Le Bloc identitaire ou les léninistes des temps modernes
On connaissait les pratiques courantes des partis de droite qui utilisaient des colleurs d’affiches d’extrême droite, ces derniers étant capables de faire le coup de poing et ce travail manuel leur permettait de maintenir à flot les finances de leurs divers groupuscules fascisants.
Aujourd’hui, les militants d’extrême droite, les identitaires en tête, briguent des postes à responsabilité au sein de l’appareil frontiste. Bloc identitaire c’est comme bloc de foie gras, ça paraît indigeste et trop bourre bourre. Maintenant, on a les identitaires ! C’est quand même plus soft que Bloc identitaire, ceux qui gueulent « On est chez Nous » comme au F.N… A ce propos un film va sortir sur le sujet et puisque Florian Philippot lance une fatwa contre ce film, on se fera un plaisir de relayer les dates de projection du film : « Chez nous » : un film de fiction inspiré par l’accession au pouvoir du FN à Hénin-Beaumont.
Le 22 février 2017 sortira « Chez nous », un film de fiction inspiré par l’accession au pouvoir du FN à Hénin-Beaumont. Ce drame, réalisé par le cinéaste belge Lucas Belvaux et tourné dans le département du Pas-de-Calais, est adapté d’un roman noir de Jérôme Leroy intitulé « Le Bloc ». Parmi les actrices et acteurs principaux, citons Émilie Dequenne, André Dussollier, Guillaume Gouix, Anne Marivin et Catherine Jacob. Cette dernière joue le rôle de la présidente d’un parti d’extrême droite cherchant à se dédiaboliser, une présidente dont le portrait, le comportement et les propos font penser à Marine Le Pen. Le film raconte comment une jeune mère célibataire (rôle incarné par Émilie Dequenne) est approchée par le Bloc patriotique (un parti xénophobe et nationaliste faisant penser au FN) pour se présenter aux élections municipales dans une ville « imaginaire » dénommée Hénard. Après avoir vu la bande-annonce, Steeve Briois (l’actuel maire FN d’Hénin-Beaumont) a traité le film de « navet » et s’en est pris au physique de l’actrice Catherine Jacob. Quant à Florian Philippot, le vice-président du FN, il a trouvé que la sortie du film était « absolument inadmissible » en raison de sa proximité avec l’élection présidentielle du 23 avril 2017.
Mais revenons à nos moutons. Steeve Briois, maire emblématique du Front à Hénin-Beaumont, a fait l’apologie en novembre 2016 de Philippe Vardon, ex chanteur de Fraction, rock identitaire, et ancien dirigeant/co-dirigeant du Bloc identitaire. Aujourd’hui, Vardon, conseiller régional en PACA, fait partie de la direction de campagne de Marine Le Pen. C’est la nièce, Marion, qui doit être aux anges.
Pour le FN et les identitaires, c’est la politique du gagnant-gagnant. Les frontistes récupèrent des militants qui sont intellectuellement formés et plutôt jeunes, ces derniers espérant faire de l’entrisme pour influencer la ligne du FN, quitte à en prendre le contrôle à long terme. Le programme est réjouissant et cela nous promet de belles scissions en perspectives. A moins que les identitaires ne trouvent leur place dans l’organigramme du F.N et nous la jouent à la Cambadelis, Weber…et autres Trotsystes bien intégrés dans l’appareil P.S. d’aujourd’hui.
La faschosphère est très forte en communication. Les Ali Juppé, les Farid Fillon, c’est eux, mais aussi toutes ces fausses infos ventilées et reprises sur le net par la bande à nœuds-nœuds, les beaufs de service. C’est dans le sud de la France que la porosité des idées entre identitaires et frontistes est la plus avancée. Quelques identitaires sont permanents appointés des structures politiciennes du F.N.
L’extrême droite a le vent en poupe, notamment dans le monde du travail et chez les jeunes. Nous savons que tous ces politiciens sont aussi menteurs que ceux qui nous dirigent depuis des décennies et ne pensent qu’à leurs places et prébendes. Reste, pour nous autres libertaires, à convaincre que le F.N et la galaxie fasciste qui fait de l’entrisme en son sein ne sont en aucune manière une alternative qui apportera du mieux-être aux plus démunis. On peut même prédire que ce sera le contraire et en plus nous perdrons en liberté. Il nous faut insister cependant sur le fait que l’ascension du F.N. est due aux reniements de la gauche et aux propositions d’austérité de la droite. Ce sont les politiciens qui nous gouvernent, de droite comme de gauche, selon l’alternance, qui sont responsables de cette montée depuis 1988. Le phénomène n’est pas nouveau, il vient de loin. Les combinaisons politiques ne changeront rien à l’affaire si la politique de rigueur pour les travailleurs perdure. A chacun ses responsabilités.