Accidents du travail: honte patronale

Le Groupe libertaire Jules Durand dénonce les chiffres des accidents du travail en France, les considérant comme un fléau social inacceptable au XXIème siècle. D’après les chiffres compilés par Politis : on compte 903 morts au travail en 2022 ; c’est un bien triste record. En 2024, la France a enregistré 789 décès liés à des accidents du travail, soit environ deux par jour. Par ailleurs, plus de 560 000 accidents du travail ont été déclarés, dont plus de 38 000 graves.

S’appuyant sur les données officielles du ministère, nous avons pu analyser les chiffres des accidents du travail de ces dernières années, en se concentrant sur les données recueillies. Si on a constaté une baisse significative des accidents du travail en 2020, conséquence des mois de ralentissement économique causés par la pandémie de COVID-19, depuis, le nombre d’accidents a de nouveau augmenté, dépassant le seuil pré-pandémique en 2022.

D’après le média StreetPress, en 2019, 804 accidents mortels sont recensés par la Confédération européenne des syndicats, soit là le plus haut chiffre d’Europe, faisant de la France le seul pays de l’Union européenne dans lequel ces accidents du travail sont en hausse. Comme susmentionné le nombre d’accidents mortels atteint 903 pour l’année 2022, un niveau record en 20 ans.

Les principales causes d’accidents du travail restent inchangées : manutention manuelle, chutes de hauteur ou de plain-pied, et utilisation de machines. Selon les données de la DARES, le nombre d’accidents du travail a atteint 679 200 en 2022, marquant une baisse de 6 % par rapport à l’année précédente. Cependant, les chiffres de 2024 indiquent une tendance à la hausse, avec une augmentation des accidents graves et mortels. Les jeunes travailleurs, notamment ceux de moins de 25 ans, sont particulièrement vulnérables, représentant une part significative des victimes.

Les causes des accidents du travail sont connues : les chocs ou collisions de travailleurs en mouvement contre des objets fixes sont les plus fréquents, suivis par le surmenage physique, les chocs d’objets en mouvement contre des travailleurs fixes, les accidents de la circulation et les contacts avec des objets tranchants ou perforants.

Certaines données laissaient entrevoir une amélioration récente : par exemple les chiffres diffusés par l’ANACT (agence nationale pour l’amélioration des conditions de vie au travail), qui révèlent, entre 2001 et 2019, une baisse de 11 % des accidents de travail impliquant des hommes. Mais, mauvaise nouvelle, dans cette même période, le nombre de femmes impliquées dans ce type d’accidents a bondi de 41,6 % (de 172 682 en 2001 à 244 558 en 2019).

Pour les anarchistes, ces décès sont tout à fait évitables et leurs auteurs directs sont responsables, car ils s’inscrivent dans une situation structurelle. Les réformes du travail mises en œuvre jusqu’à présent n’ont ni atténué ni amélioré cette situation ; bien au contraire. La précarisation croissante du marché du travail, avec des offres d’emploi qui ne garantissent ni stabilité ni conditions décentes aux travailleurs, est à l’origine de cette réalité, qui impacte encore davantage les plus vulnérables de notre société. On a même de jeunes stagiaires qui meurent durant leur stage en entreprise.

La négligence des gouvernements de différentes tendances politiques au fil des ans, ainsi que leur collusion avec le pouvoir des entreprises, définissent les conditions dans lesquelles la classe ouvrière doit survivre.

Nous exigeons  que le gouvernement abroge la loi travail, avec retour des CHSCT, et garantisse des emplois décents et suffisants pour les travailleurs, ce qui pourrait commencer à être résolu par une répartition plus juste des richesses, des horaires de travail plus courts, des mécanismes pour prévenir les abus des employeurs, etc.

Les travailleurs ne sont pas des chiffres statistiques, ni des pièces remplaçables du jour au lendemain dans des entreprises dont les propriétaires ne se soucient que des profits au détriment de vies et de familles entières.

Pour l’autogestion, pour la gestion directe des entreprises et des services publics : une seule solution, la Révolution sociale et libertaire.

Groupe Libertaire Jules Durand (GLJD)