Les anarchistes affirment qu’un budget à priorité sociale ne peut octroyer 43,9 milliards d’euros pour l’armée, soit trois milliards de plus que l’année précédente. Les travailleurs sont ceux qui, recevant le moins, continuent de contribuer davantage à la « boîte commune » de l’État.
Les libertaires rejettent globalement le budget général de l’État pour l’année 2023 après avoir appris l’augmentation significative que le gouvernement macroniste va octroyer à l’industrie de l’armement et le militarisme en général. En ce sens, ce budget que le gouvernement vend comme bénéfique pour notre sécurité ne va pas atténuer les effets que la crise actuelle a sur les personnes les plus vulnérables dans notre société. Le gouvernement va même chercher à faire des économies sur les retraites, sur ceux et celles qui ont travaillé toute leur vie. Alors, la classe ouvrière doit se mobiliser contre l’augmentation brutale des prix des biens et des services de base tels que l’alimentation, le chauffage, les transports, la santé, l’éducation, le logement, etc. Sinon, elle tirera encore plus la langue à la fin du mois. Ceinture, c’est toujours pour les mêmes.
Le gouvernement communique ; nous allons hériter d’un budget historique : « Dotée de 43,9 milliards d’euros, la mission Défense enregistre une augmentation de ses crédits de paiement de trois milliards pour 2023, soit + 7,4%. Cette progression sensible des ressources s’inscrit dans la tendance de fond prévue par la loi de programmation militaire. Au cours des cinq dernières années, le budget alloué à nos armées a gagné au total 36% de crédits supplémentaires, pour atteindre 2% du PIB. « Nous tenons parole sur les standards de l’Otan », se félicite Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. » (Info Ministère des armées) Et ce n’est pas fini. La future loi de programmation militaire (LPM) prévoit une enveloppe de 400 milliards d’euros sur sept ans (2024-2030). C’est 100 milliards de plus que la précédente (295 milliards d’euros pour la période 2019-2025). Et le gouvernement, l’armée et les marchands de canon vont nous faire le coup de l’inflation pour augmenter encore le budget militaire. L’armée, c’est le tonneau des Danaïdes.
On ne peut mieux dire. Les militaires seront bien servis. Les industries de l’armement aussi par voie de conséquence. Et les médias, dont bon nombre de propriétaires sont des magnats de l’armement, argumenteront en précisant que c’est pour notre bien, notre sécurité, mettant en avant la guerre en Ukraine… Et de plus en plus, nous entendons le vieil adage « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Les anarchistes pensent le contraire et l’histoire nous a toujours donné raison. Les armes, tôt ou tard, sont utilisées. Et tôt ou tard, il faut se mettre à la table des négociations. Mais au final, le camp des travailleurs est toujours perdant.
En analysant finement le système fiscal, nous nous apercevons aussi que les travailleurs financent davantage que les milieux d’affaires ; ainsi nous constatons que le système fiscal de l’État est parfaitement conçu pour que ceux qui ont le moins soient aussi ceux qui cotisent le plus, tandis que ceux qui ont le plus continuent à vivre confortablement sans connaître les crises. De plus, la classe ouvrière, qui est celle qui cotise le plus au budget de l’Etat, est celle qui a les salaires et les retraites les plus bas. C’est pourquoi la TVA – autre taxe liée aux biens et services essentiels, qui frappe la consommation quel que soit le revenu de chacun – n’a pas le même impact sur un salaire ou une pension de 1 100 euros que sur un autre de 80 000 euros. A cela, il faut ajouter la hausse des prix (l’inflation), qui ne profite qu’à l’État au détriment de ceux qui vivent le plus mal. La dette de l’Etat s’amenuise mais pour les travailleurs et les chômeurs, c’est le pouvoir d’achat qui rétrécit.
Nous constatons qu’une fois de plus la richesse générée par la majorité sociale sera à nouveau distribuée, au profit de ceux qui ont le plus, qui sont aussi ceux qui ne connaissent pas la souffrance de vivre sans pouvoir joindre les deux bouts à la fin du mois, payer le loyer ou chauffer la maison en plein hiver.
L’écart salarial et les inégalités entre les classes, loin de diminuer, se sont accentués, ces dernières années mais les institutions de l’État continuent de légiférer en faveur des puissantes multinationales, qui continueront à avoir le contrôle des ressources essentielles de la population pour continuer à faire des affaires. Un autre exemple, les mesures adoptées en matière de revalorisation des retraites par le Gouvernement sont insuffisantes selon nous. L’écart entre inflation et pensions continue d’être maintenu, comme il l’a été jusqu’à présent. Or la revalorisation des retraites en janvier 2023 à 0,8% ne comblera pas la perte de pouvoir d’achat des retraités, perte qui augmente d’année en année.
On voit bien la doctrine de Macron : donner de l’argent au patronat et à l’armée alors que les retraités et les salariés reçoivent les miettes.
Combien de milliards ont été dépensés pour les guerres en Indochine, en Algérie…au Mali…et maintenant pour préparer la prochaine ? Tout cela au détriment du social.
Si tu veux la paix, prépare la paix. Nous revendiquons haut et fort le désarmement unilatéral.
En janvier 2023, sachons mettre la lutte pour le droit aux retraites correctes au centre de l’activité syndicale, avec des salaires suffisants, pour pouvoir mener une vie digne. Ne laissons pas le gouvernement finir ce que d’autres ont commencé (Hollande, Sarkozy…), regardons ce que « nos représentants syndicaux » veulent signer en notre nom. Combien de fois, certains syndicats ont trahi ?
Pour les futures retraites, en déduisant des cotisations versées de la base de cotisation, notre pension sera moindre ; un fonds promu publiquement mais géré par le secteur privé nous amène à un système de retraite mixte, où la retraite touchée sera encore plus misérable ; toute réforme macroniste rendra les patrons plus riches et nous plus pauvres ; la réforme envisagée blesse davantage les précaires et les travailleurs ; le report de l’âge de la retraite augmente le chômage des jeunes…Tout un tas de bonnes raisons de se mobiliser et engranger enfin une victoire sociale contre l’Etat et le patronat.
Ti Wi (GLJD)