Ainsi va la vie et elle va mal

Narcotrafic

Macron s’en prend aux bourgeois des centres villes qui alimenteraient le trafic de stupéfiants en consommant…C’est vrai que les consommateurs peuvent avoir un rôle à jouer. Ce qui est vrai pour la dope l’est aussi pour tout type de consommation. Pourquoi ne pas boycotter tous les produits ultra-transformés qui inondent le marché en toute légalité alors que les études scientifiques prouvent que ces produits consommés quotidiennement provoquent des cancers et des risques de maladie de Crohn…On trouve cependant ces produits dans de nombreux rayons de supermarché. Il est vrai que les industriels notamment de l’agro-alimentaire qui produisent ces produits font du lobbying auprès des politiciens et influencent le public au travers de la publicité et de leur propre « production scientifique ». Quand ils ne menacent pas les journalistes et les chercheurs qui font leur boulot… D’après Mélissa Mialon (INSERM) et d’autres chercheurs, « Coca-Cola, pepsico et Mondelez (Oréo, Milka, Cadbury, LU, etc) ont dépensé 13,2 milliards de dollars en publicité, soit presque quatre fois le budget opérationnel de l’O.M.S. ».

On en revient toujours au pognon, aux profits…et au manque d’éthique.

Mais revenons au narcotrafic. Monsieur Macron ignore sans doute que le trafic gangrène même le milieu rural. Connaît-il « Ponto la Blanche », surnom donné à Pont-Audemer dans l’Eure) ? Certainement pas. De surcroît, avec les achats en ligne, les dealers peuvent toucher tous les coins de l’hexagone.

 En ce qui concerne Marseille, le problème mafieux n’est pas nouveau. Dans l’entre-deux-guerres et même après, les mafieux ne mettaient pas tous leurs œufs dans le même panier. Certains ont fricoté avec des éléments de la droite, des Doriotistes ou du P.S. La mafia s’adapte et quand la prostitution est plus rentable que le trafic de drogue, elle s’y attelle. Elle fait même les deux pour se diversifier. Et nous avons affaire à différentes mafias qui se concurrencent et parfois s’accordent car c’est meilleur pour le business. Aujourd’hui, c’est la DZ Mafia qui montre les muscles à Marseille et s’essaie à provoquer l’Etat, à terroriser la population…Peut-être ont-ils des dossiers compromettant des hommes politiques, des magistrats, des policiers…car nous savons tous que l’argent corrompt et l’argent, les trafiquants n’en manquent pas. Il suffit de regarder ce qu’il se passe aux Pays-Bas. Que ce soit en Colombie et autres pays d’Amérique latine, au Maroc et en Algérie…jusqu’à l’Afghanistan des talibans qui est devenu le nouveau pôle de production de la « crystal meth », la méthamphétamine, qui ajoutée à la production d’héroïne, inonde le marché pakistanais et mondial, le trafic de drogue est mondialisé comme l’économie.

Quand on ne porte pas de politiques sociales, qu’on laisse des quartiers entiers se ghettoïser, on a le retour de bâton et la monnaie de sa pièce.

Maintenant, soyons sérieux ! Qu’est-ce que ce pays, la France, qui est capable d’investir des milliards pour prétendre combattre la Russie au cas où, et qui n’a pas les moyens d’éradiquer quelques centaines de trafiquants sur son sol ? Voilà la véritable question. On nous parle de point de bascule et aujourd’hui, de coopération judiciaire etc. Darmanin n’était-il pas auparavant à l’Intérieur puis à la justice…Qu’a-t-il fait pour changer les choses ? Il faut un gros crash pour que des décisions soient prises d’en haut. Et encore.

La criminalité organisée est un problème sociétal. Amine Kessaci ne se taira pas ; c’est courageux de sa part d’autant que les « dommages collatéraux » des narcotrafiquants ne sont pas nouveaux. Au contraire, ils explosent et à trop vouloir tirer sur la corde, elle se casse. Macron est à la traîne sur cette histoire car les enjeux sont importants tant il vrai que 200 000 personnes vivent du narcotrafic et que les profits générés par le trafic dépasse les 6 milliards d’euros. Comment en est-on arrivé à laisser 200 000 individus vivre du trafic de drogue ? Les vieilles méthodes déconnectées des réalités ne suffiront pas à combattre cette gangrène.

Pour endiguer ce fléau :

  • Riposte populaire contre les trafiquants ; on ne laisse pas seuls, ceux qui ouvrent leur gueule ; donc mobilisation populaire en dehors des partis politiques récupérateurs (pléonasme) ;
  • Désenclavement des quartiers ghettos ; mise en place de politiques sociales et sanitaires ; prévention dans le milieu scolaire ; réhabilitation des écoles ; réhabilitation des quartiers ; des moyens pour les associations ; destructions de barres d’immeubles et tours afin de reloger décemment les habitants des quartiers pauvres sans les ghettoïser à nouveau ; réorganiser des colonies de vacances pour sortir les enfants des quartiers gangrénés par la drogue ; mettre les moyens humains et financiers pour combattre ce fléau ;
  • Lutte contre la corruption ; lutte contre le fascisme des narcotrafiquants et leurs méthodes; lutte contre le chômage car c’est sur la misère sociale que le fascisme tout comme le narcotrafic progresse;
  • S’attaquer au blanchiment de l’argent, à la pompe à fric ; blacklister le Maroc, Dubaï et autres bases arrières des trafiquants ; s’en prendre à leurs intérêts stratégiques et économiques ;
  • Légaliser le cannabis en le produisant bio afin de ne pas vendre de la merde aux consommateurs et en le vendant en dessous du prix du marché actuel ce qui aurait comme effet de tarir ce trafic ; prévention sur les méfaits du cannabis pour les jeunes de moins de vingt ans. L’alcool et les cigarettes sont vendus légalement et pourtant on en connaît les méfaits. Prévention aussi pour ces deux fléaux et application des lois anti-tabac dans l’espace public.

L’Etat ne fera comme d’habitude que des effets d’annonces et cosmétiques. Avec quelques actions d’éclat pour montrer qu’il est à la manœuvre. Cependant, seule une mobilisation populaire est à même de casser la spirale et l’engrenage dans lesquels nous sommes tombés. Et on peut faire confiance aux travailleurs et aux habitants des quartiers pour endiguer le phénomène du narcotrafic à défaut de l’éradiquer totalement. Pour que tout étudiant puisse réviser sereinement dans sa chambre sans avoir peur de prendre une balle, pour que les enfants ne soient pas tirés comme des lapins par des balles perdues, pour que chacun et chacune puisse vivre décemment et en paix : éradiquons le capitalisme et pratiquons l’entraide. Le narcotrafic n’est qu’une branche du capitalisme, tout autant liberticide, meurtrier, inégalitaire que lui.

Sans prendre le problème à bras le corps, l’extrême-droite s’engouffrera dans la brèche en organisant des milices qui serviront à toutes leurs basses manœuvres. Goulago (GLJD)