Dans un contexte géopolitique instable et conflictuel, ce qu’a dit le chef d’état-major des armées appelant à « accepter de perdre des enfants », propos soutenus par Madame Vautrin, la ministre des Armées, est inacceptable. L’avenir de la jeunesse doit être tourné vers la vie, le bien-être et la liberté. C’est le bonheur que nous cherchons, pas la terreur, parce que la guerre c’est la terreur, c’est l’innommable. L’avenir des jeunes ne peut être la guerre. Monsieur Macron impose une militarisation à marche forcée dans un contexte économique d’austérité. Très impopulaire en France, il cherche un second souffle à l’international. Il a ainsi détaillé les contours de son nouveau service militaire, à la place du SNU (Service National Universel) dont le budget a finalement été multiplié par cinq (à dix milliards) pour les résultats que l’on connaît. Pensé à l’origine comme un vecteur de citoyenneté, de mixité, de cohésion sociale…le SNU sera remplacé par un dispositif « purement militaire » d’une durée de dix mois et payé 800 euros par mois. Le chef de l’Etat s’est adressé à Varces, en Isère, devant de jeunes soldats décrits comme « la jeunesse de France qui se tient prête », en proposant un calendrier progressif dès l’été prochain pour un nouveau service militaire. Réservé aux volontaires, ce « nouveau service militaire » s’effectuera sur dix mois : un mois de formation initiale, puis neuf mois au sein d’une unité, « avec les mêmes missions que l’armée d’active » en France ou dans les Territoires d’Outre-mer, ce qui exclut pour l’instant l’envoi à l’étranger de ces jeunes recrues. Le dispositif doit concerner 3 000 jeunes en 2026, 10 000 en 2030, et jusqu’à 50 000 en 2035…Monsieur Macron joue sur les peurs de ce qu’il appelle les menaces croissantes et certifie que la jeunesse a une envie d’engagement. Est-il vraiment sûr que les jeunes veulent s’engager militairement ? Ces derniers ne souhaitent-ils pas plutôt s’engager dans le social, l’humanitaire, la sauvegarde de la planète, l’entraide, etc.
Pour les jeunes directement concernés, le Service National ne peut être une solution. La peur n’est jamais bonne conseillère et la préparation des esprits à la guerre est anxiogène pour la population. En réalité, le gouvernement veut donner une rallonge budgétaire pour la défense (le 10 décembre prochain) alors que cette dernière est déjà bien lotie par rapport aux enveloppes données aux services publics dont l’Education. Il ne faut pas tomber dans le panneau.
Nous, Anarchistes, pacifistes de toujours, appelons les jeunes à ne pas consentir à l’effort de guerre. Nous pensons que la force ne peut pas résoudre des conflits de la nature actuelle. La guerre coûterait d’abord des millions de vies humaines, aboutirait à la perte de toutes les conquêtes sociales déjà bien mises à mal par les capitalistes d’aujourd’hui. La psychose de la guerre créée par les pouvoirs publics et leurs auxiliaires ne doit pas prendre le pas sur nos justes aspirations à la paix. Nous ne devons pas céder au pilonnage quotidien de la presse, de la télévision, de certains réseaux sociaux, aux excitations de ceux qui n’iront jamais au front, aux manœuvres des politiciens et profiteurs qui préparent l’union sacrée et cherchent à nous arracher, par lassitude et résignation, le consentement à l’effort de guerre puis à la guerre elle-même, régulièrement utilisée pour réguler et surmonter les crises capitalistes.
La guerre n’est pas fatale à condition que les travailleurs opposent leur volonté de se refuser à régler par la guerre tous les problèmes qui peuvent se poser aux nations comme aux hommes. En réalité, au-delà des conflits d’intérêts, de prestige, d’impérialisme entre belligérants…, nous devons pour les contrecarrer nous poser différentes questions : comment aménager et défendre rationnellement la planète, comment réviser la machine économique capitaliste (idem pour celle du capitalisme d’Etat) et changer de logiciel, comment remettre en cause les privilèges des oligarchies qui poussent à la guerre ?
En attendant, si tu veux la paix, prépare la paix. Jeune, ne te laisse pas conduire à l’abattoir comme les troupeaux. Ne sois pas complice des crimes qui se préparent. Arrache le masque de ces faux pacifistes et de ces faux démocrates qui se prétendent contre la guerre tout en la préparant voire en la souhaitant pour certains.
La paix n’est pas dans la puissance des armées mais en toi. Luttons tous ensemble pour la paix.
Groupe Libertaire Jules Durand
