COP27, encore une COP pour pas grand-chose
Changements climatiques, inégalités et injustices sociales croissantes, migrations, guerres et conflits armés larvés, grand banditisme … Et oui, les libertaires parlent rarement du grand banditisme, considérant parfois que les plus grands bandits sont à la tête des Etats. Pourtant, il faudra bien analyser ce qui est en cours depuis quelques décennies dans les coulisses. Les narcotrafiquants d’Amérique centrale et du Sud sont bien identifiés avec leurs cartels. Ceux qui règnent en Europe du Nord, un peu moins. Pourtant ces mafieux disposent de centaines de milliards d’euros qui leur permettent d’acheter tout ce qu’ils veulent : journalistes, politiciens, juges, chefs d’entreprise…Ou tout simplement en faisant pression sur les familles de ces personnes, ce qui finalement coûte moins cher. Il faudra revenir sur ce sujet qui fera couler beaucoup d’encre dans les années à venir. Très souvent des dockers des grands ports européens sont mêlés aux différents trafics attirés par l’appât du gain ou contraints par des ordures qui n’hésitent pas à tuer ou mutiler les récalcitrants.
Tous les grands défis de notre époque donc, auxquels nous devons répondre de toute urgence, sont intimement liés – tout comme les structures de pouvoir qui en sont à l’origine. L’opinion publique amorphe s’en accommode ; les politiciens et tous ceux qui en tirent profit aussi. C’est pourquoi il est nécessaire de combattre tous ces fléaux globalement et comme faisant partie d’un tout.
La 27 ème conférence des Nations unies sur le climat part sur de mauvaises bases car des pays pollueurs comme la Chine et l’Inde n’enverront pas de dirigeants à Charm El-Cheikh du 6 au 18 novembre 2022. Le Japon, le Canada, le Mexique et la Turquie, non plus. Quand on sait que la Chine est le plus gros pollueur mondial, on voit les limites de l’exercice. On se demande si les dirigeants qui seront présents n’y vont pas pour se donner bonne conscience et pointer du doigt la responsabilité des absents.
Il ne suffit pas de faire des punchlines avec des formules chocs, du style le « carnage climatique », pour être crédible et faire avancer les choses. Il ne suffit pas de dénoncer les pays du G20, responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre. Si taxer les profits indécents des entreprises des énergies fossiles peut paraître aller dans le bon sens, ce n’est pas pour autant que ces entreprises arrêteront leurs activités. Car l’argent appelle l’argent et les lobbys sont puissants. Les industriels du pétrole et du gaz, du charbon traînent des pieds et proposent sous couvert de la guerre en Ukraine des solutions qui vont dans leur sens : port méthanier au Havre, réouverture de mines, prospection pétrolière en Afrique du Sud…Les principales causes du dérèglement climatique sont dénoncées mais nous assistons au changement dans la continuité. Nous sommes dans la série Mad Men avec Don Draper, un publiciste charismatique avec alcool et cigarettes à gogo. Les lobbys de la clope ont tout fait pour minimiser les méfaits du tabac, les cancers…Tout comme les lobbys industriels ont tout fait pour étouffer les scandales de l’amiante, du glyphosate…C’est au tour des lobbys pro-industriels des énergies fossiles de distiller des contre-vérités sur le dérèglement climatique. Les mêmes astuces et mensonges se font jour. Ce sont les profits engrangés qui mènent le monde, peu importe la santé des gens et leur mort. L’augmentation de la production de combustibles fossiles entre dans ce schéma ; peu importe que la planète étouffe, certains se goinfrent, en spéculant ou pas. Mais que valent les 1700 Paskistanais qui sont morts dans les récentes inondations. Et les milliers de morts dus à la pollution atmosphérique en France mais aussi dans bon nombre de pays. C’est sur l’éthique que nous pouvons peser et renvoyer dans les cordes les menteurs et les cyniques.
Après les inondations ou les sécheresses, ce sont les pénuries alimentaires, les problèmes sanitaires, les déplacements de population qui suivent. Le réchauffement climatique n’est pas une vue de l’esprit mais une menace existentielle.
On voit se profiler la bonne conscience de certains dirigeants qui n’hésiteront pas à sortir le carnet de chèques pour venir en aide aux victimes du dérèglement climatique. Un coup d’épée dans l’eau si les émissions perdurent, voire s’accentuent. Le développement des énergies renouvelables représentent finalement la caution démocratique des politiciens. Et encore quand on voit les velléités du Rassemblement National contre l’éolien, on mesure tout le travail qui reste à faire.
Un tiers des glaciers des sites classés au Patrimoine de l’Unesco, couvrant une superficie d’environ 66 000 km2, auront disparu en 2050 selon un récent rapport. Et cette fonte va se traduire par l’élévation de 5% du niveau de la mer à l’échelle mondiale.
La moitié de l’humanité dépend directement ou indirectement de l’eau issue des glaciers pour l’usage domestique, l’agriculture et l’énergie. Sans cette eau, de nombreux écosystèmes sont condamnés ainsi que la biodiversité. Des millions de personnes pourraient être déplacées en raison de l’élévation du niveau de la mer…Et là encore, les problèmes de famine et sanitaires viendront s’ajouter aux difficultés ambiantes.
Alors, oui, les anarchistes le disent clairement, c’est le régime capitaliste qui est responsable du chaos en cours. Et si nous voulons sauver la planète, il faut sortir de ce régime mortifère. Les activistes pour le climat, contre les méga-bassines…nous montrent la voie. Au bout de 27 COP, il est temps de dépasser les discours et les parlottes. Le temps est à l’action. Si nous nous méfions des organisations subventionnées à coups de millions par la milliardaire Aileen Getty, petite fille du magnat du pétrole américain J. Paul Getty, nous constatons que les actions menées par les membres de Just Stop Oil et Extinction Rebellion ont eu une répercussion médiatique importante qui va dans le bon sens.
Cependant, le nombre, c’est nous. Alors, on s’y met toutes et tous ensemble ? Les libertaires sont armés, intellectuellement parlant, pour ce combat. Ce n’est pas en discutant écologie avec Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux que nous avancerons.
Mika (GLJD)