Utilité du Libertaire

À l’heure où les partis politiques se scindent, se concurrencent pour obtenir le plus possible de voix afin d’obtenir le plus possible de places ou plutôt de placardes pour professionnels du militantisme,  nous pensons qu’il est toujours utile de faire entendre la voix des hommes et des femmes  qui ne sont inféodés à aucun parti, c’est-à-dire la voix libertaire.

Certains et ce sont les plus nombreux, quoique de moins en moins nombreux, croient en l’efficacité sociale d’une Assemblée Nationale « renouvelée », les uns pour conforter une extrême-droite qui a le vent en poupe, d’autres pour maintenir « la démocratie » en se calant dans les pas de Macron/Attal ou d’Edouard Philippe, d’autres encore pour faire entendre une voix de « gauche ». Au Libertaire nous n’avons foi et confiance que dans les travailleurs conscients,  dans le rayonnement des consciences individuelles qui placent la vérité, la justice, l’humanité au-dessus des partis qu’ils soient de droite, de gauche ou des extrêmes. En face des évènements récents : réarmement, brouhaha belliciste, crise climatique, Assemblée morcelée où n’émerge aucune majorité parlementaire…, la politique paraît bien pâle. Nous voulons donc travailler à une repolitisation, non politicienne, de la classe ouvrière, au redressement de cette force sans laquelle aucune résistance n’est possible contre la réaction.

Les anarchistes n’ont pas d’ennemi parmi les travailleurs sauf ceux qui répandent des propos nauséabonds et fascisants et font le jeu des autocrates et des patrons. Nous connaissons le dur joug de l’atelier, de l’usine, du magasin, du travail précaire, de l’emploi externalisé, de l’ubérisation de la société, de l’inégalité hommes/femmes…Tous les travailleurs sont nos frères et sœurs, victimes  de l’exploitation capitaliste.

Il ne faut plus que les querelles de personnes empêchent le regroupement des exploités ; il faut que les travailleurs cessent le croire en un Messie ou un prophète quelconque : le Messie est en eux. En 1936, en 1968 et en 1995, les travailleurs ont fait trembler la société capitaliste ; il nous faut reprendre conscience de notre force. L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. C’est à ceux et celles qui produisent les richesses de s’occuper  eux-mêmes du soin de faire leur propre bonheur, de conduire leurs propres destinées.

Au Libertaire, où librement, les travailleurs peuvent y faire entendre leur voix, nous avons pour besogne de dénoncer toutes les injustices d’où qu’elles viennent ; le nationalisme trouve en nous des adversaires implacables ; le militarisme des ennemis farouches ; les libertés publiques des défenseurs irréductibles ; les dogmes des critiques impitoyables, notre idéal sera de toujours servir la vérité, la justice, l’égalité économique et sociale.

S’il ne nous appartient pas de fixer l’heure de la Révolution, nous sommes persuadés d’y contribuer modestement en répandant nos idées  de justice, de solidarité, de vérité.

Notre effort est-il compris ? Nous osons l’espérer.

Notre Programme :

« Économique d’une part ».

Étant tout acquis à l’organisation du travail, du producteur, notre plein concours est donné au mouvement syndicaliste, dégagé des partis politiques, et indépendant de toute tutelle. Nous valorisons d’ores et déjà le rôle positif de la Commune et de la Grande Fédération.

« Politique, d’autre part ».

Notre journal mène depuis fort longtemps  la lutte contre le régime actuel et en combat les néfastes institutions, dont la pire est l’odieux militarisme ; nous en dénonçons les monstrueux effets, les régressions impitoyables. Notre opposition est irréductible contre les politiciens d’affaires, contre les partis qui prétendent se substituer seulement aux maîtres de l’heure, contre les religions qui tendent à l’asservissement des corps et des âmes.

En résumé notre programme peut s’établir comme suit :

Contre l’Etat qui incarne le centralisme dans ce qu’il y a de plus néfaste ;

Pour la fédération qui permet, avec son organisation, le jeu des forces vives, des forces naturelles, des valeurs tant manuelles qu’intellectuelles, et cela, dans tous les domaines de la production, de la consommation et de l’esprit.

Donc, libre organisation, libre détermination au sein d’une organisation fédéraliste.

« Philosophique, enfin ».

Ayant constaté les conséquences lamentables des conceptions dont le but est moins de faire des hommes que des citoyens — c’est-à-dire des sujets — conceptions qui ont déterminé les peuples à suivre des chefs qui les ont conduits à la guerre, puis à l’étouffement de la pensée et à la pire réaction. Le vingtième siècle a vu la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la Guerre d’Indochine, la Guerre d’Algérie…Les travailleurs ont suffisamment versé leur sang, il faut que cela s’arrête. Et pourtant la guerre est à nouveau à nos portes avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La menace nucléaire n’a jamais autant été réelle et sérieuse.

Nous estimons que nous manquons moins de cadres que d’individualités conscientes, que l’éducation doit être le facteur principal qui, en transformant les esprits, amènera inéluctablement une transformation sociale basée sur la solidarité, la justice, la liberté et la défense de la planète.

Pour cette fin dernière une vaste besogne d’éducation est donc nécessaire. Éducation critique, scientifique, morale. Éducation s’imprégnant d’une large tolérance — tolérance n’impliquant nullement l’abandon de nos idéologies particulières. Mais éducation, qui substituant à la violence systématique, à la force des fusils et des missiles, la puissance d’un idéal vraiment humain, améliorera les rapports sociaux et supprimera les causes de haine, d’iniquité et d’injustice.

Ce n’est pas en voulant embrigader la jeunesse, la faire marcher au pas, que nous parviendrons sur les chemins de la Paix.

Nous concluons à ce sujet et nous disons :

Éducation des consciences ;

Élévation des esprits, rendant possible la pratique de la liberté et la suppression des gouvernements.

Lutte contre le réchauffement climatique. Ecologie sociale et libertaire.

Ty Wi (GLJD)