
Face aux constats pessimistes sur la société : inégalités croissantes dans la population et surtout dans l’école, course effrénée au taux de croissance, aux profits, aux énergies fossiles et nucléaires, dilapidation des richesses de la planète, malbouffe, mal logement, fascisation croissante etc., un copain proposait de s’investir plutôt dans le champ sans gloire du quotidien. Avec ces petites ruptures de modes de vie que nous récusons mais aussi avec les quelques mots échangés avec le voisin, ces mots qui font mûrir la réflexion. Il faudrait établir des ponts avec les gens que nous côtoyons ; il faudrait élaborer des relations basées sur la fraternité et non sur la hiérarchie, sur la confiance et non sur l’agression…
On entend bien cette stratégie de la patience et de la pédagogie individuelle, encore faut-il pouvoir discuter avec ses voisins car tous ne sont pas des gens très fréquentables et intéressants.
Perso, mon voisin est un con, je dirai même un gros conard. De carrure imposante, genre Cro-Magnon, il agresse tout le monde : un voisin qui n’est pas garé au cordeau, une factrice remplaçante qui s’est trompée de boîte aux lettres, le pompier qui sonne pour les calendriers…Et le fin du fin, c’est le genre à avoir un clébard de garde qui t’aboie dessus quand tu es dans ton jardin pour te reposer après une journée de boulot. Et ce gros con a menacé de mort sa femme avec une carabine chargée, pointée sur son front, après avoir voulu l’étrangler. C’est du lourd ! Bref, la police est intervenue pour emmener Cro-Magnon ; résultat des courses : 18 mois de prison avec sursis et éloignement de conjoint. Ce porc est raciste comme pas deux et s’il votait, il voterait R.N. ou Zemmour.
De l’autre côté, c’est une voisine qui passe son temps à faire des histoires…Et derrière dans les logements sociaux, des voitures crament sur fond de règlements de compte.
Alors, oui, dans l’absolu, on aimerait bien prendre langue avec les voisins mais pas avec ceux-là. Et pas question de se rabaisser pour se mettre au diapason des cons. A cotôyer des voisins comme ça, on n’est plus étonné de voir le RN monter comme la petite bête.
Du coup, je préfère discuter avec des potes, ceux qui ont une éthique, afin d’échapper au désespoir. Je préfère de même m’investir et étudier avec sérénité les conditions de la formation intellectuelle et morale des militants ouvriers. Perdre son temps avec les cons est une terrible régression ; c’est s’orienter dans un sens diamétralement opposé à la Commune que nous souhaitons.
La Révolution ne se fera pas avec les tardigrades mais avec les travailleurs qui veulent acquérir la volonté d’indépendance et de gestion des entreprises et services publics. Nous ne sommes pas des curés et un con est un con. Cela ne nous empêche pas de nous révéler par un comportement digne de la société que l’on espère. C’est d’abord en nous, en notre esprit, en notre cœur, en notre conduite que nous devons accomplir la Révolution salvatrice.
Ty Wi (GLJD)