Face à l’escalade militariste que connaît l’Europe de l’Est, les libertaires doivent réaffirmer leur opposition à la guerre. Par expérience, nous savons que la paix ne peut être sauvée qu’en période de paix. Une fois la guerre déclenchée, l’irrationalité prend le pas. Les pacifistes d’hier peuvent devenir les belligérants les plus acharnés d’aujourd’hui. Nous savons de même que tôt ou tard, il faut se mettre autour d’une table alors autant le faire avant que les hostilités ne soient déclenchées.
Le conflit interétatique créé et entretenu en Europe de l’Est répond uniquement aux intérêts des minorités qui contrôlent les ressources. Les menaces militaires de l’OTAN contre la Russie et la réponse de Moscou en mobilisant des troupes à sa frontière avec l’Ukraine ne peuvent s’expliquer sans le différend sous-jacent sur l’accès aux ressources naturelles de l’Arctique, en particulier le gaz naturel, et sur les routes commerciales avec la Chine. Ce différend sur le contrôle des ressources affecte directement plusieurs populations européennes (Allemands, Français…) qui dépendent du gaz russe et voient comment ses moyens de subsistance deviennent plus chers dans un conflit entre des oligarchies internationales qui veulent partager le butin. La classe ouvrière des pays européens regarde ses conditions de vie se détériorer tout en étant utilisée comme otage.
L’attitude de plusieurs Etats à participer activement aux manœuvres militaires en mer Noire et dans les pays baltes, ainsi qu’à accueillir le sommet de l’OTAN en juin 2022, est une insulte et une offense à une classe ouvrière qui lutte activement contre le militarisme et pour la paix. Les anarchistes luttent contre le S.N.U., contre les ventes d’armes, contre la fabrication de ces mêmes armes qui servent à s’entre-tuer. La participation de militaires européens à l’escalade de la guerre contre la Russie est totalement inadmissible, tout comme l’a été l’agression contre l’Irak en 2003, dont nous connaissons bien les conséquences aujourd’hui. En fin de compte, comme nous le savons bien, c’est la classe ouvrière qui finit par pleurer la perte de ses proches car ce sont toujours les travailleurs qui partent au front et se font tuer ou mutiler.
La présence française au Mali et en Centre Afrique, les menaces russes justifient le budget destiné à des fins militaristes et guerrières, mais n’oublions pas que chaque euro dépensé pour les frégates qui servent aujourd’hui l’OTAN en mer Noire, chaque euro utilisé au Mali… est un euro qui n’est pas dépensé pour les infrastructures, la santé, l’éducation, les pensions ou tout autre service public.
Nous invitons la classe ouvrière à s’organiser contre le militarisme et pour la disparition de toutes les armées et les milices de mercenaires dans le monde.
La guerre n’est pas contre la Russie, elle est contre la classe ouvrière.
La classe ouvrière doit répondre : guerre à la guerre !
Jean (Rouen) pour le libertaire