Abstention pour les prochaines régionales de 2021

Protection covid

Abstention pour les prochaines régionales

Les fondements économiques et politiques des États modernes ont été conçus à l’origine par des personnes éclairées qui voulaient établir un nouveau système économique et politique qui romprait avec l’ordre monarchique absolutiste et conduirait l’humanité vers de nouveaux domaines sociaux, économiques, politiques et scientifiques. Liberté, égalité et fraternité étaient les slogans de la Révolution française. Tout pour le peuple et par le peuple des Jacobins et du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple («Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple») par Abraham Lincoln comme base de la création des Etats-Unis, le premier pays dont la constitution est basée sur des principes libéraux.

Même ainsi, la fin de l’absolutisme n’a pas mis fin à «l’idée monarchique», comme le souligne Pierre-Joseph Proudhon, mais plutôt éveillé à une nouvelle vie due à la centralisation politique du jacobinisme et à l’idéologie de l’État national unitaire. En 1776, le philosophe écossais Adam Smith a jeté les bases de l’économie moderne et du capitalisme d’aujourd’hui. Dans «La richesse des nations»: le but premier de l’État est de promouvoir l’entreprise privée et de permettre aux forces du marché de fonctionner sans interférence indue des gouvernements ». L’Etat n’a eu qu’à se limiter à un système juridique pour que le commerce puisse circuler librement, à entreprendre la construction de grandes infrastructures et le financement de l’enseignement public, projets qu’il considérait alors non rentables.

L’objectif de Hobbes est de permettre à l’humanité de s’engager dans la science, l’art, l’exploration et d’autres aspects de la civilisation. Ce concept de contrat social a été défendu par John Locke, père du libéralisme moderne, afin que les êtres humains se soumettent à un gouvernement pour la préservation de la propriété. Il a également défendu la démocratie représentative avec une assemblée législative élue dans laquelle résidait l’autorité politique.

Jean-Jacques Rousseau, dans son livre «Le contrat social», a jeté les bases du discours démocratique actuel, affirmant que le peuple est le souverain de tous les citoyens, formant le corps politique qui émane de la volonté générale, qui n’est rien de plus que le bien commun de «citoyenneté».

Mais ce n’est pas par le contrat social que les États se formeraient, mais comme l’a exprimé Michel Bakounine, par la violence et la conquête, affirmant qu’aucun État n’a jamais eu de contrat comme base, «mais que la fiction du contrat de libre-échange leur est nécessaire et ils le leur accordent sans autre cérémonie ». La période la plus significative pour la consolidation des États modernes a été la centralisation politique et économique des États après des siècles de turbulences internes et de rivalités dynastiques ou de domaines pour le pouvoir. L’État moderne a donc ses racines dans le centralisme autoritaire, jusqu’ après la Seconde Guerre mondiale, où les États ont acquis un nombre croissant de fonctions liées au bien-être.

La consécration du contrat social, de l’État, de la propriété privée et du capitalisme a été établie par la Charte universelle des droits de l’homme, dans laquelle l’article 17 établit que chacun a droit à la propriété et que personne ne sera arbitrairement privé de ses droits. .

Pierre-Joseph Proudhon a averti qu’il n’était pas possible d’éliminer les traditions autoritaires des monarchies uniquement sur le terrain et de les préserver dans tous les autres éléments, puisque la cause de la libération sociale est remise à un nouveau type de despotisme. Exploitation économique, oppression politique et servitude intellectuelle ne signifiaient pas des phénomènes différents produits par la même cause, le symbolisme de l’idée monarchique et absolutiste comme forme d’esclavage humain. Il a exprimé que le capitalisme est «la monarchie de l’économie», car il fait du travail un tributaire du capital, de la même manière que la société rend hommage à l’État et à l’esprit de l’Église. Et tout comme le capital en ce qui concerne le travail, il en va de même pour l’État et l’autorité en ce qui concerne la liberté.

Le vote comme rituel de la démocratie représentative

En Europe, nous avons normalisé le vote en tant qu’axe de la démocratie représentative et du système politique. Périodiquement, si tout va bien, ils nous appellent à voter. Des affiches accrochées aux lampadaires ou sur les panneaux publicitaires avec le visage du candidat du parti majoritaire, un slogan et une couleur représentative, des affiches sur les murs des rues et des avenues d’autres partis pas si majoritaires, des banderoles sur les ponts et les endroits stratégiques avec l’autorisation requise, par des militants déterminés, etc. Tout, bien sûr, en fonction de l’argent à dépenser. Les mass media bombardent constamment à travers Internet, la télévision, les magazines et les journaux de sondages, d’anecdotes ou de publicité, attribuant un statut à tel ou tel politicien, etc. avec la fonction de nous faire pression pour participer le jour fixé au rituel de la démocratie. Ils nous disent que nous sommes importants ce jour-là, à tel point qu’ils s’exclament même que le pouvoir est entre les mains du peuple. Dans d’autres médias, ils peuvent vous vendre que ce jour-là est le festival de la démocratie. Bref, une journée d’effervescence collective dans le but de renouveler le pouvoir législatif ou autre.

Émile Durkheim, un sociologue français de premier plan, parle du rite comme d’un moment d’ébullition collective, de régénération de l’âme et d’appartenance collective et de dépendance à un ordre moral supérieur. Un rituel religieux, comme celui du vote en démocratie représentative, agit au sein d’un groupe de personnes, en l’occurrence les habitants ayant le droit de vote d’un État ou d’une communauté politique spécifique comme dans le cas de l’Union Européenne, pour maintenir, renouveler et renforcer les sentiments d’appartenance collective et de dépendance à un ordre moral supérieur, qui représente l’État et ses institutions, qui nous sauve et nous protège du chaos et du désordre qu’entraînerait l’absence des 3 pouvoirs: législatif, exécutif et judiciaire. Les militants des partis, pendant la période électorale utilisent des images, des signes,

Même si la démocratie représentative peut être vendue en tant que parti, le vote n’inclut pas vraiment de caractère ludique. L’anthropologue français Marcel Mauss a exprimé que les actes sociaux ne sont pas des rituels s’ils n’ont pas d’efficacité matérielle, en prenant pour exemple les coutumes, les jeux ou les fêtes. Dans le cas du vote, s’il y a une efficacité matérielle en termes de renouvellement comme nous l’avons exprimé précédemment, le pouvoir législatif comme moteur politique de l’Etat.

Bien sûr, dans un premier temps, ils nous encouragent à participer à ce rite collectif, louant notre appartenance à toute cette communauté, afin qu’elle puisse continuer à avancer et que toutes ces politiques soient rendues efficaces pour avoir une meilleure éducation, santé, services sociaux, emploi, etc. . Plus tard, une fois le rituel terminé et le pouvoir établi, quiconque n’a pas participé au rituel démocratique, comme dans tout groupe de personnes ou de religion qui se respecte, sera pointé du doigt, marginalisé, blâmé pour la défaite de tel ou tel, et plus tard ignoré. Et la tradition se répète encore et encore de temps en temps dans un paysage social en constante évolution.

La légitimité est l’un des trois principaux attributs de l’État. Autrement dit, il doit y avoir un droit légitime de statuer. Pour qu’un État libéral se légitimise, ils ont besoin du rituel du vote «pro tempore» à échéances régulières, afin que chacune des composantes d’un pays ou d’une communauté avec sa participation, légitime la nécessité de l’existence de l’État et être gouvernés par ceux qu’ils ont choisis.

Max Webber, sociologue allemand, indique que la légitimité est un caractère crucial pour la définition même de l’État. Pour ce faire, il déclare que l’État «est une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force sur un territoire donné». L’utilisation du terme légitime implique que seul l’État a le droit d’utiliser la force ou d’autoriser d’autres à l’utiliser, de sorte que la violence reste le monopole de l’État pour légitimer et dissuader ou dissoudre toute tentative de renverser l’ordre établi.

Pour comprendre le présent, vous devez connaître le passé. La social-démocratie a présenté et présente actuellement, comme tout autre organe qui veut obtenir le pouvoir politique, une menace sérieuse pour les mouvements ouvriers et sociaux, en particulier pour nous tous qui cherchons à vaincre l’État et le capitalisme. Son objectif principal est de canaliser le mécontentement social à travers le vote et de diluer les luttes dans le parlementarisme. La nouvelle génération de dirigeants de gauche, ainsi que les banquiers, hommes d’affaires et autres politiciens savent que, pour parasiter la sueur des travailleurs, il faut que quelque chose change pour que tout reste pareil.

Ce qu’ils appellent une stratégie politique réussie dans leurs nombreux discours, ne contient que le populisme, la déqualification des travailleurs, le maintien de la paix sociale avec les patrons et la réaffirmation de la nécessité de l’État et de l’autorité. Avec une couche de vert pour ripoliner l’écologie dite responsable par opposition à l’écologie sociale et libertaire.

Nous préférons les faits quotidiens et la symbiose entre idéologie et pratiques cohérentes aux paroles creuses des rassemblements de tout politicien. Partisans de l’action directe, celle qui se fait directement, sans intermédiaire politicien, nous continuerons à expliquer qu’il n’y a pas de salut en votant pour un tel ou un tel.

«Tous les partis politiques, sans exception, tant qu’ils aspirent à la puissance publique, ne sont que des formes particulières d’absolutisme. Il n’y aura pas de liberté pour les citoyens; il n’y aura ni ordre dans la société, ni unité entre les ouvriers, tandis que dans notre catéchisme politique, il n’y aura pas de renoncement absolu à l’autorité, cadre de toute tutelle « .

Pierre-Joseph Proudhon