de misère dans les rangs des plus pauvres. Sans compter qu’en augmentant de deux points la TVA, il accroîtra encore plus les inégalités devant l’impôt et diminuera encore le pouvoir d’achat des plus démunis. Tu le vois, toi l’électeur de Fillon, tu n’as aucune éthique et nous te combattrons de toutes nos forces.

A toi qui comptes voter Marine Le Pen, tu es aussi notre ennemi car l’extrême droite a toujours été du côté du patronat. Elle considère que les ouvriers, employés et patrons sont dans la même galère et ont des intérêts communs, ce qui est faux. Partisans de la lutte des classes, nous considérons que les intérêts des patrons ne sont pas les nôtres. Ils sont divergents et antagonistes. La pseudo-défense des services publics, du social…ne peuvent nous faire oublier les fondamentaux du Front National à savoir la défense du capitalisme et du nationalisme souvent vecteurs de guerre. L’extrême droite a toujours été l’ennemie de la liberté et un peuple sans liberté est un peuple esclave. A ce titre entre autre, toi l’électeur des Le Pen, tu demeures notre ennemi. Nous ne voulons pas être asservis à ton mentor et son clan familial, parfait avatar de l’incarnation du népotisme.

A toi qui voteras pour un candidat dit socialiste, n’oublie pas que depuis 1981, la gauche a renié la plupart de ses engagements et pour bilan économique, tu constateras comme nous, une augmentation des inégalités scolaires, sociales et territoriales avec un chômage de masse et une précarité en pleine explosion. L’expérience des socialistes au pouvoir est négative : ils ont dévoyé l’idée même de socialisme, idée anticapitaliste à l’origine. Choc fiscal, gouvernance à coups de 49.3, mensonges envers les sidérurgistes et autres salariés. La loi travail, dite El Khomri, dont les effets négatifs se font sentir sur l’emploi, c’est l’œuvre des socialistes. En redonnant ta voix à un « socialiste », tu retends la trique pour te faire battre. Tu ne peux plus dire qu’il faut leur donner une chance, ils ont déjà montré de quoi ils étaient capables, c’est-à-dire une politique digne de la droite.

Gauche et droite nous promettent aujourd’hui des solutions à la crise mais pourquoi ne les ont-ils pas mis en œuvre alors qu’ils étaient au pouvoir ! Tant qu’à Marine Le Pen, ses solutions économiques relèvent du simplisme et d’une méconnaissance objective des enjeux de la mondialisation, notamment des contraintes économiques et des rapports de force à l’échelle mondiale.

A toi qui rêves d’une victoire de Mélenchon, souviens-toi qu’il a été membre du Parti Socialiste de 1976 à 2008.Il lui aura fallu le temps de la réflexion pour comprendre le vrai visage du P.S. à moins qu’il ne soit un sacré opportuniste…C’est un tribun expérimenté et un professionnel de la politique. A ce titre, il méconnaît la vie des travailleurs sauf à travers les livres et ses discours ou quand l’actualité nous parle d’une caissière qui a fait une fausse couche… Il pense surtout à son emploi et son fonds de commerce, la politique politicienne. Il compte faire revenir les abstentionnistes dans le giron électoral, notamment le sien. Son argument est bien rôdé et à peu de choses près le même que ses concurrents : « Ne vous auto-éliminez pas de la décision, n’abandonnez pas vos bulletins de vote… ». Comme si la seule possibilité de changer les choses était l’immuable bulletin de vote. Toi qui voteras pour Mélenchon, tu es aussi notre ennemi car tu fais croire aux salariés qu’il suffit de voter pour ton tribun pour que leur vie change, ce qui est une vaste supercherie, un mensonge de plus et tu le sais.

Reste l’inénarrable Macron, ce chantre du libéralisme. Les patrons et les médias lui déroulent le tapis rouge. Il est résolument du côté du patronat et à ce titre contre les ouvriers. Cet ancien banquier d’affaires n’a d’autre projet que de baisser les charges sociales des entreprises, ce qu’il avait déjà fait en tant qu’ancien ministre de Hollande avec le succès que l’on sait sur le plan de l’emploi. Pas question pour lui de taxer davantage les riches. Il a choisi son camp, celui de ceux qui ont de l’argent. Ses propositions d’améliorer les remboursements à 100% des lunettes et prothèses auditives ne sont que la contrepartie sociale aux cadeaux qu’il fera au patronat s’il est élu. Le MEDEF sera le grand gagnant d’une victoire Macron. Ce dernier n’est pas un trublion dans le jeu électoral, il en est l’un des protagonistes, pas question de faire ami-ami avec lui. Avec lui, l’exploitation des petites gens n’est pas prête de cesser.

Tant qu’aux autres candidats, leurs candidatures ne sont que de postures et sans grands intérêts, si ce n’est pour leurs ego.

Alors camarades travailleurs, chômeurs et étudiants. Saisis-tu les enjeux d’une élection ? Ton habituelle docilité et ton fatalisme récurrent t’empêchent de te libérer :  il n’y a pas de salut dans la délégation de pouvoir. L’abstention représente le moyen de dire que tu ne souhaites pas perpétrer le système d’oppression actuel.

Toi, le votant, tu as la possibilité d’être le soumis, l’obéissant, le faux-frère à l’atelier, le jaune en cas de grève, le lèche-cul du patron, bref le lâche en tout temps. Alors, dans ce cas, continue à participer à la farce électorale. Tu peux voter, pétitionner et ne pas te reconnaître dans le portrait énoncé ci-dessus mais ton vote  permettra seulement à la classe riche de promener impunément son opulence scandaleuse encore une fois.

Mais un autre choix est possible. Celui de l’insoumis qui reprend le chemin des luttes collectives et individuelles. L’Homme ou la Femme qui choisit la dignité de vivre mieux : être bien logé, bien nourri avec une nourriture de qualité, ayant un travail épanouissant sans hiérarchie qui infantilise et martyrise, jouir du repos, des loisirs sains et des découvertes scientifiques et de leur application intelligente diminuant l’effort, augmentant le bien être.

Vas-tu vivre enfin sans dégoût, sans soucis, la vie pleine et intense qui devrait être celle de tout individu durant notre courte existence?

Les politiciens qui se présentent à ton suffrage disent que cela est utopique, qu’il faut voir à long terme, qu’il faut patienter. Crois-tu que les riches patientent ? Non, ils profitent tout de suite de ton travail, toi qui produis toutes les richesses de ce monde !

Celui, celle, qui vote accepte d’être battue(e). C’est du préjugé de la propriété des moyens de production, industriels ou étatiques, que découlent notre infériorité et nos faiblesses.

Nous autres libertaires, travaillerons sans cesse en vue de la conquête du bonheur immédiat, pas celui que les religieux nous vantent pour un paradis d’au-delà qui n’existe pas. Nous sommes fatigués des mensonges que les rhéteurs et les bonimenteurs nous débitent depuis si longtemps. En 2017 :

Aux présidentielles comme aux législatives, abstiens-toi !