Le chômage est la plaie des temps modernes. Selon les conjonctures, il part à la baisse puis repart à la hausse. Bref, il s’aggrave dans le temps. Que font nos sinistres gouvernants pour enrayer ce fléau ? Eh bien, le contraire de ce qu’il faudrait faire. Ils augmentent le temps de travail en flexibilisant ou en défiscalisant les heures supplémentaires. Les libertaires préconisent au contraire la diminution du temps de travail sans diminution de salaire et de pouvoir d’achat. Diminuer le temps de travail, c’est employer davantage de personnes donc atténuer le chômage. C’est aussi profiter davantage de la vie par les loisirs et pourquoi pas aller vers une vie nouvelle où chacun produirait suivant ses capacités et consommerait selon ses besoins. Cette solution ne peut satisfaire le patronat et l’Etat car dans notre société, tout est basé sur le profit et la concurrence. Les économistes dans leur ensemble propose de produire, toujours produire et encore produire pour s’imposer sur les marchés internationaux et si possible obtenir un excédent de la balance commerciale, ce qui serait censé enrayer le chômage. Chaque pays raisonne dans un cadre national voire européen dans le meilleur des cas. Nous voyons donc notre agriculture réduite à la portion congrue, notre tissu industriel réduit à peau de chagrin avec pour corollaire un chômage endémique. On peut arguer que d’autres nouveaux emplois sont créés, c’est vrai mais pas en rapport avec le nombre de destruction d’emplois. Encore des licenciements à Whirpool et dans bien d’autres entreprises ces temps-ci. Dans le temps, les gouvernements déclenchaient une guerre, envoyaient des millions de gens à la boucherie et après il fallait reconstruire. On demandait aux travailleurs de se retrousser les manches, de faire des efforts pour le plus grand profit de l’économie capitaliste…
Aujourd’hui, nos dirigeants ont d’autres méthodes. Les principales puissances dotées de l’arme nucléaire : Etats-unis, Russie, France…pour faire marcher le commerce, fournissent de l’armement à des pays riches du Golfe par exemple mais aussi à des pays pauvres, souvent surpeuplés. Ces derniers s’entretuent au nom de leur religion ou d’intérêts géostratégiques qui au final font le jeu des vendeurs d’armes. Nos assassins patentés nous disent que cela participe à création d’emplois donc à la diminution du taux de chômage. En réalité, il faut être bien naïf pour croire à la reprise de l’économie au profit de tous. Nous nous enlisons dans nos propres contradictions. Nous en arrivons à cette absurdité amorale où nous avons près de 10 millions de pauvres dans une société d’abondance. Ne parlons pas de la moitié du genre humain qui crève de faim, toujours dans une société qui aurait de quoi nourrir tout le monde.
Pas besoin d’être grand clerc pour constater que la révolution numérique et technologique remplace avantageusement bon nombre de travailleurs. Les machines perfectionnées, les robots…ne font pas grève et peuvent travailler jour et nuit sans manger, ni se plaindre.
Aux libertaires alors de proposer une campagne de réduction du temps de travail conséquente ainsi que la création d’emplois socialement utiles afin de changer profondément cette société pourrie. Aux libertaires de proposer le désarmement et la fin des armées. A nous d’impulser la reconversion des industries de fabrication d’armes afin de produire des biens de consommations durables, dans le respect de l’environnement.
En clair, il faut œuvrer à la construction d’un monde libre et heureux, cela ne peut passer que par la remise en cause totale de nos systèmes politique et économique. Le concept de communisme libertaire doit être remis au goût du jour. Nos compagnons espagnols avaient ouvert la voie en 1936 au congrès de Saragosse. Aux libertaires d’aujourd’hui de réactualiser ce qui pourrait devenir réalité demain.